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Moyen Orient et Monde - Gaza

Israël et le Hamas s’épient, à nouveau prêts à l’attaque

La reconstruction de Gaza traîne sous l’effet du blocus israélien, des promesses non tenues des donateurs internationaux et des dissensions entre le Hamas et l’Autorité palestinienne rivale. Plus de 100 000 personnes n’ont ainsi toujours pas réintégré leurs foyers et seulement 859 des quelque 11 000 maisons complètement détruites lors du dernier conflit en 2014 avec Israël ont été rebâties. Mahmoud Hams/AFP

Sa maison vient seulement d'être reconstruite après la guerre dévastatrice de 2014 dans la bande de Gaza, mais qu'importe : Mohammad est prêt à une nouvelle confrontation avec Israël. « Je n'ai pas peur d'Israël », lance l'homme de 35 ans, qui fait partie du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, gauche), dans sa maison du quartier de Zeitoun, à Gaza, frappée par un raid aérien israélien. Ce père de six enfants assure que les combattants palestiniens se préparent à une nouvelle guerre, en reconstruisant notamment des tunnels qui avaient été détruits en 2014 par Israël.
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, s'est dit la semaine dernière prêt à une nouvelle guerre avec Israël, affirmant que les groupes armés palestiniens construisaient de nouveaux tunnels dans l'enclave sous blocus par Israël. Même si une trêve avec Israël est en vigueur depuis août 2014, le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a affirmé que les groupes armés demeuraient capables de « réagir à tout instant à n'importe quel affrontement » avec Israël. « Si nous sommes attaqués via des tunnels depuis la bande de Gaza, nous réagirons avec force contre le Hamas, avec une force bien plus considérable que celle déployée » en 2014, a menacé en retour le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.
Ces déclarations interviennent alors que la Cisjordanie, Jérusalem et Israël sont secoués, depuis le 1er octobre dernier, par des violences qui ont fait 164 morts palestiniens et 26 tués israéliens. Des manifestations ont eu lieu à Gaza le long de la frontière avec Israël et plusieurs Palestiniens ont été abattus par les forces israéliennes durant des heurts. Mais l'enclave a joué, jusqu'à présent, un rôle limité dans ce que nombre de Palestiniens qualifient de nouvelle intifada.

Surenchère salafiste
À bien des égards, une nouvelle guerre est la dernière chose dont les Gazaouis ont besoin, alors que l'enclave a déjà vécu trois conflits depuis 2008. Le dernier a dévasté le petit territoire côtier de 1,8 millions d'habitants, dans lequel plus de 100 000 personnes n'ont toujours pas réintégré leurs foyers et où seulement 859 des quelque 11 000 maisons complètement détruites ont été rebâties. La reconstruction de Gaza traîne sous l'effet du blocus israélien, des promesses non tenues des donateurs internationaux et des dissensions entre le Hamas et l'Autorité palestinienne rivale, dont l'autorité s'exerce sur la Cisjordanie. En outre, le taux de chômage y est l'un des plus élevés au monde.
Si le Hamas préférerait reconstruire Gaza plutôt que faire face à une nouvelle guerre, selon les analystes, il ne peut pas non plus rester complètement à l'écart des violences en Cisjordanie. Le mouvement islamiste est aussi sous la pression des jihadistes salafistes de Gaza, dont il tente de limiter l'influence.
Dans le camp de réfugiés de Chati, près de la ville de Gaza, un homme, qui dit être le chef d'un groupe salafiste, affirme qu'il est capable d'aller en Irak ou en Syrie pour combattre aux côtés du groupe État islamique. L'homme à l'épaisse barbe, qui veut conserver l'anonymat, estime que le Hamas n'applique pas une version assez pure de l'islam. Selon lui, les salafistes ont lancé des roquettes vers Israël, malgré la trêve, pour venger certains de leurs compagnons arrêtés par le Hamas. « Notre jihad, c'est d'avoir la religion d'Allah sur le terrain, dit-il. Nous combattons les mécréants pour atteindre cet objectif. »
Mais pour Mohammad, du FDLP, l'ennemi, c'est d'abord Israël. « Nous avons commencé avec des pierres, dit-il, en référence aux deux premières intifadas. Maintenant, nous avons des roquettes. Tant qu'Israël reste sur ma terre, la résistance continuera. »

(Source : AFP)

Sa maison vient seulement d'être reconstruite après la guerre dévastatrice de 2014 dans la bande de Gaza, mais qu'importe : Mohammad est prêt à une nouvelle confrontation avec Israël. « Je n'ai pas peur d'Israël », lance l'homme de 35 ans, qui fait partie du Front démocratique de libération de la Palestine (FDLP, gauche), dans sa maison du quartier de Zeitoun, à Gaza, frappée par...

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