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Liban - Discours

Nasrallah : Il n’y aura pas un nouveau 7 mai

Le secrétaire général du Hezbollah a souligné son attachement au dialogue et renouvelé ses critiques contre l'Arabie saoudite.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est voulu rassurant sur toute la ligne hier, lors d'une intervention télévisée. Il a affirmé que sa formation ne souhaitait pas un affrontement armé, et appelé ses partisans à ne pas manifester leur colère dans la rue. Il a critiqué une nouvelle fois la position de l'Arabie saoudite à l'égard du Liban, à la lumière de la crise diplomatique entre les deux pays.
« Ces derniers jours, il y avait des rumeurs faisant état de la volonté du Hezbollah d'envahir des régions libanaises de couleur confessionnelle déterminée (sunnite). Il est clair que les communiqués faisant état de ces rumeurs ne visent qu'à semer la discorde entre sunnites et chiites », a estimé le chef du parti chiite lors d'un discours retransmis en direct à la télévision, en commémoration de la mort d'un cadre militaire du parti, Ali Fayad, récemment tué lors de combats à Alep en Syrie.

« Pas de nouveau 7 mai »
« Des analyses dans la presse font état d'un nouveau 7 mai (en référence à l'invasion de Beyrouth-Ouest par des miliciens du Hezbollah en 2008). D'autres informations sur des sites Internet faisaient état de combats et de morts (en référence aux affrontements survenus le 19 février à Saadiyate)... Tout cela est infondé et a provoqué des tensions dans le pays », a déploré le leader chiite. Et d'affirmer sur un ton catégorique : « Nous tenons à la stabilité et la paix civile au Liban. Cela est clair. Nous ne préparons pas un nouveau 7 mai et il n'y aura pas de chemises noires (en référence aux combattants du parti apparus en janvier 2011 après la chute du gouvernement de Saad Hariri). »
« Tous les Libanais doivent le savoir : le pays n'est pas au bord d'une guerre civile. Tout propos en ce sens ne vise qu'à affoler les gens. Nous n'avons aucune intention (d'aller à la guerre civile) ou de recourir à l'escalade. Je le dis pour des raisons nationales et parce qu'il s'agit aussi d'une responsabilité morale. Il n'y a pas de problèmes de sécurité au Liban. Gardons notre affrontement au niveau politique et épargnons au Liban (l'affrontement armé) », a-t-il ajouté, avant de rejeter les accusations selon lesquelles son parti « veut renverser la table ». « En fait, nous avons besoin d'elle pour poursuivre le dialogue autour d'elle. Nous voulons qu'elle reste, mais si quelqu'un veut la renverser, qu'il ne s'en prive pas. »
À ses détracteurs, le chef du Hezbollah a dit : « Certains croient que le Hezbollah est actuellement sous pression de toute part. Mais ces propos sont ridicules. Nous ne sommes pas sous pression. Nous sommes forts et à l'aise. Notre situation actuelle est meilleure qu'elle ne l'était il y a cinq ans. »
Sur le plan de la politique interne, Hassan Nasrallah a assuré que sa formation « ne comptait pas démissionner du gouvernement ». « Ce gouvernement est le vôtre, pas le nôtre, mais nous continuerons à y participer. Et le dialogue bilatéral avec le Futur, ainsi que le dialogue national, sont essentiels », a-t-il lancé.
Le leader chiite s'est en outre prononcé en faveur de la tenue des élections municipales prévues en mai. Mais il a affirmé craindre que certaines parties y soient opposées.

« Aucun lien avec les mouvements de protestation »
Le chef du Hezbollah a ensuite abordé les tensions suscitées par la diffusion d'un sketch satirique diffusé sur la chaîne panarabe MBC, qui tourne en dérision le leader chiite. Des partisans du Hezbollah avaient laissé éclater leur colère dans la rue samedi soir et dimanche, provoquant des inquiétudes au niveau sécuritaire.
« Nous devons éviter les manifestations dans la rue, même celles à caractère pacifique », a martelé Hassan Nasrallah. « Le Hezbollah en tant que parti n'a aucun lien avec les mouvements de protestation qui ont eu lieu dans la rue. Il s'agit d'une réaction spontanée de partisans, de sympathisants. Il se peut qu'il y ait même eu des éléments infiltrés parmi eux. Je remercie en tout cas le soutien de ces partisans et sympathisants. Mais ce style de protestation n'est pas convenable », a expliqué le leader chiite.
Et de poursuivre : « Nous devons réagir de manière réfléchie, sans se tirer une balle dans le pied. Il n'y a aucun besoin de recourir à la rue, et je vous demande de ne pas le faire. Quoi qu'il arrive, qu'il s'agisse de sketches ou autres propos contre le Hezbollah ou contre ma personne, nous devons réfléchir à des réponses dignes, respectueuses et réfléchies, qui soient en notre faveur et contre l'intérêt de nos ennemis. Certaines parties, comme Israël et l'Arabie, œuvrent pour la discorde sunnito-chiite. Riyad œuvre à cette discorde partout dans le monde, en Syrie, au Yémen, au Nigeria, en Indonésie... »
Hassan Nasrallah a insisté sur la situation qu'il estime « fragile ». « Chaque mouvement peut avoir des conséquences graves », a-t-il mis en garde. Il a également condamné certains propos injurieux contre des instances musulmanes sunnites, tenus par quelques partisans du Hezb.

« Le problème pour l'Arabie saoudite, c'est le Hezbollah »
Hassan Nasrallah a ensuite abordé la crise diplomatique entre le Liban et l'Arabie saoudite, provoquée par la décision de Riyad de geler le 19 février l'aide de quatre milliards de dollars aux forces armées libanaises. « Depuis la mort du roi Abdallah (le 23 janvier 2015), cette aide a été gelée, et non en raison de nos actions ou de nos positions », a estimé Hassan Nasrallah. « Ils ont choisi un timing précis afin de faire porter la responsabilité au Hezbollah », a-t-il dit.
Il a rappelé que son allié, le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, « a à maintes reprises dénoncé les attaques contre les représentations diplomatiques saoudiennes en Iran. Mais les propos contre lui visent à mettre la pression sur lui et pousser sa formation à rompre son alliance avec le Hezbollah ».
« Le problème pour l'Arabie saoudite, c'est le Hezbollah, disons les choses clairement. Et nous acceptons d'assumer la responsabilité que cette situation implique », a-t-il ajouté, avant de souligner « le rôle néfaste de Riyad dans les conflits régionaux, notamment en Syrie, en Irak et au Yémen ».
Dans son allocution télévisée, Hassan Nasrallah a toutefois passé sous silence le dossier de la présidentielle libanaise, vacante depuis le 25 mai 2014, alors qu'une nouvelle séance électorale est prévue ce matin.

Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'est voulu rassurant sur toute la ligne hier, lors d'une intervention télévisée. Il a affirmé que sa formation ne souhaitait pas un affrontement armé, et appelé ses partisans à ne pas manifester leur colère dans la rue. Il a critiqué une nouvelle fois la position de l'Arabie saoudite à l'égard du Liban, à la lumière de la...

commentaires (7)

PEUT-ETRE UN 8 OU UN 9 OU UN 10 MAI ? LA DATE NE COMPTE PAS... LES AGISSEMENTS COMPTENT...

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 16, le 02 mars 2016

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • PEUT-ETRE UN 8 OU UN 9 OU UN 10 MAI ? LA DATE NE COMPTE PAS... LES AGISSEMENTS COMPTENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 16, le 02 mars 2016

  • A défaut de pouvoir le faire, due a son incapacité d'agir après s’être fait sérieusement étriller en Syrie, sans oublier les lignes rouges qui lui ont été tracés, il essaye de se poser comme le leader magnanime et miséricordieux d'une situation qui lui échappe petit a petit. Il ferait mieux d’être un peu plus sérieux car avec plus de 2 millions de réfugiés, qui plus est les 80 a 90% sont Sunnites, le pays risque l'implosion a grande échelle et peu resteront pour ramasser les morceaux.

    Pierre Hadjigeorgiou

    13 h 19, le 02 mars 2016

  • "Sacré" l'haSSine ! Il essaye encore, le "disparu".... since la "diviiine" de 06 ; yâ hassirtîîîh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 25, le 02 mars 2016

  • Ils en ont de la chance ces minables.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 55, le 02 mars 2016

  • Thé-Eau-Zed ! Qu'il essaye.... lui et se "menace" Niaise !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 12, le 02 mars 2016

  • ils n'attendront peut etre pas jusqu'au 7 mai!

    Le Herisson

    09 h 10, le 02 mars 2016

  • Ni 7 mai ni chemises noires cette année, nous dit Nasrallah. On veut bien le croire, non pas parce qu’il nous le dit - raison qui serait loin d'être suffisante - mais simplement parce que ce ne serait pas son intérêt actuellement. Mais l'année prochaine ou la suivante...

    Yves Prevost

    07 h 51, le 02 mars 2016

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