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Liban - Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse

Une 11e édition pour résister face à ce qui (ceux qui) menace(nt) la liberté d’expression

Christina Lassen et Gisèle Khoury-Kassir lors de la conférence de lancement. Photo Délégation de l’Union européenne au Liban

Depuis son assassinat, le 2 juin 2005, à Beyrouth, Samir Kassir n'en finit pas d'inspirer les défenseurs de la liberté d'expression au sein des médias, d'autant que cette liberté est plus que jamais menacée dans la région. Et c'est justement pour lui rendre hommage que le prix Samir Kassir pour la liberté de la presse est décerné, depuis 2006, par l'Union européenne. La 11e édition de ce prix a été lancée hier lors d'une conférence de presse de l'ambassadrice de l'Union européenne au Liban, Christina Lassen, et de la présidente de la Fondation Samir Kassir, Gisèle Khoury-Kassir, au siège de la Délégation de l'Union européenne.

« Ce prix est dédié à tous les journalistes qui font preuve de courage dans leur travail au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et dans les pays du Golfe », a indiqué Mme Lassen lors du lancement. Elle a par ailleurs dénoncé « les pressions grandissantes sur les journalistes de la région, par le biais de l'intimidation, des arrestations arbitraires et des tentatives de contrôle des médias sous prétexte de préserver la sécurité nationale ». « La liberté d'expression est le fondement de toute démocratie et une valeur fondamentale de l'Union européenne. Avec le prix Samir Kassir, nous espérons contribuer à élever encore plus les standards du journalisme dans la région », a-t-elle dit.

De son côté, Mme Khoury-Kassir a défendu le droit à l'expression en citant Voltaire : « Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit de le dire. » « Le prix Samir Kassir et la fondation portant son nom défendront votre droit à la liberté inaliénable, que ce soit au niveau de vos croyances, de vos opinions ou de votre âme », a-t-elle indiqué. Mme Khoury-Kassir a par ailleurs rappelé qu'un projet de loi portant le nom de Samir Kassir avait été présenté au Parlement européen afin de sanctionner les pays qui ne respectent pas la liberté d'expression. « Ce projet est resté dans les tiroirs. J'espère que les Européens le reprendront en considération », a-t-elle ajouté.

(Pour mémoire : Samir Kassir ou l'éternel printemps de la pensée)

 

Samir Kassir, pilier de l'« intifada de l'Indépendance »
Journaliste et historien, Samir Kassir était éditorialiste au quotidien an-Nahar depuis le début des années 90 et a publié plusieurs ouvrages d'analyse politique et historique. Il avait effectué ses études à Paris et décroché, en 1984, un diplôme d'études approfondies en philosophie politique de l'Université Paris I – Sorbonne, puis, en 1990, un doctorat en histoire contemporaine de l'Université Paris IV. Au début de l'année 2003, Samir Kassir a contribué à la création du Mouvement de la Gauche démocratique et a été élu membre de son bureau exécutif lors de son congrès fondateur en octobre 2004. Ses écrits ont irrigué la rhétorique du mouvement et ses positions à l'égard de l'indépendance du Liban vis-à-vis de l'hégémonie du parti Baas syrien, la transition pacifique, la laïcité, la justice sociale et la construction de l'État de droit.

Après l'assassinat de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri, le 14 février 2005, Kassir a participé activement au lancement de l'« intifada de l'Indépendance », soulèvement populaire contre la mainmise des services de renseignements syriens sur le Liban. Ses articles dans an-Nahar sont alors devenus la voix la plus claire et nette de cette intifada, parallèlement à sa présence continue à la place des Martyrs de Beyrouth, discutant avec les politiques, les journalistes et les étudiants d'idées et de propositions pour assurer la victoire de la bataille pour recouvrer la souveraineté et la liberté.

Trois prix pour les journalistes régionaux
La participation au prix Samir Kassir est ouverte jusqu'au 10 avril 2016 aux journalistes de la presse écrite (quotidienne, hebdomadaire, mensuelle, imprimée ou en ligne) ou audiovisuelle (chaînes de télévision, sociétés de production, télévision en ligne), ressortissants des pays suivants : Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Égypte, Émirats arabes unis, Irak, Israël, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Oman, territoires palestiniens occupés, Qatar, Syrie, Tunisie et Yémen.

Trois prix seront décernés et récompenseront le meilleur article d'opinion, le meilleur article d'investigation ainsi que le meilleur reportage audiovisuel. Les contributions doivent être axées sur un ou plusieurs des thèmes suivants : l'État de droit, les droits de l'homme, la bonne gouvernance, la lutte contre la corruption, la liberté d'expression, le développement démocratique ou la participation citoyenne. Le lauréat dans chacune des trois catégories recevra un prix de 10 000 €. Le jury sera composé de sept membres votants de médias arabes et européens, et d'un observateur représentant l'Union européenne. Les noms des membres du jury seront communiqués le jour de la cérémonie de remise des prix, qui se tiendra le 2 juin 2016 à Beyrouth, dix ans, jour pour jour, après l'assassinat de Samir Kassir.
Le règlement du concours, les formulaires d'inscription et les détails du dossier de candidature sont disponibles sur le site www.prixsamirkassir.org.

 

Pour mémoire
Un Syrien, un Palestinien et un Égyptien, lauréats du Prix Samir Kassir 2015

Trois journalistes d’Égypte, de Tunisie et de Syrie, lauréats du Prix Samir Kassir pour la liberté de la presse

Depuis son assassinat, le 2 juin 2005, à Beyrouth, Samir Kassir n'en finit pas d'inspirer les défenseurs de la liberté d'expression au sein des médias, d'autant que cette liberté est plus que jamais menacée dans la région. Et c'est justement pour lui rendre hommage que le prix Samir Kassir pour la liberté de la presse est décerné, depuis 2006, par l'Union européenne. La 11e édition de...

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Voici Samir qui ré-déboule. C'est comme si on avait rouvert les fenêtres de la basse-cour, et que les turbans et les képis des Malsains s'étaient envolés. Samir ré-rentre comme chaque année dans l'arène en cherchant leurs Sales regards. Magnifique Samir ! Il a fait ce qu'il s'était juré de faire, abruptement comme il faisait toute chose. Et on comprend qu’à Achrafiéh, 10 années plus tôt, cet Homme avait été, déjà, non tremblant de peur mais rebelle, opposant à son assassin traître son indomptable caractère ! Il aurait pu croire que sa femme l'abandonnerait ! Suffoqua alors encore + dans cette carcasse puante. Et a eu peur, seulement à cet instant-là, de mourir. Pourtant, grâce à cette même femme, il se rebiffe toujours ! C'est à peine imaginable, mais face à son assassin traître, il râle et il réclame encore. Jamais ne s'écroule et s'invente encore des contraintes, toute une armature d'obligations qui l'empêchent de se défaire. Bref, une hardiesse éhhh libanaise hors du commun, combinée avec une intelligence des faits de sa femme ; surprenante pour 1 néophyte en politique. Son ressort ne se détendra jamais, grâce à elle ! Au plus épouvantable de sa détresse, il dit ces mots qui donnent la chair de poule : "Après tout ce que j'ai enduré, mon cœur brisé se reforme vite grâce au soutien infaillible d’une Libanaise Saine.... de Gisèle." ! Et ces jours-ci on le voit ainsi de nouveau sourire, ce formidable Samir ; un sourire à pulvériser ses cafards d’assassins !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

06 h 59, le 09 février 2016

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Commentaires (1)

  • Voici Samir qui ré-déboule. C'est comme si on avait rouvert les fenêtres de la basse-cour, et que les turbans et les képis des Malsains s'étaient envolés. Samir ré-rentre comme chaque année dans l'arène en cherchant leurs Sales regards. Magnifique Samir ! Il a fait ce qu'il s'était juré de faire, abruptement comme il faisait toute chose. Et on comprend qu’à Achrafiéh, 10 années plus tôt, cet Homme avait été, déjà, non tremblant de peur mais rebelle, opposant à son assassin traître son indomptable caractère ! Il aurait pu croire que sa femme l'abandonnerait ! Suffoqua alors encore + dans cette carcasse puante. Et a eu peur, seulement à cet instant-là, de mourir. Pourtant, grâce à cette même femme, il se rebiffe toujours ! C'est à peine imaginable, mais face à son assassin traître, il râle et il réclame encore. Jamais ne s'écroule et s'invente encore des contraintes, toute une armature d'obligations qui l'empêchent de se défaire. Bref, une hardiesse éhhh libanaise hors du commun, combinée avec une intelligence des faits de sa femme ; surprenante pour 1 néophyte en politique. Son ressort ne se détendra jamais, grâce à elle ! Au plus épouvantable de sa détresse, il dit ces mots qui donnent la chair de poule : "Après tout ce que j'ai enduré, mon cœur brisé se reforme vite grâce au soutien infaillible d’une Libanaise Saine.... de Gisèle." ! Et ces jours-ci on le voit ainsi de nouveau sourire, ce formidable Samir ; un sourire à pulvériser ses cafards d’assassins !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 59, le 09 février 2016

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