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Économie - Rapport

Le conflit syrien a fait chuter le revenu moyen par habitant de 1,1 %

L'institution estime que la guerre en Syrie a entraîné un manque à gagner de 35 milliards de dollars pour les pays voisins et de 2,9 points de PIB par an au Liban entre 2012 et 2014.

Camp syrien à Ersal. Maya Hautefeuille/AFP

La croissance du PIB réel a baissé de 2,9 points de pourcentage chaque année entre 2012 et 2014 du fait des conséquences de la guerre en Syrie, selon le dernier bulletin trimestriel d'information économique de la zone Mena de Banque mondiale (BM).
Publié jeudi soir, le jour même où la communauté internationale s'est engagée à Londres à débloquer plus de 10 milliards de dollars d'ici à 2020 pour aider les Syriens, le rapport de la Banque mondiale (BM) estime le coût économique de la guerre en Syrie et de ses retombées dans cinq pays voisins (Liban, Jordanie, Turquie, Égypte, Irak) à quelque 35 milliards de dollars, soit l'équivalent du PIB de la Syrie en 2007. « Ce chiffre ne prend même pas en compte les coûts budgétaires de la fourniture de services de base aux réfugiés dans les pays d'accueil, ni la mise en place des infrastructures afférentes. Ces coûts pourraient être élevés pour le Liban, la Jordanie et la Turquie, les trois pays qui ont accueilli le plus de réfugiés », précise la BM.

S'agissant du pays du Cèdre, « cette dégradation (de la situation économique) a fait basculer plus de 170 000 Libanais dans la pauvreté et multiplié par deux le taux de chômage qui a dépassé les 20 %, la plupart des chômeurs étant des jeunes non qualifiés », indique l'organisation. En conséquence, le revenu moyen par habitant est aujourd'hui inférieur de 1,1 % au Liban au niveau qu'il aurait pu atteindre sans le conflit syrien, selon le rapport.
« La montée de l'insécurité s'est traduite par le repli des investissements étrangers et nationaux », constate la BM qui estime que « les envois de fonds ont peut-être aussi été touchés ». Dans son dernier rapport semestriel sur l'économie libanaise, la BM avait estimé que les entrées de capitaux auraient baissé d'environ 20 % en 2015, du fait non seulement de la situation sécuritaire régionale mais aussi du resserrement budgétaire opéré dans les pays exportateurs de pétrole du Golfe. Conséquence : « Au Liban, les principaux secteurs générant la croissance n'ont pas été épargnés : tourisme, immobilier et bâtiment. »

(Lire aussi : Le PM islandais à « L’OLJ » : Le Liban subit noblement, mais injustement, le flux des réfugiés)


Rappelant que « le Liban compte le plus grand nombre de réfugiés par rapport à sa population (232 pour mille) », la BM passe aussi rapidement en revue les conséquences économiques et sociales de cette présence. « Les propriétaires fonciers et les chefs d'entreprise y ont peut-être gagné, mais les travailleurs y ont perdu car l'arrivée des réfugiés syriens a gonflé la demande locale de biens et de services, d'où une hausse des prix, et augmenté le réservoir de main-d'œuvre, provoquant une baisse des salaires », résume le rapport. En termes de pression budgétaire, cette présence devrait se traduire par une dégradation du déficit public à 7,9 % du PIB en 2016 et de 10,1 % en 2017.

S'agissant des conditions de vie de ces réfugiés au Liban, « environ 92 % (d'entre eux) n'ont pas de contrat de travail et plus de la moitié d'entre eux sont embauchés de manière saisonnière, à la semaine ou à la journée, pour des salaires minimes », rappelle la BM qui cite une enquête récente de l'Organisation internationale du travail (OIT). « Près de la moitié des réfugiés sont endettés et 39 % des personnes interrogées ne pouvaient se payer des soins médicaux », souligne le rapport, citant une étude récente de plusieurs agences onusiennes, avant de rappeler que « 7 réfugiés syriens enregistrés sur 10 vivant (...) au Liban sont considérés comme pauvres », selon le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

 

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