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Lifestyle - Un peu plus

Fast Love

(Re)dites-moi des choses tendres. On a beau ne pas y croire, savoir intimement que c'est une fête à but uniquement commercial, que les ours blancs en polyester ne symbolisent rien d'autre que le mauvais goût, la Saint-Valentin est un rappel indéniable du concept de l'amour. L'amour sous toutes ses formes, célébré par des dîners en tête-à-tête, des chocolats en forme de cœur, des douzaines de roses rouges et des petits gestes. Il y a ceux qui l'aiment, ce 14 février et sa guimauve dégoulinante, et les autres qui l'abhorrent. Un peu comme les épris de Noël et les dégoûtés des fêtes, les partisans du Nouvel an et les anti. À l'instar donc de ces rituels qui reviennent inlassablement chaque année, la Saint-Valentin rappelle à notre bon (ou mauvais) souvenir, les histoires d'amour vécues, les histoires déchues, les amours perdues, comme elle magnifie celles en cours.

C'est un fait, l'amour ne devrait pas être célébré un seul jour dans l'année. Un jour sur 365 (366, pour 2016). Il devrait être glorifié chaque jour, chaque heure, chaque minute. Il le doit encore plus à l'heure actuelle, puisqu'on a cette terrible impression qu'il est en train de se faire la malle. Qu'il a quitté le cœur de millions de gens pour laisser la place à la haine, mais aussi à l'aigreur, quand il n'a pas laissé malheureusement qu'un grand vide. L'amour version deuxième décennie du XXIe siècle est bien loin aujourd'hui de ce qu'il a été à l'ère romantique. On ne meurt plus d'aimer. On meurt de haïr. À petit feu ou à tirs de balles.
Finies les amours éternelles, les amours pour toujours. L'amour est devenu temporaire. Il n'est devenu qu'instant(s). Le temps court, l'amour aussi. Si vite, qu'on a fini par ne plus comprendre de quoi il s'agit vraiment. Même si elle subsiste encore, la passion n'est plus ce qu'elle était. On ne donne plus leurs sels à celles qui défaillissent quand elles ont perdu l'être aimé. On leur conseille de lire des articles sur « comment aimer ». Aimer 2.0 en couverture des magazines féminins. Les titres de ces papiers, de ces textes qui circulent sur le Net, sont aussi éloquents que leur contenu. « Aimer tout en restant un homme », « Comment reconnaître la femme de sa vie », « Trouver le partenaire de ses rêves », « Les 10 façons de garder son homme, de récupérer son ex, d'entretenir la flamme, de pimenter sa vie sexuelle » ; sans parler de tous ces tests qui pullulent sur la toile et qui, grâce aux couleurs choisies ou aux desserts que l'on affectionne, expliquent à qui veut bien l'entendre quel genre de personne vous êtes et donc, bien évidemment, quel genre de personne il vous faut.

Voilà où nous en sommes : des êtres humains totalement désarçonnés, obligés de croire à des algorithmes, face à ce sentiment censé nous tomber dessus sans crier gare. Plus beaucoup de coups de foudre dans les histoires à venir, des coups d'un soir plutôt. Bienvenue dans l'ère du fast love. On consomme, on jette et parfois on réchauffe les restes. Ça peut durer un an, un mois, une semaine. Une fois la date de péremption inscrite sur l'emballage, atteinte, on rachète un autre produit. Et on relit les articles qui donnent plein de bonnes idées pour que ça (per)dure. On ne sèche plus les larmes de ceux qui ont perdu la femme de leur vie, on les inscrit sur Tinder, Meetic, on leur organise des blind dates en leur faisant croire que cette fois, il trouvera la bonne. En attendant d'en trouver une autre meilleure. Comme quand on se contente du goût fade d'un fruit de début de saison avant qu'il ait atteint sa maturation. Comme quand on se suffit un 14 février au soir d'un vague dîner accompagné d'un vin mousseux tiède. À moins que...

(Re)dites-moi des choses tendres. On a beau ne pas y croire, savoir intimement que c'est une fête à but uniquement commercial, que les ours blancs en polyester ne symbolisent rien d'autre que le mauvais goût, la Saint-Valentin est un rappel indéniable du concept de l'amour. L'amour sous toutes ses formes, célébré par des dîners en tête-à-tête, des chocolats en forme de cœur, des...

commentaires (3)

En général le vrai 1er amour est aussi le dernier. Les autres ne seront que l'illusion du 1er.

FRIK-A-FRAK

11 h 17, le 13 février 2016

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Commentaires (3)

  • En général le vrai 1er amour est aussi le dernier. Les autres ne seront que l'illusion du 1er.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 17, le 13 février 2016

  • CHÈRE MADAME MÉDÉA... ROMANTIQUE COMME VOUS ÊTES ... PERMETTEZ-MOI DE VOUS DÉDIER... POUR LE JOUR DE LA SAINTE VALENTINE... CE PETIT POÈME : LE PREMIER RENDEZ-VOUS T'EN SOUVIENT-IL, TOI QUE J'ADORE, DE NOTRE PREMIER RENDEZ-VOUS, SUR LA PLAGE Où LE SYCOMORE BAIGNE SES PIEDS DANS LES FLOTS DOUX ? IL M'EN SOUVIENT DE CE MATIN Où, SUR CES BORDS ENCORE HUMIDES, EN SE BRISANT, LE FLOT MUTIN VENAIT MOUILLER NOS FRONTS CANDIDES. NOUS ÉCHANGIONS INNOCEMMENT, UN LONG BAISER ATTENDRISSANT, DE TEMPS EN TEMPS ET TOUR À TOUR. LE TEMPS COULAIT, ET, DANS NOTRE ÂME, BRÛLAIT INTENSÉMENT LA FLAMME DE NOTRE INDÉLÉBILE AMOUR. MAIS LE DESTIN CRUEL, UN JOUR, TRANSFORMA NOS DOUX SOUVENIRS, EN VAINS REGRETS ET REPENTIRS. - TELLE FUT NOTRE GRANDE IDYLLE : SI BIENHEUREUSE ET SI FRAGILE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 54, le 13 février 2016

  • Habibi Medea. C'est vous qui nous rechauffez le coeur.

    Massabki Alice

    09 h 31, le 13 février 2016

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