Le Premier ministre Tammam est sorti hier soir de sa réserve habituelle pour dénoncer l'influence de Téhéran au Liban, à l'ombre de la crise que le pays du Cèdre traverse dans ses relations avec les pays du Golfe.
« L'Iran s'est étendu au Liban de manière à affecter notre souveraineté et notre indépendance », a ainsi indiqué M. Salam en soirée, dans le cadre d'un entretien avec la chaîne satellitaire Sky News – Arabiya.
Le Premier ministre a profité de l'entretien pour mettre en exergue « l'identité, l'appartenance et les racines arabes du Liban », rendant hommage au rôle de l'Arabie saoudite depuis de longues années aux côtés de Beyrouth. « C'est vrai, une erreur a été commise (...) et le royaume a le droit d'entrer en colère (...). Mais tout ce qui ne me tue pas me renforce », a-t-il dit, avant de souligner les relations étroites du Liban avec l'Arabie et les pays du Golfe.
« Tout le monde sait que nous traversons une crise politique folle au Liban depuis près de deux ans (...). Je fais tout ce que je peux pour éviter un effondrement total du pays (...). Les opportunités sont là pour le Liban et les Libanais de revenir à l'unanimité arabe (...). Nous sommes avec nos frères arabes sans conditions (...) et nous aurons plusieurs occasions de le montrer », a-t-il dit, soulignant que la position du chef de la diplomatie ne représente pas celle du Liban.
Tammam Salam a ensuite tancé Gebran Bassil pour la conférence de presse qu'il a tenue après la séance du Conseil des ministres. « Cela n'était pas requis », a-t-il noté, ajoutant qu'il s'était aussitôt empressé de préciser que la position de M. Bassil ne représentait que sa propre personne. Le Premier ministre s'est engagé, dans ce cadre, à ce qu'il n'y ait « plus la moindre bévue » visant la position arabe. « Je me battrai pour cela, parce que j'en suis convaincu », a-t-il noté.
Interrogé sur les positions du chef de la diplomatie au Caire puis à Djeddah, M. Salam a précisé que ce dernier avait agi sans lui en référer dans le second cas, ajoutant que le ministre « cherche à chaque fois à justifier son refus de rejoindre la position arabe unanime ». « Je ne suis pas d'accord avec lui. Il fallait se solidariser avec nos frères arabes. Je ne perdrai aucune occasion de le faire. Le Liban n'est jamais sorti de cette unanimité. Pourquoi le faire aujourd'hui ? » a ajouté le président du Conseil.
Répondant à une question sur le poids du Hezbollah au Liban, M. Salam a indiqué que « l'Iran s'est étendu au Liban, et possède des alliés et de l'influence ». « Nous en souffrons partiellement, parce que cela affecte notre souveraineté et notre indépendance », a-t-il noté, estimant que « lorsque des composantes libanaises se retrouvent hors du Liban ou possèdent des positions à l'extérieur du pays, le Liban est exposé aux dangers ». Aussi a-t-il réitéré son attachement à la politique de distanciation, déplorant une nette différence entre l'adhésion du Hezbollah à cette idée en théorie, comme dans le dernier communiqué du Conseil des ministres, mais pas dans la pratique.
Liban - Sérail
Salam : L’Iran s’est étendu au Liban au détriment de notre souveraineté
OLJ / le 25 février 2016 à 00h00
commentaires (5)
Bon voilà... il l'a dit sous pression de nous savons bien qui et c'est très mal car ça aura des conséquences à moyen terme. Mais est-ce que ça va suffir pour calmer les furieux saoudiques qu'il a pour amis. Ces derniers exigent, comble de l'absurdité et de la saoudité, des excuses de Beyrouth alors qu'ils en ont après le hezb résistant qui leur fout la nique dans la région... Il ne se sent pas un peu humilié le salam?? Ils pensent qu'au Liban c'est comme chez eux où il y a un maitre patron vétu avec son rideau auquel les différentes factions doivent basse obeissance!? Certains Libanais ont le droit, et c'est facile, de pas aimer ces gens-là... et pour 1000 raisons. La bande au saksouké ne mourra pas de honte, ça c'est sur!
Ali Farhat
03 h 14, le 26 février 2016