La 35ème séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président de la République n'a pas pu se tenir lundi. Une 36e séance a été fixée au 2 mars 2016. En cause, le quorum des deux-tiers (86 députés sur 128) qui n'a pas été atteint et l'émergence des candidatures du fondateur du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, et celle du chef des Marada, Sleiman Frangié, tous deux issues du 8 Mars, qui semble avoir gelé l'élection d'un chef de l'Etat, dont le poste est vacant depuis le 25 mai 2014.
Adwan : "Le Hezbollah a un rôle à jouer"
Le député Georges Adwan, membre du bloc des Forces libanaises (FL), a appelé lundi, depuis le Parlement, le Hezbollah à s'entendre avec Sleiman Frangié, afin qu'un président de la République soit élu.
"Nous espérions qu'après l'initiative des FL la séance d'aujourd'hui aboutisse à l'élection d'un président de la République", a d'abord déclaré M. Adwan, à l'issue du report de la 35e séance parlementaire consacrée à l'élection d'un nouveau président.
Le 19 janvier, le chef des FL, Samir Geagea, a annoncé son soutien à la candidature de Michel Aoun.
"Le Hezbollah a un rôle à jouer pour que nous ayons un président, a affirmé M. Adwan. Il faut qu'il se mette d'accord avec M. Frangié afin que le général Michel Aoun reste le candidat principal du 8 Mars", a-t-il poursuivi. Le parti chiite a réaffirmé son appui à la candidature du fondateur du CPL.
"L'entente entre M. Aoun et le Futur est essentielle pour que nous ayons un président", a encore souligné le député FL. Plus tôt dans la journée, le vice-président des FL s'était entretenu avec le chef du bloc parlementaire du Courant du Futur, Fouad Siniora.
Le leader du Courant du Futur, Saad Hariri, soutient officieusement la candidature de Sleiman Frangié.
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Assurer le quorum
De son côté, le ministre libanais des Télécoms, Boutros Harb, a annoncé, depuis le Parlement, qu'il prépare un projet d'amendement constitutionnel afin d'obliger les députés à se rendre à la Chambre.
"Il faut qu'il y ait un changement dans la Constitution, nous sommes en train de préparer un projet d'amendement. Ce projet stipule qu'au cas où un député s'absenterait trois fois successives, il serait considéré comme démissionnaire", a déclaré M. Harb à l'issue du report de la séance du jour. Interrogé à ce sujet M. Harb a précisé que le député devrait avoir une excuse valable pour s'absenter.
Le projet d'amendement constitutionnel que souhaite proposer M. Harb stipule également que "le président poursuive sont mandat jusqu'à l'élection de son successeur".
Les propos de M. Harb sont intervenus quelques heures après que Nabih Berry ait estimé que le boycott des séances électorales visant à l'élection d'un président de la République est "démocratique", exhortant néanmoins les candidats de se rendre à l'hémicycle.
"Le boycott des séances électorale ou non électorales est un droit démocratique et constitutionnel adopté dans les Parlements de tous les pays, y compris aux États-Unis", a déclaré M. Berry, selon des propos rapportés lundi par la presse libanaise.
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Gel à long terme ?
Plusieurs personnalités politiques ont exprimé dans la journée leurs craintes d'une prolongation à long terme de la vacance à la tête de l'Etat.
Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a estimé que "les initiatives politiques récentes n'ont pas fondamentalement changé la donne pour une élection rapide d'un président, craignant que le vide présidentiel ne s'éternise et devienne "une nouvelle donnée politique avec laquelle il faut désormais compter".
Pour sa part, l'ancien Premier ministre libanais Nagib Mikati, qui a reçu lundi le chef du Courant patriotique libre (CPL) Gebran Bassil, a estimé que "la vacance présidentielle va durer et rien n'indique qu'un nouveau président sera élu", selon des propos rapportés par la LBCI.
S'exprimant depuis l'enceinte du Parlement, le président des Kataëb Samy Gemayel s'est dit "attristé de voir que la vie démocratique au Liban ait atteint ce point". "Le responsable politique doit savoir gagner et perdre, mais le plus important est qu'il respecte la démocratie et la Constitution", a affirmé M. Gemayel.
commentaires (5)
MONSIEUR ADWAN SI LE HEZBOLLAH VOULAIT VRAIMENT QU,IL Y AIT ELECTION DU GMA COMME PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE C,AURAIT ETE DEJA FAIT... REVEILLEZ-VOUS ! NE SOYEZ PAS SI SIMPLE COMME LE PARAVENTISSIME ET GOBEZ LES FAUSSES PROMESSES... IL Y A TOUT UN PAQUET A DISCUTER ET SE METTRE D,ACCORD AVANT... TOUT UN NOUVERAU PACTE... DONT SEULS LES CHRETIENS MALHEUREUSEMENT PAYERONT LE PRIX FORT...
LA LIBRE EXPRESSION
20 h 19, le 08 février 2016