Pharaon : La crise des déchets, un cauchemar que vivent les Libanais au quotidien

Le ministre du Tourisme, Michel Pharaon, a qualifié d'« incroyable » ce qui se passe dans la crise des déchets, qui « s'est transformée en un cauchemar que les Libanais endurent au quotidien ». Dans une interview accordée à la Voix du Liban 100,3-100,5 (radio Kataëb), M. Pharaon a mis l'accent sur « l'impact » de cette crise sur « le secteur du tourisme et sur l'image du Liban à l'étranger, qui a été beaucoup ternie récemment, malgré tous les efforts déployés par le ministère du Tourisme pour l'améliorer à travers des stratégies et des initiatives qu'il a lancées ». « Nous souhaitions avoir une bonne saison estivale à l'ombre de la stabilité sécuritaire qui caractérise le Liban par rapport à son entourage », a-t-il ajouté.
Soulignant que la région de la Quarantaine paie « un lourd tribut environnemental », en raison de l'amoncellement des détritus, M. Pharaon a estimé que « si la situation politique était saine, le gouvernement n'aurait pas pu poursuivre son action, en raison de son incapacité à trouver une solution à cette crise ». « Il n'est pas suffisant de résoudre le problème, mais il faudrait aussi demander des comptes aux responsables, a-t-il insisté. Malheureusement, au Liban, nous sommes incapables de le faire pour des raisons connues de tous. »
Et de conclure en soulignant que la démission du gouvernement « n'est pas une solution à la crise ». « Au contraire, cela mènera à une aggravation de la crise, et ce serait une menace à la stabilité », a encore noté M. Pharaon.

Pour soutenir les festivals internationaux
Par ailleurs, M. Pharaon a reçu hier une délégation des comités des festivals internationaux. « Les ministères du Tourisme, de la Culture et des Finances doivent soutenir ces festivals afin qu'ils puissent conserver le niveau et la qualité qu'ils présentent et qui sont d'ailleurs internationalement reconnus », a-t-il déclaré à l'issue de l'entretien.
Se penchant sur les festivals qui se sont déroulés en 2015, M. Pharaon a noté qu'ils étaient « de qualité » et qu'ils ont atteint quelque 110 festivals organisés dans les différentes régions. « Le budget n'est certes pas suffisant, c'est la raison pour laquelle ces festivals doivent avoir des sponsors pour qu'ils continuent à présenter ce qu'il y a de mieux. »
M. Pharaon a en outre souligné que malgré la crise des déchets, « l'action touristique s'est développée ». « Nous allions avoir une saison aussi prospère que celle de 2010 malgré la crise politique, mais la crise des déchets a porté atteinte au secteur », a-t-il ajouté. Et de conclure en soulignant que l'un des principaux problèmes auquel sont confrontés les festivals reste « les taxes et le retard dans le paiement des aides ».

Chez Gemayel
En outre, M. Pharaon a été reçu hier par le chef des Kataëb, Samy Gemayel, qui a déclaré « avoir reçu les contrats, de quelques centaines de pages, pour l'installation des incinérateurs, quelques heures avant la tenue du Conseil des ministres, prévue pour aujourd'hui ».
« Si d'aucuns estiment qu'ils peuvent réaliser l'intérêt public, protéger les Libanais, préserver les fonds publics et l'environnement et voter pour les meilleures solutions en moins de vingt-quatre heures, qu'ils nous le disent », a poursuivi M. Gemayel. Et de conclure en affirmant que « ceux qui pensent pouvoir conclure des marchés comme ils le font depuis des années se trompent ».