L'institut de sondage Ipsos a interrogé 1 063 Libanais, répartis en quatre catégories, chrétiens, sunnites, chiites et druzes, au sujet du soutien du chef des Forces libanaises, Samir Geagea, au général Michel Aoun.
L'accord du 18 janvier entre Aoun-Geagea dans le cadre duquel le chef des FL a annoncé son soutien à la candidature du général à la présidentielle a été applaudi par 85 % des chrétiens et 63 % des chiites interrogés. Les avis étaient cependant partagés (50/50) sur le point de savoir si le général Michel Aoun allait affronter le chef des Marada, Sleiman Frangié, à la présidentielle. Si jamais les deux maintiennent leur candidature, 75 % des chrétiens sondés et 68% des chiites ont affirmé appuyer le chef du bloc parlementaire du Changement et de la Réforme. 52% des sunnites et 53% des druzes soutiennent M. Frangié.
Par ailleurs, 61 % des chiites, 54 % de druzes, près de 50 % des chrétiens et 43 % des sunnites considèrent que le soutien de Samir Geagea à Michel Aoun est une réaction à l'initiative de Saad Hariri de proposer la candidature de Sleiman Frangié à la tête de l'État.
D'autres questions posées aux personnes interrogées sur les motifs du soutien du chef des FL à M. Aoun ont donné les résultats suivants : en moyenne, 42 % des sondés (dont 56 % des chrétiens, 26 % des sunnites, 40 % des chiites et 37 % des druzes) considèrent qu'il vise à réunifier la rue chrétienne ; 36 % estiment que l'objectif était d'embarrasser le Hezbollah (33 % des chrétiens, 37 % des sunnites, 41 % des chiites et 30 % des druzes), contre 25 % qui pensent que l'initiative a été prise pour mettre fin à la vacance présidentielle (34 % des chrétiens, 13 % des sunnites, 19 % des chiites et 42 % des druzes) et 23 % pour qui elle sert à protéger le Liban contre d'éventuels débordements des crises qui affectent certains pays de la région (32 % des chrétiens, 9 % des sunnites, 21 % des chiites et 29 % des druzes).
Parallèlement, 17 % des sondés ont expliqué l'initiative de M. Geagea par le fait que le général Michel Aoun est le plus fort parmi les leaders chrétiens (14 % des chrétiens, 2 % des sunnites, 35 % des chiites et 11 % des druzes) et 12 % seulement par la dégradation de la situation économique (11 % des chrétiens, 9 % des sunnites, 14 % des chiites et 25 % des druzes).
Pour la majorité des personnes interrogées (60 %), l'initiative du chef des FL ne signifie pas que le général Aoun abandonnera ses alliés ou que Samir Geagea renoncera aux principes du 14 Mars (51 % dont 65 % chez les chrétiens).
Sur le point de savoir si cette candidature poussera toutes les parties à se rallier au général Aoun et à l'élire à la tête de l'État, les avis sont partagés : 44 % ont répondu par la négative, dont les trois quarts font partie des sondés sunnites, 22 % par l'affirmative et 34 % ne se sont pas prononcés.
Le soutien FL à la candidature du général Aoun permettra de réduire la tension au niveau de la rue chrétienne (58 % des sondés : 73 % auprès des chrétiens et 52 % auprès des chiites), de faire souffler un vent d'optimisme sur la rue chrétienne (56 %), d'accentuer la popularité de Samir Geagea au sein de la rue chrétienne (42 % : 50 % auprès des chrétiens sondés et 43 % parmi les chiites interrogés), contre 28 % seulement qui pensent la même chose pour le général Michel Aoun, avec une majorité de 45 % parmi les chiites.
À la question de savoir s'ils sont pour que l'alliance Aoun-Geagea soit maintenue et s'étende à d'autres échéances, 58 % des personnes sondées ont répondu par l'affirmative (81 % auprès des chrétiens, 57 % auprès des chiites, 34 % auprès des druzes et 28 % auprès des sunnites), 21 % par la négative (36 % auprès des sunnites, 35 % auprès des druzes, 21 % auprès des chiites et 8 % auprès des chrétiens). 22 % des personnes sondées ne se sont pas exprimées.
Enfin, 27 % des sondés (dont 40 % auprès des druzes interrogés, 30 % auprès des sunnites et des chrétiens, et 19 % auprès des chiites) estiment que cet accord marque la fin du 8 Mars. Et 42 % des sondés (dont 47 % auprès des sunnites, 42 % auprès des chiites, 40 % auprès des druzes et 39 % auprès des chrétiens) que l'accord marquera la fin du 14 Mars.
Rq : cet article a été modifié le 03/02/2016 pour corriger une erreur sur l'appui des chiites à Michel Aoun à la présidentielle.
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commentaires (7)
CORRECTION ! MERCI : ".... pour porter 1 jugement sur les Changements et les Réformes n'est-ce pas qui s'accomplissent malgré tout au Liban,...."
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
18 h 14, le 03 février 2016