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À La Une - Conflit

La Turquie continuera de combattre les Kurdes de Syrie, affirme Davutoglu

Paris appelle à la "cessation immédiate" des frappes par la Turquie et par Damas et ses alliés; Obama demande à Poutine de mettre fin aux bombardements de l'armée russe.

Des heurts ont éclaté dimanche à Istanbul entre la police turque et des manifestants pro-Kurdes, faisant au moins deux blessés. AFP / YASIN AKGUL

La Turquie va continuer de combattre les Kurdes du Parti de l'Union démocratique (PYD) en Syrie, a affirmé dimanche le Premier ministre turc, Ahmet Davutoglu à la chancelière allemande Angela Merkel, en dépit des appels internationaux pour qu'Ankara mette fin à ses bombardements.

La Turquie "ne permettra pas au PYD de mener des actions agressives. Nos forces de sécurité ont répondu de manière adéquate et continueront à le faire", a déclaré M. Davutoglu à Mme Merkel au cours d'une conversation téléphonique, selon des propos rapportés par le bureau du Premier ministre turc dans un communiqué.

Pour la deuxième journée consécutive, l'artillerie turque a bombardé dimanche depuis sa frontière des positions des Unités de protection du peuple (YPG), les milices du Parti de l'union démocratique (PYD), en représailles selon Ankara à des tirs venus de Syrie. M. Davutoglu a affirmé dans sa conversation avec Mme Merkel que les forces kurdes de Syrie, accusées par Ankara d'être la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), considéré comme une organisation "terroriste" par la Turquie, avait gagné de nouveaux territoires avec le soutien aérien de la Russie.

La Russie est le principal soutien du régime syrien du président Bachar el-Assad, dont Ankara veut le départ.
L'avancée des combattants kurdes en Syrie vise à déloger "des centaines de milliers de civils syriens" de la région frontalière et à "créer une nouvelle crise humanitaire" qui affecterait "non seulement la Turquie mais aussi l'Union européenne" et provoquerait "une nouvelle vague de centaines de milliers de réfugiés", a-t-il affirmé. La Turquie accueille déjà plus de 2,5 millions de réfugiés syriens, et plus d'un million d'autres ont traversé la mer Égée pour rejoindre l'Europe en 2015.

 

(Lire aussi : Pour l'Arabie saoudite, "la Russie échouera à sauver Bachar el-Assad")

 

La France a appelé dimanche à la "cessation immédiate des bombardements" en Syrie, par la Turquie dans les zones kurdes et par Damas et ses alliés dans tout le pays, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.
Exprimant "sa préoccupation à l'égard de la dégradation continue de la situation dans la région d'Alep et au nord de la Syrie", la France "appelle à la cessation immédiate des bombardements, ceux du régime et de ses alliés sur l'ensemble du pays, et ceux de la Turquie dans les zones kurdes", selon le texte. "La priorité absolue va à l'application du communiqué de Munich et de la résolution 2254 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, comme à la lutte contre Daech" (acronyme arabe de l'Etat islamique), ajoute le communiqué.

 

 

Le président américain Barack Obama a également demandé à son homologue russe Vladimir Poutine de mettre fin aux frappes de l'armée russe en Syrie contre des groupes de l'opposition modérée, conformément à l'accord international conclu à Munich jeudi.

Les deux présidents se sont entretenus par téléphone de la mise en œuvre de l'accord adopté dans la nuit de jeudi à vendredi à Munich par les États membres du Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), qui prévoit une "cessation des hostilités" dans un délai d'une semaine et l'acheminement d'aide humanitaire. "Le président Obama a en particulier souligné l'importance qu'il y a à présent pour la Russie de jouer un rôle constructif en cessant sa campagne aérienne contre les forces de l'opposition modérée en Syrie", indique la Maison blanche dans un communiqué.

 

(Lire aussi : Pourquoi la trêve en Syrie est un leurre, le décryptage d'Anthony SAMRANI)

 

Le Kremlin a rapporté de son côté que les deux dirigeants s'étaient entendus pour renforcer la coopération afin d'obtenir la mise en œuvre de l'accord de Munich. "En particulier, un soutien a été exprimé aux efforts de deux groupes de travail, l'un pour le cessez-le-feu et l'autre pour les aspects humanitaires", poursuit la présidence russe. Les deux chefs d'État ont, selon elle, souligné la nécessité de nouer des contacts étroits entre les ministères russe et américain de la Défense, ce qui permettra de "lutter avec succès contre l’organisation État islamique et d'autres organisations terroristes". Poutine a insisté sur l'importance de créer un front uni pour combattre le terrorisme, ajoute le Kremlin.

L'accord de Munich, qui n'a été signé ni par le gouvernement syrien ni par les insurgés, prévoit la poursuite de la lutte contre les mouvements djihadistes, ce qui, aux yeux de Damas et de Moscou, justifie celle des offensives en cours. Or, de l'avis de nombreux diplomates occidentaux, aucune solution ne sera possible tant que les raids de l'aviation russe se poursuivront.

Samedi, Manuel Valls, chef du gouvernement français, et le secrétaire d'État américain John Kerry avaient déjà tous deux réclamé l'arrêt de ces bombardements dans les zones civiles.

 

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