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Liban - Liban-USA

Les États-Unis prêts à démarcher Riyad en faveur de Beyrouth

Les mesures contre le financement du Hezbollah ne visent pas le pays du Cèdre, assurent les responsables américains aux parlementaires libanais.

Pour la troisième journée consécutive, la délégation parlementaire libanaise en visite à Washington a tenu plusieurs réunions et reçu, de la part de l'administration américaine, du Congrès et du Sénat, la même assurance de vouloir préserver la stabilité du Liban et protéger son armée et son secteur bancaire.
Les parlementaires libanais ont appris hier que les États-Unis portaient beaucoup d'intérêt à la question du gel du don saoudien à l'armée libanaise et aux Forces de sécurité intérieure. « Les Américains encouragent la distanciation du Liban face aux conflits régionaux, appuient la stabilité de notre pays et insistent sur l'importance du don saoudien en faveur de l'armée et des FSI. Ils ont l'intention d'entreprendre des démarches auprès des responsables saoudiens pour les amener à tenir le Liban à l'écart de leur conflit avec l'Iran », a déclaré Robert Fadel, député de Tripoli et membre de la délégation.


Sur la question des mesures financières destinées à contrer le Hezbollah, les députés libanais ont appris qu'elles seront appliquées à toute transaction bancaire destinée à financer le Hezb et que toute personne, organisation ou banque suspectée d'être impliquée sera poursuivie. L'administration américaine n'a nulle intention d'aller à l'encontre des lois édictées à
Washington sur le financement du terrorisme, le parti chiite entrant dans cette catégorie aux États-Unis.
Cela étant dit, les interlocuteurs américains ont clairement signifié qu'ils distinguaient nettement entre la politique de soutien au Liban, à son économie, son armée et sa stabilité, d'une part, et d'autre part le Hezbollah et son financement. La loi est dirigée contre le parti de Dieu et non contre le Liban. Elle pourrait être appliquée aux personnes et organisations qui financent cette formation, voire aux grandes banques hors du Liban s'il apparaît que des transactions à destination du Hezb y sont menées.
Il ne fait aucun doute que la délégation libanaise a bien compris l'importance de conduire un dialogue direct avec l'administration américaine et de ratifier, au plus vite, les lois concernant le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, car c'est à partir de là que le nouveau monde est régi et que les guerres économiques et financières sont menées.


La délégation a passé une journée complète au Capitole et s'est réunie avec un grand nombre de parlementaires et de sénateurs. Certains d'entre eux n'avaient jamais rencontré de responsables politiques libanais et ont été surpris d'apprendre que le Liban est un petit pays qui tente de se mettre à l'écart de la tempête qui frappe la région.
L'une des rencontres les plus importantes a eu lieu avec le président de la commission des Affaires étrangères du Congrès, Ed Royce. Cette commission avait joué un rôle important dans la mise en place de la loi contre le financement du Hezbollah. M. Royce a été, selon des sources au sein de la délégation, compréhensif face à la position du Liban concernant les sanctions qui pourraient affecter son secteur bancaire et sa situation financière et économique.

 

(Lire aussi : La stratégie de la tension des pays du Golfe peut-elle ébranler l’économie ?)


Après avoir entendu le même discours de la part d'autres responsables rencontrés, la délégation a exprimé sa satisfaction face au succès des rencontres. Ces réunions ont permis aux Américains de comprendre les craintes libanaises. « Le dialogue a été couronné de succès et le département du Trésor (ministère des Finances) a pris en compte ce que nous avons dit concernant la protection des institutions et des banques libanaises. Le Liban aurait dû entamer des discussions plus tôt avec les responsables américains », a ainsi déclaré Bassem el-Chab, député de Beyrouth.
Ali Hamdane, conseiller du président de la Chambre Nabih Berry, qui faisait également partie de la délégation, a lui aussi mis en avant la compréhension, de la part des États-Unis, de la position libanaise et le soutien de l'administration américaine et du Congrès à la stabilité du Liban, qu'il faut préserver face aux tourments régionaux.


« La loi qui a été récemment votée concernant le Hezbollah s'inscrit dans le sillage d'une série de législations américaines. Nous savons désormais que les États-Unis prendront en compte, autant que possible, les craintes du Liban face aux répercussions de cette loi sur l'économie, qui est un des piliers du pays. Si l'économie s'effondre, tout s'effondre au Liban, et ils ne permettront pas que cela arrive », a-t-il dit.
La délégation parlementaire avait commencé sa journée hier par une réunion au siège de la Banque mondiale avec des responsables du dossier libanais et des spécialistes de programmes de lutte contre la pauvreté. Les discussions ont porté sur la possibilité de soutien de la Banque mondiale dans le cadre de la mise en œuvre du projet Afaal. Ce projet avait été présenté par le député Robert Fadel et prévoyait d'offrir une aide financière de 150 dollars par mois pour assurer l'accès à l'éducation d'enfants issus de familles démunies. Le coût global de ce projet est estimé entre 50 et 100 millions de dollars et pourrait bénéficier à 400 000 personnes. Une autre réunion a également eu lieu avec la BM et a porté sur des projets de soutien économique de cette dernière au Liban.

 

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Pour la troisième journée consécutive, la délégation parlementaire libanaise en visite à Washington a tenu plusieurs réunions et reçu, de la part de l'administration américaine, du Congrès et du Sénat, la même assurance de vouloir préserver la stabilité du Liban et protéger son armée et son secteur bancaire.Les parlementaires libanais ont appris hier que les États-Unis portaient...

commentaires (4)

Quelle gifle donnée à son larbin régional ! !! Honteux pour ce subalterne.

FRIK-A-FRAK

10 h 58, le 26 février 2016

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Commentaires (4)

  • Quelle gifle donnée à son larbin régional ! !! Honteux pour ce subalterne.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 58, le 26 février 2016

  • TOUS VEULENT PROTEGER LE LIBAN DES TOURMENTES ET DES VISEES HEGEMONIQUES DANS LA REGION... EXCEPTE SES FILS QUI RENIENT LEUR APPARTRENANCE NATIONALE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 49, le 26 février 2016

  • La délégation parlementaire reviendra-t-elle avec la certitude que le président Obama sait bien maintenant où se trouvent la Syrie et le Liban sur la carte mondiale ?

    Halim Abou Chacra

    05 h 51, le 26 février 2016

  • Les États-Unis prêts à démarcher Riyad en faveur de Beyrouth AU LIEU DE DEMARCHER AUPRES DE L'ARABIE POUR SAUVER BEYROUTH QUE LES ETATS UNIS MARCHENT SUR L'IRAN

    Henrik Yowakim

    03 h 45, le 26 février 2016

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