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À La Une - Diplomatie

Difficiles négociations à Munich sur un cessez-le-feu en Syrie

Les forces du régime avancent vers Tall Rifaat, un des bastions les plus importants des insurgés dans la région d'Alep.

Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue américain John Kerry, avant leur entretien à Munich, en Allemagne, sur la Syrie, le 11 février 2016. AFP / Christof STACHE

Les principaux acteurs du dossier syrien ont entamé de difficiles pourparlers jeudi soir à Munich sur une proposition russe de cessez-le-feu alors que l'offensive du régime de Damas, soutenue par Moscou, se poursuit sur le terrain.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé avoir fait une offre "concrète" de cessez-le-feu juste avant le début d'une réunion du Groupe international de soutien à la Syrie, qui réunit 17 pays, dans la capitale bavaroise. Un responsable du département d'Etat a rappelé que les Etats-Unis insistaient sur "un cessez-le-feu immédiat", alors que certains médias ont évoqué le 1er mars comme proposition russe pour une trêve. Dmitri Peskov, porte-parole du président russe Vladimir Poutine, a refusé de "spéculer" sur un calendrier.

Moscou est soupçonné de vouloir retarder l'échéance pour pousser son avantage sur le terrain militaire et diplomatique, et renforcer le régime de Bachar el-Assad avant une hypothétique reprise des pourparlers de Genève.
Le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, a insisté sur l'urgence d'une "percée" à Munich pour stopper les combats et relancer le processus de paix. "Je ne peux pas dire là maintenant si on y arrivera", a-t-il toutefois prévenu.
"Ce ne sera pas une réunion facile", a aussi averti la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.

Parallèlement, les ministres de la Défense de la coalition militaire menée par les Etats-Unis se réunissaient à Bruxelles pour renforcer la lutte contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI) qui profite, selon Washington, de l'avancée du régime syrien face aux rebelles plus modérés.
Les Occidentaux reprochent aux Russes d'avoir torpillé le processus de paix intersyrien en menant des raids aériens massifs contre les rebelles les plus modérés. L'opposition syrienne réclame un cessez-le-feu avant de reprendre ces négociations reportées pour le moment au 25 février.

Depuis le 1er février, Damas, appuyé par les bombardiers russes, mène une offensive contre la deuxième ville du pays, Alep (nord), qui a pris en étau les rebelles cantonnés dans les quartiers est.
51.000 personnes ont été déplacées par les combats dans la région, selon l'Onu, pour beaucoup vers la frontière turque, tandis que 350.000 civils restent coincés au côté des rebelles.

(Lire aussi : 11,5% de la population syrienne tuée ou blessée en raison de la guerre)

 

Pas de plan B
Les négociations de Munich s'annoncent d'autant plus compliquées pour les Occidentaux que leur marge de manœuvre semble faible face à l'opacité des intentions russes.
Dans le camp occidental, beaucoup redoutent que Moscou ne dresse un rideau de fumée et que les Américains "achètent" leurs propositions, dans l'espoir de rapidement régler la crise.

Sur le terrain, les forces du régime avançaient inexorablement jeudi vers Tall Rifaat, un des bastions les plus importants de l'insurrection dans la région d'Alep, au prix de violents combats, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
La Russie a annoncé avoir procédé à 510 sorties aériennes pour frapper 1.888 "cibles terroristes" entre le 4 et le 11 février, assurant notamment avoir tué deux commandants rebelles dans la province d'Alep.
Pour le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, ce sont les Occidentaux qui doivent renoncer à leur politique "erronée" et certaines de leurs "pré-conditions", allusion à la demande d'un départ de Bachar el-Assad.

 

(Lire aussi : A Alep, des jeunes boxent pour oublier le bruit des bombes)



Si le processus politique échoue, les Occidentaux n'ont guère de plan B à moins de prendre le risque de s'opposer frontalement aux Russes, ce qui semble très improbable.
Vladimir Poutine "en joue" pour avancer ses pions en mettant les Occidentaux dos au mur, y compris sur la question des réfugiés, estime Camille Grand, directeur de la Fondation pour la recherche stratégique à Paris. Les Occidentaux rechignent aussi à fournir des missiles sol-air aux rebelles modérés, de peur que ces armes ne tombent entre les mains de jihadistes d'el-Qaëda et de l'EI.

Les Saoudiens ont bien proposé d'envoyer des troupes au sol. Mais beaucoup doutent qu'ils en aient la capacité militaire, alors qu'ils sont déjà impliqués au Yémen.
Quant aux Turcs, ils reprochent aux Américains de trop soutenir les Kurdes de Syrie. Excédé aussi par les appels à ouvrir sa frontière aux réfugiés d'Alep, le président Recep Tayyip Erdogan a menacé jeudi de les envoyer en Europe.

 

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Les principaux acteurs du dossier syrien ont entamé de difficiles pourparlers jeudi soir à Munich sur une proposition russe de cessez-le-feu alors que l'offensive du régime de Damas, soutenue par Moscou, se poursuit sur le terrain.Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a annoncé avoir fait une offre "concrète" de cessez-le-feu juste avant le début d'une réunion du...

commentaires (3)

REGARDEZ BIEN LA PHOTO... POUR LA PREMIERE FOIS ILS SE DONNENT LA MAIN SANS SOURIRE ET EN NE SE REGARDANT PAS... LA ZIZANIE S,INSTALLE PARMI EUX CAR APPARAISSENT DES DIFFERENTES INTERPRETATIONS SUR LEUR ENTENDEMENT... SI LES DEUX GRANDS NE RESPECTENT PAS LEURS ENGAGEMENTS RESPECTIFS C,EST LE BORDEL QUI S,INSTALLERA EN SYRIE PUIS DANS TOUT LE MOYEN ORIENT...

LA LIBRE EXPRESSION

21 h 44, le 11 février 2016

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Commentaires (3)

  • REGARDEZ BIEN LA PHOTO... POUR LA PREMIERE FOIS ILS SE DONNENT LA MAIN SANS SOURIRE ET EN NE SE REGARDANT PAS... LA ZIZANIE S,INSTALLE PARMI EUX CAR APPARAISSENT DES DIFFERENTES INTERPRETATIONS SUR LEUR ENTENDEMENT... SI LES DEUX GRANDS NE RESPECTENT PAS LEURS ENGAGEMENTS RESPECTIFS C,EST LE BORDEL QUI S,INSTALLERA EN SYRIE PUIS DANS TOUT LE MOYEN ORIENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    21 h 44, le 11 février 2016

  • A D O R A B L E ! Ils en ont pour encore au moins DIX années de guerre "civile" en plus ! Khâââï ! La vengeance éhhh libanaise est un plat de Hommoss qui se mange froid, only.... Allâh y'ghammïïï.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    21 h 39, le 11 février 2016

  • Un proverbe africain dit celui qui n'a pas de mère tétra sa grand mère. Les alliés de l'axe de la résistance auquel appartient le héros Bashar n'ont que ça a offrir, les bensaouds grande gueule n'osent pas s'y avanturer ils sont attendus de pied ferme, sur un plan militaire ils ne sont pas fiables. Les turcs gesticulent bcp mais refuseront de perdre des hommes pour loccicon qu'il juge ingrat et fourbe dans leur soutien aux kurdes. Erdo pense renouer avec Israël mais ce pays de l'usurpation a fait du kurdistan sa propriété et n'acceptera pas de partager avec les turcs. Les cocus se comptent au nombre de 3. On connaît les 2 qu'on vient de décrire. Le 3eme tombera comme un fruit mûr lorsque son allié du golfe désertique sera battu.

    FRIK-A-FRAK

    19 h 58, le 11 février 2016

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