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Liban - Présidentielle

La réunion parlementaire, une occasion pour des contacts entre les FL et le Futur

Harb propose l'élaboration d'une loi devant barrer la voie aux blocages.

Des bancs toujours aussi vides ... Photo Sami Ayad

La Chambre doit se réunir à nouveau le 2 mars prochain pour tenter d'élire un président de la République. Si la 35e réunion parlementaire d'hier s'est soldée par un nouveau fiasco à ce niveau, elle aurait au moins permis aux Forces libanaises et au courant du Futur de reprendre langue.
Les rapports entre ces deux composantes du 14 Mars n'étaient pas au beau fixe depuis que le parti de Saad Hariri a décidé, sans se concerter avec ses alliés, de soutenir la candidature du chef des Marada, Sleiman Frangié, à la présidence de la République. L'initiative des FL de soutenir à leur tour le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme, le général Michel Aoun, n'avait pas arrangé les choses.
Le chef du bloc parlementaire du Futur, Fouad Siniora, et le député Georges Adwan, vice-président des FL, ont tenu une réunion en marge de la séance parlementaire à laquelle 58 députés ont pris part sur un total de 86 nécessaires pour l'élection d'un chef de l'État. Le président de la Chambre, Nabih Berry, qui avait depuis longtemps renoncé à se déplacer place de l'Étoile, a créé la surprise en arrivant à l'hémicycle. Le nombre des députés présents hier était quand même supérieur à celui de la 34e séance à laquelle 36 parlementaires seulement avaient assisté.
MM. Siniora et Adwan se sont abstenus de révéler à la presse la teneur de leur conversation, se contentant de commenter le boycottage de la réunion ainsi que l'affaire de la titularisation des volontaires de la Défense civile. L'intervention de Fouad Siniora s'est limitée à attribuer au CPL et au Hezbollah la responsabilité de l'échec de l'élection d'un président. Le chef du bloc parlementaire du Futur s'est rattrapé, en réponse à une question de la presse, en attribuant cette même responsabilité aux Marada dont le chef et les députés avaient également boycotté la réunion.
M. Sioniora s'est étendu ensuite sur l'affaire des volontaires de la Défense civile en soulignant qu'il appartient au gouvernement de mettre en application la loi les titularisant et aux ministres de l'Intérieur et des Finances de décider comment la financer.
Quant à Georges Adwan, il a sans détour appelé le Hezbollah à œuvrer pour débloquer la présidentielle et lui a demandé de s'entendre avec le chef des Marada « pour que le général Aoun reste le candidat principal du 8 Mars », après avoir rappelé les propos de son chef, Hassan Nasrallah, selon lesquels « Michel Aoun est et restera » le candidat de sa coalition.
« L'entente entre le général Aoun et le Futur ainsi qu'avec le reste des composantes du 14 Mars, notamment les Kataëb, est tout aussi essentielle pour que nous ayons un président », a encore souligné M. Adwan, en révélant qu'il a tenu une réunion élargie avec des députés du bloc du Futur avant son tête-à-tête avec M. Siniora. Une réunion qui, selon lui, « dément les informations relatives à un refroidissement des relations entre les deux partis et qui a porté sur les moyens susceptibles de favoriser l'élection d'un président ». « Les Forces libanaises continueront d'œuvrer pour un dialogue entre le général Michel Aoun et les composantes du 14 Mars », a-t-il dit.
Concernant le dossier des volontaires de la Défense civile, le député FL a mis en garde contre des solutions tronquées, jugeant indispensable un règlement à travers la loi des finances pour « pouvoir évaluer les recettes et les dépenses de l'État, et pour éviter que les Libanais aux revenus limités n'assument le poids de nouvelles charges financières ».
Plus tard, le député et ministre des Télécommunications Boutros Harb a annoncé lors d'une conférence de presse qu'avec un groupe de parlementaires, il préparait un projet d'amendement constitutionnel devant barrer la voie à un blocage futur de la présidentielle. « Il faut que la Constitution soit amendée. Le texte sur lequel nous planchons prévoit un double amendement. Le premier stipule qu'un député est considéré démissionnaire s'il s'absente consécutivement et sans raison valable, à trois réunions électorales. Le second permet à un président sortant de rester à son poste jusqu'à l'élection de son successeur », a-t-il expliqué.
Son collègue, Dory Chamoun, qui assistait à la conférence de presse, devait renchérir : « Si seulement nous pouvions établir un cahier des charges pour chaque président et éviter ainsi que toute personne qui a envie d'accéder à la tête de l'État ne présente sa candidature. »
Prenant ensuite la parole, entouré de MM. Nadim Gemayel et Fadi Habre, le chef des Kataëb, Samy Gemayel, a reproché aux deux candidats, Michel Aoun et Sleiman Frangié, de n'être pas venus, en relevant que seul M. Henri Hélou, candidat du bloc Joumblatt, a pris la peine de se déplacer au Parlement. Il s'est dit « consterné et irrité par cette atteinte à la vie démocratique, les députés ayant fait le déplacement afin de voter pour deux candidats qui n'ont pas pris la peine de venir alors qu'ils sont censés veiller, s'ils sont élus, au respect de la Constitution et de la vie démocratique ». « Le responsable politique doit savoir gagner et perdre, mais le plus important est qu'il respecte la démocratie et la Constitution », a affirmé M. Gemayel.

La Chambre doit se réunir à nouveau le 2 mars prochain pour tenter d'élire un président de la République. Si la 35e réunion parlementaire d'hier s'est soldée par un nouveau fiasco à ce niveau, elle aurait au moins permis aux Forces libanaises et au courant du Futur de reprendre langue.Les rapports entre ces deux composantes du 14 Mars n'étaient pas au beau fixe depuis que le parti de...

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