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Moyen Orient et Monde - Crise

Erdogan menace l’Europe de lui envoyer les migrants

« Il n’est pas inscrit “idiot” sur notre front. Ne croyez pas que les avions et les bus sont ici pour rien. Notre patience a des limites. Nous ferons le nécessaire », a lancé hier le président Erdogan, en réponse aux critiques européennes concernant la crise des migrants. Adem Altan/AFP

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé hier les critiques sur sa politique d'accueil des réfugiés syriens en menaçant l'Europe de laisser filer les migrants.
Excédé par ceux qui pressent Ankara d'ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de civils qui fuient la bataille d'Alep, M. Erdogan a réitéré, publiquement cette fois, les mises en garde déjà adressées à huis clos aux dirigeants de l'Union européenne (UE). « Il n'est pas inscrit "idiot" sur notre front. Ne croyez pas que les avions et les bus sont ici pour rien. Notre patience a des limites. Nous ferons le nécessaire », a-t-il lancé lors d'un discours devant des hommes d'affaires à Ankara.
Sollicité par Ankara, Berlin et Athènes, le secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg a, de son côté, annoncé qu'un groupement naval allié sous commandement allemand allait se rendre « sans tarder » en mer Égée pour « aider à lutter contre le trafic humain ».
Malgré l'accord passé en novembre dernier entre la Turquie et l'UE, le flux des migrants qui traversent chaque jour la mer Égée depuis les côtes turques pour rallier les îles grecques n'a que faiblement ralenti. L'an dernier, 850 000 d'entre eux ont réussi à entrer en Europe par cette voie. Et 68 000 de plus depuis le début du mois de janvier, selon l'Onu. En échange d'une enveloppe de 3 milliards d'euros, la Turquie s'est engagée à mieux contrôler ses frontières et à durcir sa lutte contre les passeurs. Mais les divergences entre les deux partenaires demeurent. Les dirigeants européens jugent les efforts turcs insuffisants et la Turquie déplore la faiblesse de l'aide de l'UE.
M. Erdogan a illustré hier ces tensions persistantes sur le sujet en confirmant des propos qu'ils avaient tenus en novembre dernier au président de la Commission Jean-Claude Juncker et à celui du Conseil Donald Tusk. Selon le site grec Euro2day, l'homme fort de Turquie avait alors déclaré : « On peut ouvrir les portes vers la Grèce et la Bulgarie à tout moment. »
Très fière de sa politique de « porte ouverte », la Turquie accueille 2,7 millions de Syriens et 300 000 Irakiens qui ont fui depuis 2011 la guerre dans leur pays. Ses dirigeants affirment avoir déjà dépensé 10 milliards de dollars pour eux. Mais les dirigeants turcs ont indiqué avoir atteint les « limites » de leurs capacités d'accueil et préféré venir en aide à cette nouvelle vague sur le sol syrien.
L'UE et l'Onu l'ont toutefois appelé à laisser entrer les déplacés d'Alep sur son sol. « Honte à vous ! Honte à vous! » a lancé M. Erdogan hier à l'intention des Nations unies.
Enfin, hier, la justice turque a ouvert le procès de deux passeurs syriens poursuivis après le naufrage d'un bateau de réfugiés syriens qui avait provoqué, en septembre, la mort du petit Aylan Kurdi, devenue un symbole planétaire du drame des migrants.

(Source : AFP)

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a dénoncé hier les critiques sur sa politique d'accueil des réfugiés syriens en menaçant l'Europe de laisser filer les migrants.Excédé par ceux qui pressent Ankara d'ouvrir sa frontière aux dizaines de milliers de civils qui fuient la bataille d'Alep, M. Erdogan a réitéré, publiquement cette fois, les mises en garde déjà adressées à huis clos...

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