Salam et Bassil à Munich pour un congrès sur la sécurité

Le Premier ministre Tammam Salam est arrivé hier à Munich pour participer à un congrès sur la sécurité, qui se tient aujourd'hui, en marge des pourparlers entre les principaux acteurs du dossier syrien pour l'obtention d'un cessez-le-feu dans ce pays.
M. Salam est arrivé en Allemagne à bord d'un avion privé en compagnie du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, et de ses conseillers. M. Bassil a représenté le Liban hier au Congrès des ministres des Affaires étrangères du Groupe de soutien international à la Syrie, qui se tenait à Munich, à l'invitation du secrétaire d'État américain John Kerry.
M. Kerry avait auparavant présenté, dans la journée d'hier, une feuille de route pour un cessez-le-feu en Syrie et une levée des blocus imposés aux villages encerclés, afin d'y acheminer des aides humanitaires. Ce plan a été discuté par les ministres des Affaires étrangères des États-Unis, de Russie, d'Égypte, de Jordanie, d'Iran, ainsi que Staffan de Mistura, émissaire du secrétaire général des Nations unies en Syrie. Ce dernier a insisté sur la nécessité de reprendre les pourparlers de paix à Genève le 25 février. Il a encouragé tous les pays qui le veulent à y participer.
Durant les discussions, il y avait un quasi-consensus pour décider de l'envoi d'aides immédiates aux régions qui en ont besoin, sans attendre une semaine ou plus pour le faire, ni pour imposer un cessez-le-feu. M. Kerry a suggéré de former une équipe qui se chargera de mettre en application les décisions qui seront prises, une « task force ».
Pour sa part, Mohammad Javad Zarif, ministre iranien des Affaires étrangères, a énuméré les points applicables de la stratégie, tenant compte des hostilités qui persistent dans ce pays et du plan de distribution des aides. Il a insisté sur la nécessité de sortir les enfants des villages encerclés. M. Kerry a inscrit cette remarque afin qu'elle soit discutée ultérieurement.
Les participants à la réunion des ministres des Affaires étrangères ont, pour leur part, affirmé qu'il fallait employer l'influence des pays décideurs pour faire appliquer cet accord sur le cessez-le-feu et sur la distribution d'aides. Le ministre saoudien Adel ben Ahmad al-Jubeir a fait remarquer que certains pays ont de l'influence sur le gouvernement syrien et sur des milices armées. Nous savons que l'Iran et le Hezbollah soutiennent le gouvernement syrien, a-t-il ajouté.
John Kerry a annoncé, à la fin des discussions, la décision de distribuer les aides le samedi 13 février. À la suggestion de Staffan de Mistura, il a été décidé de remplacer le mot « immédiatement » dans le texte par l'expression « le plus tôt possible ». Le secrétaire d'État américain s'est ensuite tourné vers le ministre russe, lui demandant si son pays comptait bien s'engager à respecter le cessez-le-feu. Ce à quoi M. Lavrov a répondu que dans la coopération militaire, l'accord vient en premier, les engagements ensuite.
Le congrès sur la sécurité, dans le cadre duquel Tammam Salam présidera la délégation libanaise, sera inauguré cet après-midi à 15 heures. M. Bassil y assistera, ainsi que l'ambassadeur du Liban en Allemagne, Moustapha Adib. Il est prévu que MM. Salam et Bassil aient des entretiens avec plusieurs personnalités au cours de leur séjour.