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Moyen Orient et Monde - Syrie

Syrie : En marge de Munich, défiance et mise en garde contre une guerre mondiale

Washington accuse Moscou d'avoir « exacerbé » le conflit ; Hollande demande l'arrêt des bombardements russes soutenant Bachar el-Assad; Medvedev met en garde contre « le risque d'une guerre mondiale ».

Réunion difficile et tendue, hier, à Munich, du Groupe international de soutien à la Syrie. Michael Dalder AFP/POOL

Les principaux acteurs du dossier syrien menaient de difficiles pourparlers hier soir à Munich pour obtenir un cessez-le-feu sans délai de la Russie, sur fond de défiance et de mises en garde contre une guerre mondiale.
Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est arrivé à la réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) avec une proposition de cessez-le-feu qu'il a qualifiée de « concrète ». Circonspect, un responsable du département d'Etat américain insistait sur la nécessité « d'un cessez-le-feu immédiat », alors que certains médias évoquaient le 1er mars comme échéance russe pour une trêve.
La réunion du Groupe international de soutien à la Syrie (ISSG) rassemble les principaux acteurs de la crise, dont les États-Unis, la Russie, l'Iran, l'Arabie saoudite et la Turquie.

 

(Lire aussi : D'Alep à Azzaz, le nouveau chemin de l'exode)

 

Guerre mondiale
Au même moment, Moscou avertissait que tout déraillement des négociations et tentation d'intervention au sol des uns ou des autres en Syrie aboutirait à une guerre totale et « permanente ». « Toutes les parties doivent être contraintes de s'asseoir à la table de négociations plutôt que de déclencher une nouvelle guerre mondiale », a averti le Premier ministre Dmitri Medvedev dans une interview au quotidien allemand Handelsblatt à paraître aujourd'hui.
Ces propos interviennent alors que l'Arabie saoudite, la Turquie et les Émirats arabes unis ont récemment évoqué l'idée de dépêcher des troupes au sol en Syrie, dans le cadre de la coalition internationale contre le groupe État islamique.
Moscou est soupçonné de vouloir pousser son avantage sur le terrain militaire et diplomatique, et renforcer le régime de Bachar el-Assad avant une hypothétique reprise des pourparlers de Genève.
Le président français François Hollande a ainsi demandé hier soir l'arrêt des bombardements russes en Syrie soutenant Bachar el-Assad, qui « massacre une partie de son peuple », et réitéré le souhait de voir le chef de l'État syrien quitter le pouvoir.

 

(Lire aussi : 11,5% de la population syrienne tuée ou blessée en raison de la guerre)


De leur côté, les États-Unis ont accusé la Russie d'avoir « exacerbé » le conflit en Syrie par son appui militaire aux forces gouvernementales. « C'est le soutien russe au régime (du président syrien) Assad ces derniers mois, et plus récemment lors du siège d'Alep, qui a exacerbé, intensifié le conflit », a réagi le porte-parole du département d'État Mark Toner, suite aux déclarations de M. Medvedev.
Les Occidentaux reprochent aux Russes d'avoir torpillé le processus de paix intersyrien en menant des raids aériens massifs contre les rebelles les plus modérés. De son côté, l'opposition syrienne réclame un cessez-le-feu avant de reprendre ces négociations reportées pour le moment au 25 février.
Depuis le 1er février, Damas, appuyé par les bombardiers russes, mène une offensive contre la deuxième ville du pays, Alep (Nord), qui a pris en étau les rebelles cantonnés dans les quartiers est. Quelque 51 000 personnes ont été déplacées par les combats dans la région, selon l'Onu, pour beaucoup vers la frontière turque, tandis que 350 000 civils restent coincés au côté des rebelles.

 

(Lire aussi : Washington veut des « gains tangibles » rapides contre l'EI)

 

Pas de plan B
Les négociations se poursuivaient tard en soirée, certains participants laissant entendre qu'elles pourraient durer une partie de la nuit.
Les négociations de Munich s'annonçaient d'autant plus compliquées pour les Occidentaux que leur marge de manœuvre semble faible face à l'opacité des intentions russes. Dans le camp occidental, beaucoup redoutent que Moscou ne dresse un rideau de fumée et que les Américains « achètent » leurs propositions, dans l'espoir de rapidement régler la crise.
Si le processus politique échoue, les Occidentaux n'ont guère de plan B, à moins de prendre le risque de s'opposer frontalement aux Russes, ce qui semble très improbable. Les Occidentaux rechignent aussi à fournir des missiles sol-air aux rebelles modérés, de peur que ces armes ne tombent entre les mains de jihadistes d'el-Qaëda et de l'EI.

 

(Lire aussi : Erdogan menace l'Europe de lui envoyer les migrants)

 

Vers Tall Rifaat
Sur le terrain, les forces du régime syrien avançaient inexorablement hier vers Tall Rifaat, un des bastions les plus importants de l'insurrection dans la région d'Alep, où de violents combats avaient lieu à 3 km du fief rebelle, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Selon l'OSDH, la ville a été bombardée hier par l'aviation russe qui mène depuis septembre une campagne de frappes en soutien au régime de Bachar el-Assad.
Le régime a réussi à reprendre aux rebelles le contrôle de plusieurs localités et villages et à couper une route d'approvisionnement principale qui relie la ville d'Alep à sa région en direction de la Turquie. Il resserre ainsi l'étau autour des combattants rebelles à Alep.
Selon M. Abdel Rahmane, la prise de Tall Rifaat, puis de Azzaz, est essentielle pour les forces gouvernementales qui cherchent à « atteindre la frontière turque et empêcher toute infiltration de combattants ou d'armes venant de Turquie ».
Mais les Unités de protection du peuple kurde (YPG) « sont, au lendemain de leur prise de la base aérienne et de la ville de Minnigh, toujours présentes sur la route qui relie Tall Rifaat à Azzaz, et donc capables de la couper à tout moment », a souligné le directeur de l'OSDH.
Enfin, la Russie a annoncé avoir procédé à 510 sorties aériennes pour frapper 1 888 « cibles terroristes » entre le 4 et le 11 février, assurant notamment avoir tué deux commandants rebelles dans la province d'Alep.

 

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commentaires (2)

UN JOUR LES KGBISTES ET LEURS ACCESSOIRES PAYERONT CHER LEURS CONNERIES ! LES JAPONAIS ONT COMMIS L'ERREUR D'AVOIR RÉVEILLÉ LE GÉANT QUI DORMAIT ET ON CONNAIT LA SUITE... LES PUISSANCES... SURTOUT LES LILLIPUTIENNES D'ENTRE ELLES... AUX ÉCONOMIES AGONISANTES EXPIRENT FACILEMENT ! OBAMA LE DORMEUR QUITTE... GARE DE CELUI QUI VA PRENDRE LA RELÈVE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 11, le 12 février 2016

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Commentaires (2)

  • UN JOUR LES KGBISTES ET LEURS ACCESSOIRES PAYERONT CHER LEURS CONNERIES ! LES JAPONAIS ONT COMMIS L'ERREUR D'AVOIR RÉVEILLÉ LE GÉANT QUI DORMAIT ET ON CONNAIT LA SUITE... LES PUISSANCES... SURTOUT LES LILLIPUTIENNES D'ENTRE ELLES... AUX ÉCONOMIES AGONISANTES EXPIRENT FACILEMENT ! OBAMA LE DORMEUR QUITTE... GARE DE CELUI QUI VA PRENDRE LA RELÈVE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 11, le 12 février 2016

  • Il ne manque pas d'air le Medvedev: Effrayer l'humanité par l'évocation d'une troisième guerre mondiale, rien moins que ça! Ce second couteau qui veut rappeler à son entourage qu'il existe, pense avoir une stature susceptible de terroriser autre chose que des lapereaux. Je ne serai pas étonné que d'une manière ou d'une autre, les USA lui feront payer cher sa destable hubris.

    Paul-René Safa

    11 h 28, le 12 février 2016

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