A l'occasion de la fête de la Saint-Maron, jour férié officiel au Liban, les dignitaires de l’Église maronite ont dénoncé mardi l'impasse dans laquelle s'est enferrée l'élection présidentielle, au lendemain de la 35ème séance parlementaire qui n'a pas pu se tenir, faute de quorum.
Le Liban "en tête des priorités"
L'archevêque de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a exhorté les "puissants" à placer le Liban en tête de leurs priorités, estimant que l'élection présidentielle constitue la première des échéances.
"Les puissants doivent modifier leur agenda et placer le Liban en tête de leurs priorités", a déclaré Boulos Matar lors de la messe traditionnelle célébrée en l'église Saint-Maron à Gemmayzé, au centre-ville de Beyrouth.
En présence du chef du gouvernement, Tammam Salam, de nombreux ministres et députés, ainsi que des anciens chefs de l’État, Michel Sleiman et Amine Gemayel, l'archevêque de Beyrouth a souligné l'importance du "respect des règles de la Constitution et du Pacte national", estimant que l'élection présidentielle constituait "la première étape des échéances à venir".
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"De vrais hommes d’État"
De son côté, le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a souligné dans son homélie prononcée à Bkerké que seuls "de vrais hommes d’État" pouvaient mettre fin à l'impasse présidentielle, appelant les maronites à "édifier des ponts et non des murs entre toutes les composantes politiques du pays".
"Nous bénissons toute initiative qui réunit les parties en conflit ainsi que toute mesure qui restaure la confiance entre les Libanais, en particulier les blocs politiques," a-t-il dit.
Mgr Raï s'est par ailleurs entretenu avec Gilberte Zouein, députée du Kesrouan et membre du bloc parlementaire du Changement et de la réforme présidé par Michel Aoun, Antoine Zahra, député de Batroun et membre du bloc des Forces libanaises, ainsi que l'ancien ministre Youssef Saadé, coordinateur des affaires politiques du courant Marada présidé par Sleiman Frangié.
Michel Aoun et Sleiman Frangié sont tous deux candidats à l'élection présidentielle.
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Pourquoi de demande-t-il pas directement et en les nommant tous, aux RESPONSABLES LIBANAIS de placer le LIBAN en tête de leurs priorités? Les "puissants", comme il dit, ont-ils encore l'envie d'aider un pays cité comme l'un des plus corrompus ? Irène Saïd
Irene Said
10 h 59, le 10 février 2016