Cinq jours après son retour au Liban, le chef du courant du Futur, Saad Hariri, a poursuivi ses consultations liées à l'élection présidentielle, marquées vendredi par un déplacement à Tripoli, au Liban-Nord, et une rencontre avec le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï. L'occasion pour M. Hariri de réitérer ses messages de soutien à la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, ainsi que ses appels adressés aux députés qui n'assurent pas le quorum requis pour la tenue d'une séance en vue d'élire un nouveau chef de l'État.
Accueil chaleureux à Tripoli
Le leader du Futur a été chaleureusement accueilli à Tripoli par le mufti de la ville et du Liban-Nord, le cheikh Malek Chaar, qui a donné un déjeuner en son honneur, en présence de députés et de personnalités de la ville. Une visite au cours de laquelle M. Hariri a exprimé son attachement à la région.
« Tripoli et le Liban-Nord sont la ville et la région pour lesquelles Rafic Hariri a œuvré. Je suis aujourd'hui à Tripoli pour réaffirmer que cette ville et l'ensemble de la région sont dans nos cœurs », a-t-il déclaré lors d'un discours prononcé à l'occasion de ce déjeuner. « Je tiens à m'adresser aux habitants de la région : je vous rendrai visite ville par ville et aujourd'hui, je resterai parmi vous. Nous voulons que le Liban revive. De nombreux martyrs originaires de la région ont donné leur sang pour le Liban. Nous ne les laisserons pas tomber », a martelé Saad Hariri.
Le déplacement du leader du Futur à Tripoli avait commencé par la prière du vendredi à la mosquée al-Siddiq. Dans son prêche, le mufti Chaar s'est adressé à l'ancien Premier ministre, priant Dieu « de l'aider à poursuivre ses efforts pour le salut de la patrie et à mener la barque à bon port ».
« Partenariat national »
Ces retrouvailles entre Tripoli et le chef du Futur n'ont pas éclipsé le dossier de la présidentielle. « Il y a quatre candidats à la présidence. Nous en avons choisi un, en l'occurrence Sleiman Frangié, et nous continuons à le soutenir, a assuré Saad Hariri. Il est temps désormais de nous rendre au Parlement pour élire un président. Ceux qui entravent l'élection présidentielle paralysent le pays », a-t-il poursuivi, estimant que « ceux qui expriment leur attachement aux droits des chrétiens doivent se rendre au Parlement et élire un chef de l'État ».
Plus tôt dans la journée, M. Hariri avait réitéré les mêmes propos, après avoir été reçu en audience par le patriarche maronite Béchara Raï à Bkerké. « Nous devons faire pression sur les députés pour qu'ils exercent leurs droits constitutionnels et élisent un chef de l'État. Cette vacance présidentielle constitue une atteinte à la Constitution », a déclaré M. Hariri, assurant qu'il soutenait la candidature de M. Frangié. « Il faut désormais que le jeu démocratique puisse prendre place au Parlement. Dès lors que l'on accepte les règles du jeu, il y a aura inéluctablement un gagnant et un perdant », a-t-il rappelé.
L'ancien Premier ministre a ajouté que lorsqu'il avait rencontré le chef du bloc du Changement et de la Réforme à Paris, Michel Aoun, il lui avait dit : « Essayez de convaincre Samir Geagea et nous vous soutiendrons. » « Maintenant que c'est fait, à savoir que M. Geagea a soutenu M. Aoun, pourquoi les élections n'ont toujours pas lieu ? » Des propos qui ont aussitôt suscité une réplique d'Ibrahim Kanaan, député du même bloc parlementaire. « Nous respectons la Constitution et le pacte national. La vraie atteinte à la Constitution, c'est la façon dont ont été traités tous les postes dévolus aux chrétiens depuis 25 ans », a-t-il indiqué sur son compte Twitter, appelant à l'établissement d'un « partenariat national ».
Une 36e séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République a été fixée au 2 mars 2016. Ce poste est vacant depuis le 25 mai 2014.
commentaires (4)
C'est déjà mieux! Comme ça il pourra redevenir PM. On se serait bien passé d'un pm comme lui qui a déjà démonter sa grande incapacité, mais bon, il faut bien donner leur part au saoudique et aux usiens pour atténuer leur pouvoir de nuisance. C'est comme quand tu paie à la mafia pour qu'elle ne tue pas ton fils. Et puis, le coté chrétien le + important de son camp à déjà fait son choix, donc...
Ali Farhat
20 h 58, le 20 février 2016