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Liban - Présidentielle

Le quorum a failli être atteint à la 36e réunion électorale

Le chef du courant du Futur a affirmé comprendre la volonté de son candidat, Sleiman Frangié, de ne pas se rendre au Parlement.

Walid Joumblatt à son arrivée au Parlement. Photo Michel Sayegh

Les réunions parlementaires consacrées à l'élection d'un président de la République sont devenues un non-événement. Celle d'hier n'a pas échappé à ce schéma, même si elle a été différente des précédentes, mais au niveau de la forme seulement, puisque le Liban reste sans président depuis plus d'un an.
Pour la première fois depuis mai dernier, le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a pris part à la réunion électorale marquée par un nombre record de députés, 72 au total, sachant que le quorum nécessaire pour l'élection d'un président de la République est de 86. On n'était pas trop loin du compte.
Pour la première fois depuis longtemps aussi, le chef du PSP, Walid Joumblatt, s'est déplacé place de l'Étoile, en compagnie de son bloc, et s'est immédiatement dirigé vers le bureau du président de la Chambre, Nabih Berry, où une réunion s'est tenue en présence de Saad Hariri, avant que le secrétaire général de l'Assemblée, Adnane Daher, ne se rende à l'hémicycle pour donner lecture du traditionnel communiqué annonçant le report de la séance. Prochain rendez-vous : le 23 mars prochain pour une 37e réunion électorale.
Dans une déclaration à la presse, le chef du courant du Futur a assuré qu'il va y assister et a relevé que le quorum a failli être atteint, en exprimant l'espoir qu'à la prochaine réunion « davantage de députés viendront exercer leur droit constitutionnel ». Il a de nouveau mis en relief les problèmes politiques, économiques et sociaux qui se posent, en insistant sur le fait qu'ils ne peuvent pas être réglés en l'absence d'un président.
En réponse à la question d'un journaliste, il a assuré qu'il ne reviendra pas sur son soutien à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié. « Je comprends sa décision (de ne pas se rendre au Parlement). Peut-être que le dossier (de la présidentielle) n'est pas encore arrivé à maturité. Je n'accuse pas tout le monde de pratiquer le boycottage. Certains éléments doivent encore être éclaircis pour certaines parties. Nous espérons que cela se produira avant la prochaine séance », a-t-il affirmé.
Prié de dire s'il est vrai qu'il envisage d'adopter une nouvelle position par rapport à son initiative de soutenir la candidature du chef des Marada, Saad Hariri a répondu : « Je reste attaché plus que jamais à la candidature de Frangié. Je ne conseille à personne d'aller trop loin dans ses pensées. »

Le dialogue avec le Hezbollah
Il a réaffirmé son attachement au dialogue avec le Hezbollah, soulignant son importance « surtout en cas de conflit » et se disant confiant qu'il aboutira. « Le Hezbollah va découvrir que certaines de ses positions ont porté préjudice au pays », a-t-il ajouté, avant d'indiquer qu'il compte continuer à coopérer avec le Hezbollah pour préserver la stabilité du pays. En réponse à une question, il a affirmé redouter une discorde, en mettant en relief les efforts fournis avec Nabih Berry et d'autres leaderships politiques pour prémunir le Liban contre un tel danger.
Concernant la décision des pays du CCG de mettre le Hezbollah sur la liste des organisations terroristes, le chef du courant du Futur a souligné qu'il n'a rien à voir avec elle, tout en considérant qu'elle est « le résultat des activités que le parti de Dieu n'est pas censé entreprendre au Yémen, en Arabie saoudite et dans d'autres pays arabes ».
Interrogé au sujet de ses rapports avec les Forces libanaises, il a répondu : « Nous ne faisons qu'un. Nous n'avons pas besoin de dialoguer avec elles. C'est avec le Hezbollah que nous avons besoin de dialoguer. »

Joumblatt et Abdel Lahyane
Pressé à son tour de questions par la presse sur la présidentielle, Walid Joumblatt a répondu en évoquant les élections iraniennes. Il a estimé en substance que le chef de la diplomatie iranienne adjoint pour les Affaires du monde arabe, Hussein Amir Abdel Lahyane, « n'a pas encore tiré la leçon des résultats des élections qui viennent de se dérouler dans son pays », faisant ainsi allusion à un éventuel déblocage au Liban. Il a contesté la décision des pays du CCG au sujet du Hezbollah, jugeant que le Liban « ne peut pas supporter un tel classement » et que « les États arabes auraient dû suivre l'exemple de l'Union européenne qui avait classé l'aile militaire de ce parti parmi les organisations terroristes ». « Ce n'est pas moi qui dis que l'aile militaire du Hezbollah est terroriste, mais l'UE. Personnellement, je ne le considère pas comme tel », a-t-il ajouté.
De son côté, M. Ahmad Fatfat a considéré que le défaut de quorum « prouve, contrairement à ce que Hassan Nasrallah avait déclaré la veille, la mainmise du Hezbollah sur le pouvoir ». Poursuivant sur sa lancée, il a qualifié les « assurances » de ce dernier de « trompeuses ». « Il souhaite préserver le gouvernement, le dialogue et le calme pour s'assurer une couverture qui puisse le protéger des réactions à ses actions agressives et terroristes en Syrie ou dans le Golfe », a déclaré le député, en attribuant au parti de Hassan Nasrallah la volonté d'« affermir son assise au niveau régional pour pouvoir revenir imposer son hégémonie au Liban ». M. Fatfat a reproché à ce dernier de ne pas avoir réclamé des poursuites contre ses partisans qui avaient brûlé des pneus et bloqué des routes au cours du week-end dernier afin de protester contre une vidéo satirique le prenant pour cible.

Gemayel : Un tiers de blocage
Allant presque dans le même sens que son collègue de Denniyé, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a dénoncé l'existence au Liban « d'un tiers de blocage qui hypothèque l'État au profit de ses ambitions hégémoniques ». « Nous en avons assez des manœuvres. Il est inacceptable que 72 députés se présentent pour élire des candidats absents », a-t-il dit, en accusant les boycotteurs de prendre le Liban et les Libanais en otage. M. Gemayel a considéré que le gouvernement est « bloqué, devenu incapable et ne peut pas de ce fait remplacer un président de la République », avant de souligner que « toutes les options, même les plus extrêmes, sont aujourd'hui envisagées, », sans vouloir en dire davantage.
Le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, qui a tenu une réunion avec le député FL Georges Adwan, après le report de la séance, s'est aussi dit pour le dialogue avec le Hezbollah, tout en faisant remarquer qu'il doit quelque part évoluer, « sinon il perdra sa valeur ». S'il s'est félicité de la première partie du discours télévisé de Hassan Nasrallah, mardi, il s'est dit « déçu » par certains de ses aspects, notamment lorsqu'il s'est « étendu sur les victimes et les destructions au Yémen et a complètement occulté les 350 000 tués et plus d'un million de blessés en Syrie ainsi que les millions de Syriens qui avaient été poussés à l'exode ».
M. Siniora a par ailleurs abordé le dossier des déchets. Selon lui, si « tout le monde ne participe pas à un règlement, les ordures resteront un problème avec lequel les Libanais auront à vivre, ce qui est impossible ». Il a fait état d'une période de transition vers un règlement durable, en indiquant que celle-ci pourrait prendre trois ans.

Les réunions parlementaires consacrées à l'élection d'un président de la République sont devenues un non-événement. Celle d'hier n'a pas échappé à ce schéma, même si elle a été différente des précédentes, mais au niveau de la forme seulement, puisque le Liban reste sans président depuis plus d'un an.Pour la première fois depuis mai dernier, le chef du courant du Futur, Saad...

commentaires (4)

LAFONTAINE AURAIT DU NOMME SA FABLE : LES DEUX CORBEAUX ET LE RENARD ! CAR EN ENTRANT LEURS BECS SONT PLEINS ET EN SORTANT ILS SONT VIDES...

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 53, le 03 mars 2016

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Commentaires (4)

  • LAFONTAINE AURAIT DU NOMME SA FABLE : LES DEUX CORBEAUX ET LE RENARD ! CAR EN ENTRANT LEURS BECS SONT PLEINS ET EN SORTANT ILS SONT VIDES...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 53, le 03 mars 2016

  • La phrase: "le quorum nécessaire pour l'élection d'un président de la République est de 86" aurait dû être formulée autrement: "le quorum exigé par Berry pour l'élection d'un président de la République est de 86". La Constitution, elle n'en exige pas tant!

    Yves Prevost

    07 h 38, le 03 mars 2016

  • "Ce n'est pas moi qui dis que l'aile militaire de ce héZébbb est terroriste, mais l'UE. Personnellement, je ne le considère pas comme tel." ! Vous le considérez toujours comme "résistant" alors ; mahééék Chebééék ! Oui, bon OK, mais où ça ? A QouSSâïr, à Hâlibbb ou à Chébäâââh ! Yâ hassratâââh ! "Sacré" Mystery Goupil, va !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 44, le 03 mars 2016

  • "Concernant la décision des pays du CCG de mettre ce héZébbb sur la liste terroriste, Sääd du Futur a souligné qu'elle est le résultat des activités que ce héZébbb n'est pas censé entreprendre au Yémen, en Arabie saoudite et dans d'autres pays arabes." ! Lesquels ? La Syrie et le Liban e.g. ? Alors il faudra le moufter, Shäääïkh ! Wâlâoû !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 35, le 03 mars 2016

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