Rechercher
Rechercher

Liban - Citoyen grognon

Deux réfugiées, une mendiante, 90 Libanais

Deux coussins pour l'une. Une couverture pour l'autre. C'est le lot rapporté par deux réfugiées, à l'issue d'une matinée de distribution de produits de première nécessité. Lentement, armées de leurs précieux biens, elles remontent à pied la pente qui les ramène vers leur modeste logement, dans un quartier populaire de Fanar. Elles ne sont plus de la première jeunesse. Elles ont les jambes en coton. Modestement vêtues en cette journée hivernale, elles ont un peu froid. Mais qu'importe. Elles ne rentreront pas les mains vides. Les enfants dormiront mieux, cette nuit. Sourire aux lèvres, elles croisent quelques retardataires pressées pleines d'espoir.
Syriennes ? Irakiennes ? Chrétiennes ? Musulmanes ? Peu importe. Ce qui importe, c'est que ces femmes, comme des milliers d'autres, se démènent au quotidien pour deux coussins et une couverture, susceptibles d'adoucir le difficile quotidien des leurs.

Rond-point Chevrolet. Une fillette haute comme trois pommes supplie les automobilistes de lui acheter quelques paquets de chewing-gum. Les formules toutes faites, elle en connaît des dizaines qu'elle récite comme une litanie.
Certains regardent à peine cette mendiante crasseuse aux cheveux décoiffés, rougis de henné. Ils ne voient pas ses pieds rougis par le froid qui flottent dans une vieille paire de baskets. Ni sa maigreur extrême. Ils s'empressent de se calfeutrer derrière leur vitre. Deux hommes lui lancent des plaisanteries grasses. De rares âmes charitables lui glissent quelques pièces, ou un billet qui lui arrache un sourire. Elle s'en repart alors, en quête de générosité.
Syrienne ? Palestinienne ? Apatride ? Peu importe. Ce qui importe, c'est que cette fillette et des milliers d'autres enfants sont aujourd'hui contraints au travail forcé ou à la mendicité au Liban, qu'ils ne mangent pas à leur faim et sont privés d'école.

En Arabie saoudite, 90 ressortissants libanais ont été renvoyés de leur poste, il y a deux jours, victimes de représailles à l'encontre du pays du Cèdre. D'autres pourraient suivre, promet le royaume saoudien.
Chiites ? Sunnites ? Chrétiens? Druzes ? Peu importe. Ce qui importe, c'est que 90 familles libanaises se retrouvent privées de travail et de ressources, du jour au lendemain, sans savoir quoi faire, ni où aller. Et qu'elles viendront probablement grossir les rangs des trop nombreux chômeurs libanais, en attendant de se trouver une nouvelle destination plus accueillante, où elles pourraient se poser, définitivement, cette fois.

Toutes proportions gardées, le parallèle est saisissant.
La misère humaine n'a ni religion ni nationalité. Elle se fiche des haines, des polémiques et des populismes. Elle peut tout aussi bien toucher les grands que les plus petits, les puissants que les plus faibles. Et n'en finit pas de payer le prix des guerres, des politiques, des conflits locaux, régionaux et internationaux... de l'inhumanité, quoi !
Les Libanais sont bien placés pour le savoir. Ils en paient le prix depuis des décennies. Et ce n'est visiblement pas fini !

 

Lire aussi
Salamé rassure sur la livre dans un climat de psychose entretenu par Riyad

Deux coussins pour l'une. Une couverture pour l'autre. C'est le lot rapporté par deux réfugiées, à l'issue d'une matinée de distribution de produits de première nécessité. Lentement, armées de leurs précieux biens, elles remontent à pied la pente qui les ramène vers leur modeste logement, dans un quartier populaire de Fanar. Elles ne sont plus de la première jeunesse. Elles ont les...

commentaires (3)

oups, raccourci.

Christine KHALIL

23 h 51, le 27 février 2016

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • oups, raccourci.

    Christine KHALIL

    23 h 51, le 27 février 2016

  • Schemas differents, sans rapport ni similitude, ça fait un peu raccouri sur le plan des urgences humanitaires et humanistes.

    Christine KHALIL

    23 h 18, le 27 février 2016

  • DES MAUX PROVOQUES LES PREMIERS PAR L,INIQUITE... LES SECONDS PAR LE MONFOUTISME... ET LES TOUS DERNIERS PAR LA BETISE ET LA VENTE DE LA CONSCIENCE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 50, le 27 février 2016

Retour en haut