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Moyen Orient et Monde - Conflit

Entrée en vigueur d’une fragile cessation des hostilités en Syrie

Déjà limitée, la trêve a été précédée d'intenses frappes aériennes du régime et de la Russie.

La cessation des hostilités en Syrie est soutenue par une résolution du Conseil de sécurité de l’Onu, et est la première de cette ampleur depuis 2011. Brendan McDermid/Reuters

Un accord de cessation des hostilités est entré en vigueur hier soir à minuit (22h00 GMT) en Syrie mais son application dans un pays morcelé par cinq ans de guerre sera difficile ont reconnu ses initiateurs, Washington et Moscou.
À minuit précis, les armes se sont tues dans la banlieue de Damas et dans la ville d'Alep, selon les correspondants de l'AFP. Cette trêve, soutenue par une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu, est la première de cette ampleur dans un conflit qui a fait plus de 270 000 morts depuis 2011, déplacé plus de la moitié de la population et qui voit s'affronter une multitude d'acteurs, syriens et internationaux. Elle est censée favoriser un règlement politique de la guerre et l'émissaire de l'Onu pour la Syrie Staffan de Mistura a d'ailleurs annoncé son intention de reconvoquer des discussions intersyriennes le lundi 7 mars, « à condition que la cessation des hostilités tienne globalement, si Dieu le veut, et que l'accès humanitaire soit maintenu ».
Le président syrien Bachar el-Assad, une centaine de factions rebelles et les forces kurdes ont dit qu'ils respecteraient le cessez-le-feu. En revanche, le régime syrien et son allié russe, ainsi que la coalition internationale dirigée par les États-Unis pourront continuer à cibler les groupes jihadistes État islamique (EI) et le Front al-Nosra, branche syrienne d'el-Qaëda. Ces groupes contrôlant plus de la moitié du territoire, la cessation des hostilités ne devrait ainsi s'appliquer que sur une petite partie de la Syrie : dans la grande banlieue de Damas et dans des zones des provinces de Deraa (Sud), de Homs (centre) et d'Alep (Nord). Quelque 10 % du territoire serait concerné, selon le géographe et spécialiste de la Syrie Fabrice Balanche.
Le chef du Front al-Nosra, qui est allié à de nombreuses factions rebelles, a appelé tous les insurgés à poursuivre les combats contre le régime. Et dans les heures qui ont précédé la trêve, le régime syrien et son allié russe ont violemment bombardé des bastions rebelles, menant 180 raids aériens sur la région de Damas, le nord et l'ouest de la province septentrionale d'Alep, ainsi que contre les provinces centrales de Homs et de Hama, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Daraya, l'exemple
Des dizaines de raids russes ont ainsi visé la Ghouta orientale et les forces du régime ont frappé intensément sa principale ville, Douma, où cinq civils dont un père et ses deux enfants ont péri, selon l'OSDH. « Il y a beaucoup de blessés graves ou sous les décombres. » D'intenses raids ont également frappé Jobar, quartier périphérique de Damas où al-Nosra est influent. Et la localité de Daraya, proche de Damas, a été la cible de raids aériens du régime. La violence inouïe des bombardements hier montrent que le régime et Moscou ont cherché à « marquer des points avant la trêve », selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH. Daraya est d'emblée un exemple des difficultés à appliquer la trêve, le régime affirmant qu'elle n'était pas concernée par la cessation des hostilités car elle abrite le Front al-Nosra et l'opposition niant toute présence du groupe jihadiste et promettant de riposter à toute « agression ». L'OSDH a par ailleurs affirmé hier que plus de 40 membres des forces du régime ont été tués au cours des dernières 24 heures dans la localité de Kabani dans la province de Lattaquié dans des affrontements avec des rebelles. L'importance du contrôle de cette localité pour les rebelles réside dans sa position géographique qui domine en hauteur de vastes régions. L'approvisionnement leur parvient de la province voisine d'Idleb, sous contrôle total de « l'Armée de la conquête », une coalition de rebelles islamistes dont fait partie le Front al-Nosra.
À Moscou, le président russe Vladimir Poutine a insisté sur le fait que son pays continuerait, après l'entrée en vigueur de la trêve, sa « lutte implacable » contre l'EI, le Front al-Nosra et les « autres organisations terroristes » sans préciser lesquelles. Les États-Unis, qui eux soutiennent l'opposition à M. Assad, ont exhorté hier Moscou à respecter l'accord tout en disant ne pas se faire « trop d'illusions » sur cette trêve. « Les Russes se sont engagés à ne pas effectuer de frappes aériennes contre des groupes que nous considérons comme faisant partie de l'opposition modérée », a indiqué le porte-parole du département d'État Mark Toner.
Aux grandes puissances s'ajoute la Turquie, un poids lourd régional, qui s'est dit « sérieusement inquiète » de la viabilité du cessez-le-feu et affirmé qu'elle n'excluait pas des raids aériens contre la milice kurde syrienne visée par ses tirs d'artillerie au-delà de la frontière.
(Source : AFP)

Un accord de cessation des hostilités est entré en vigueur hier soir à minuit (22h00 GMT) en Syrie mais son application dans un pays morcelé par cinq ans de guerre sera difficile ont reconnu ses initiateurs, Washington et Moscou.À minuit précis, les armes se sont tues dans la banlieue de Damas et dans la ville d'Alep, selon les correspondants de l'AFP. Cette trêve, soutenue par une...

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