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Moyen Orient et Monde - France/Exécutif

Le gouvernement remanié, mais le cap politique reste le même

Les écologistes rappelés ; Jean-Marc Ayrault, ex-Premier ministre, nommé aux Affaires étrangères.

Très impopulaire, le président socialiste français François Hollande a rappelé hier les écologistes au gouvernement pour élargir son assise politique à 14 mois de la présidentielle, et nommé aux Affaires étrangères son ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, un revenant surprise.
Ce remaniement, envisagé depuis plusieurs mois, illustre le souhait « d'un gouvernement basé sur l'expérience, sur la solidité », « le renouvellement », avec « une assise élargie », s'est félicité le Premier ministre Manuel Valls. « Tout ça pour quoi ? Sans changement de cap, c'est un simple jeu de chaises musicales », a rétorqué une responsable de la gauche radicale, Clémentine Autain, illustrant l'émiettement d'une majorité déboussolée par les virages social-libéral et sécuritaire de l'exécutif.
Paradoxalement, Jean-Marc Ayrault fait son retour dans un gouvernement dirigé par celui qui avait largement contribué à l'évincer de son poste au printemps 2014. Social-démocrate revendiqué, il succède à Laurent Fabius, choisi mercredi pour devenir président du Conseil constitutionnel. Jamais encore sous une même présidence, un chef du gouvernement n'était revenu au pouvoir depuis 1958 avec un « simple » portefeuille ministériel. Germanophone, c'est « un homme expérimenté qui a une grande connaissance des questions européennes et du couple franco-allemand », a fait valoir l'entourage de la présidence française. Au Quai d'Orsay, Jean-Marc Ayrault sera secondé par trois secrétaires d'État, un pour le Commerce extérieur et le Tourisme (Matthias Fekl), un pour les Affaires européennes (Harlem Désir) et un nouveau venu pour le Développement et la Francophonie (André Vallini).
Autre surprise du remaniement : les écologistes, qui avaient quitté le gouvernement en avril 2014, y reviennent pour prendre trois postes ministériels dans cette équipe élargie à 38 ministres (19 hommes, 19 femmes), contre 32 précédemment. Faisant fi de l'avis de son parti opposé à une entrée au gouvernement, la dirigeante du parti écologiste Europe Écologie-Les Verts, Emmanuelle Cosse (Logement), s'est dit « heureuse » de poursuivre son « engagement pour une écologie en action », avant d'annoncer quitter son poste de secrétaire nationale.

Objectif : une famille rassemblée
Au total, quatre ministres s'en vont du gouvernement (Affaires étrangères, Culture, Logement et Fonction publique) et les écologistes qui y reviennent vont s'occuper du Logement, de la Biodiversité et de la Réforme de l'État.
Le cap politique reste le même avec le maintien aux commandes du Premier ministre, Manuel Valls. Les ministres régaliens (Intérieur, Défense) conservent également leurs portefeuilles, la stabilité l'ayant emporté dans un contexte de menace terroriste très élevée depuis les attentats jihadistes de 2015. Ségolène Royal, ex-compagne de M. Hollande et qui avait été citée en tant que possible ministre des Affaires étrangères, reste également ministre de l'Environnement.
Au plus bas dans les sondages, critiqué au sein de sa majorité sur ses choix économiques et sécuritaires, M. Hollande veut reprendre l'initiative dans la perspective d'une candidature à sa succession. « On ne peut pas aborder une présidentielle sans une famille socialiste rassemblée derrière son candidat et sans les écologistes », analysait avant le remaniement un intime du président, sous le couvert de l'anonymat.
François Hollande a fort à faire pour redorer son blason dans l'opinion. Après une remontée spectaculaire au lendemain des attentats, sa cote de popularité s'est effondrée ces dernières semaines. Trois Français sur quatre (75 %) considèrent que sa réélection en 2017 n'est pas « souhaitable », selon des sondages rendus publics cette semaine.
L'élan recherché par le chef d'État se heurte à une fronde croissante, depuis la nomination en mars 2014 de Manuel Valls, chez une partie des socialistes. Symbole de cette désunion dans la majorité de gauche, l'idée d'une primaire à l'approche du prochain scrutin présidentiel, déniant à M. Hollande toute qualité de « candidat naturel », progresse.

(Source : AFP)

Très impopulaire, le président socialiste français François Hollande a rappelé hier les écologistes au gouvernement pour élargir son assise politique à 14 mois de la présidentielle, et nommé aux Affaires étrangères son ex-Premier ministre Jean-Marc Ayrault, un revenant surprise.Ce remaniement, envisagé depuis plusieurs mois, illustre le souhait « d'un gouvernement basé sur...

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