Rechercher
Rechercher

Culture - Donation

Sur le piédestal, toutes les féminités de Hussein Madi

Le peintre et sculpteur libanais offre généreusement six sculptures au musée MaCaM*.

Husseim Madi et César Nammour entourant Gabriela Schaub.

C'est une femme. N'est-ce pas souvent une femme, chez Hussein Madi, qui est mise sur le piédestal ? Une femme dans toutes ses formes voluptueuses, ses rondeurs exacerbée, sa féminité aguicheuse. Une femme-muse qui apparaît tantôt avec ses attributs, tantôt esquissée en quelques traits suggestifs. Mais sur cette sculpture-là (notre photo), elle est (ô combien...) charnelle en fer noir, assise sur un tabouret rouge, les jambes écartées et pointant vers le haut. Geste aussi éloquent que provocateur, un statement de l'artiste qui semble rendre aux filles d'Ève, à travers ce magistral « par-dessus les jambes », tout le pouvoir qui leur incombe.
Cette œuvre-là, sans nom, mais qui porte tous les noms (de toutes les mères, de toutes les compagnes, de toutes les amantes...), sera visible à partir de demain dimanche au musée MaCaM (Modern and Contemporary Art Museum).
Le dessinateur, peintre, sculpteur, graveur, graphiste, illustrateur, céramiste, mosaïste et caricaturiste Hussein Madi en a fait don, avec cinq autres qui restent encore mystérieusement voilées, au musée situé à Alita (caza de Jbeil).
« La cérémonie se déroulera en présence de l'artiste qui sera honoré pour son don et son travail », affirme Gabriela Schaub, cofondatrice, avec César Nammour, de MaCaM. Tout en se déclarant ravie d'une telle donation, ainsi que de la confiance de l'artiste, elle précise que les sculptures (« fantastiques ! ») seront exposées dans l'enceinte du musée.
Le musée MaCaM met en avant, une fois l'an, un matériau, et rend hommage à des artistes à travers des compétitions. Celles-ci sont ouvertes à tous : étudiants, professionnels, libanais ou même étrangers.
Avec sa généreuse donation, « le Picasso » libanais rejoint ainsi la liste des artistes honorés par le musée au cours des années précédentes : en 2013, Zaven Hadichian sous le thème du bronze ; l'année suivante, avec le bois, Alfred Basbous, et enfin, l'année dernière, Boulos Richa, à travers l'exploitation du fer.
Gabriela Schaub regrette la rareté des donations. « Certains artistes en font car ils en comprennent toute la portée : c'est une manière de laisser une trace. » La cofondatrice considère que les musées et les artistes devraient collaborer plus étroitement ensemble. « De la même façon qu'est né MaCaM, grâce à la confiance qui unit les artistes et César Nammour. » Pour elle, ainsi que toute l'équipe du musée, il est primordial d'être « proche des créateurs car ils sont le moteur même de l'art ».
Hussein Madi prouve ainsi son amitié envers MaCaM à travers son geste généreux. Et lourd de sens.

• Lever de rideau demain dimanche à 15h, au musée MaCaM à Alita. Départ et retour assurés par un bus à partir de Beyrouth, place des Martyrs en face du Virgin Megastore à 14h et retour à 17h. Pour réserver une place au 03/197900.
• MaCaM se situe à Alita, à 7,5 km de la sortie vers Kartaba, à Nahr Ibrahim. Horaires d'ouverture : les vendredis, samedis et dimanches, de 12h à 19h, ou sur rendez-vous au 03/271500.

C'est une femme. N'est-ce pas souvent une femme, chez Hussein Madi, qui est mise sur le piédestal ? Une femme dans toutes ses formes voluptueuses, ses rondeurs exacerbée, sa féminité aguicheuse. Une femme-muse qui apparaît tantôt avec ses attributs, tantôt esquissée en quelques traits suggestifs. Mais sur cette sculpture-là (notre photo), elle est (ô combien...) charnelle en fer noir,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut