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Liban - Crise des déchets

Les écologistes au Pnue : N’acceptez pas de superviser l’exportation

Le Programme des Nations unies pour l'environnement se défend d'intervenir dans la politique locale.

Dans le feuilleton à rebondissements de l'exportation des déchets ménagers du Liban, un nouvel acteur vient de faire son apparition. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) devrait, selon les prévisions, prendre en charge la supervision de l'exportation des déchets que le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) confiera à la société privée britannique Chinook (voir l'interview du ministre Akram Chehayeb dans L'OLJ du 1er février). Le Pnue devrait aussi, selon les déclarations de ses responsables, assister le Liban dans la mise en place d'un plan durable pour la gestion des déchets.
Cette annonce a provoqué la colère de nombreux écologistes et de collectifs de la société civile. Lundi, au cours d'une audience publique organisée par l'agence onusienne, les écologistes, qui pourtant font rarement front commun, ont clamé leur refus de l'option de l'exportation privilégiée par le gouvernement. « Nous avons demandé clairement (au Pnue) de ne pas couvrir cette opération dont le processus entier était caractérisé par un manque de transparence notoire », confie Paul Abi Rached, président du Mouvement écologique libanais (LEM), à L'Orient-Le Jour.
Hier, le LEM a publié un communiqué dans lequel il demande « au Pnue de clarifier au plus vite s'il a effectivement accepté de superviser l'exportation des déchets du Liban ». « La société civile a déjà exprimé, lors de l'audience publique de lundi, son refus de l'exportation, et, par conséquent, son refus de la participation du Pnue, directement ou par un intermédiaire, à la supervision de cette opération, poursuit le texte. Les participants s'attendaient à ce que le Pnue renonce à cette participation, qu'il avait annoncée en début de séance. Or ils sont surpris par le fait qu'aucun communiqué officiel n'ait été publié par l'agence pour démentir une déclaration du ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, qui confirme cette information. » Et d'ajouter : « Les associations écologiques appellent le Pnue, notamment son bureau régional d'Asie de l'Ouest, à ne pas couvrir l'accord pour l'exportation des déchets qui va à l'encontre de tous les critères environnementaux. Elles s'interrogent également sur les prérogatives du Pnue dans ce domaine, pour un service qui sera payé par le contribuable libanais. Le silence sur les affirmations officielles est déjà une participation au crime. On se demande d'ailleurs si cette annonce, qui coïncide avec la signature du contrat (entre le CDR et Chinook, qui devrait intervenir dans quelques jours, NDLR), ne vise pas à assurer une couverture à cette opération qui est totalement rejetée. » « Le Pnue aurait dû insister pour qu'une solution locale soit trouvée, poursuit le texte. Nous demandons plus particulièrement à son directeur exécutif, Achim Steiner, de clarifier sa position et d'exprimer clairement son refus. »
Interrogée par L'OLJ, une source du Pnue assure qu'« il y a eu un malentendu qui a provoqué cette réaction vive de la société civile ». Selon cette source, le Pnue ne se mêle ni de près ni de loin de la politique au Liban, et est encore moins concerné par les rumeurs d'éventuels malfonctionnements.
« Nous étions d'ailleurs opposés à l'option de l'exportation laquelle, selon nous, ne devrait intervenir qu'en cas d'extrême nécessité, poursuit cette source. Dans le cas du Liban, nous avions dès le début préconisé une solution fondée sur les décharges. Mais puisque la décision de l'exportation a été prise, il est possible de superviser l'opération par le biais de la formation d'un comité d'experts internationaux qui décidera si l'opération est menée conformément aux normes de la convention de Bâle, qui relève du Pnue. »
Suite à une réunion la veille avec le Premier ministre Tammam Salam, Ayad Abou Meghli, représentant régional du Pnue, avait précisé que son agence accompagnerait le gouvernement libanais dans la préparation d'un plan durable pour la gestion des déchets, qui va au-delà des 18 mois d'exportation prévus. Il a préconisé la création d'une entité autonome pour la gestion des déchets, qui serait parrainée par le gouvernement.

Dans le feuilleton à rebondissements de l'exportation des déchets ménagers du Liban, un nouvel acteur vient de faire son apparition. Le Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) devrait, selon les prévisions, prendre en charge la supervision de l'exportation des déchets que le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) confiera à la société privée britannique...

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