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Moyen Orient et Monde - Coulisses onusiennes

« Si on veut être optimiste, la réunion de Genève a de faibles chances de réussir »

L'Onu continue d'insister sur le départ de Bachar el-Assad, mais parle toujours de flexibilité sur le timing et le ton.

L’envoyé spécial de l’Onu, Staffan de Mistura, dont le rôle est de finaliser la délégation de l’opposition syrienne pour les négociations de Genève. Fabrice Coffrini/AFP

Suite logique, même si rien n'était acquis, du processus de Vienne et de la résolution 2254 du Conseil de sécurité du 18 décembre 2015, la réunion sur la Syrie qui se tiendra aujourd'hui vendredi 29 à Genève soulève de nombreuses interrogations.
Concernant le départ du président syrien Bachar el-Assad, l'administration américaine semble avoir mis de l'eau dans son vin, laissant le libre choix au peuple syrien. C'est loin d'être le cas pour le gouvernement britannique : « Il n'y a pas de changement de la part de Londres. Assad doit partir, il fait partie du problème. C'est pour cela que nous nous retrouvons à Genève. S'il y a un accord de cessez-le-feu, il y aura une transition. Cela veut dire une transition avant la chute du régime d'Assad », indique cette même source.

Construction de ponts
« Mais nous sommes flexibles sur deux points : le timing et le ton. Sur le calendrier, nous pensons qu'il est inconcevable qu'un cessez-le-feu en Syrie ne soit accompagné de manière claire d'une indication sur le destin de Bachar el-Assad, qui doit partir. C'est vraiment une question de principe », tient à relever cette source. « Nous sommes aussi flexibles sur le ton. Nous ne disons pas qu'il doit partir tout de suite, parce que nous reconnaissons que nous sommes dans une phase de construction de ponts entre les différentes tendance du peuple syrien, mais aussi des acteurs régionaux et internationaux qui ont des points de vue divergents, y compris la Russie et l'Iran, qui ont joué un rôle important dans l'accord de Vienne. Sans oublier tous ceux qui travaillent en coulisses pour les pourparlers de paix... Il s'agit d'un changement de ton plutôt que de position », insiste la source diplomatique onusienne.


(Lire aussi : De la palabre considérée comme un art – ou presque)

 

L'action russe est « contre-productive »
Sur le terrain, aidé par la Russie, et évidemment par le Hezbollah libanais, le régime syrien enregistre de nouveaux succès. Ces victoires représentent-elles un atout du côté syrien dans les pourparlers de Genève ? « Nous sommes bien conscients de cela. C'est en fait le débat que nous avons avec la Russie et le Conseil de sécurité, mais également lors des discussions bilatérales », répond le diplomate onusien.
« Nous ne pensons que l'action militaire russe est contre-productive, et c'est un piège dans lequel les Russes sont tombés. Cela fait quatre mois qu'ils interviennent et ils avouent que cette campagne va durer trois mois. Ils ont construit une infrastructure qui leur permet d'être présents à long terme. Soyons clairs : nous essayons d'arriver à une transition, mais les chances de succès sont incroyablement faibles. Nous y allons avec optimisme », poursuit cette source. « Nous admirons l'optimisme du secrétaire d'État américain John Kerry, son engagement et son élan. Mais nous faisons face à de nombreuses difficultés, y compris autour de la question du cessez-le-feu. De nombreuses personnes travaillent derrière la scène en particulier l'opposition syrienne à Istanbul et à Riyad », précise la source onusienne.


(Lire aussi : Poutine n'a ni demandé à Assad de partir ni proposé l'asile, affirme Moscou)

« Poids inégal de la délégation syrienne »
Concernant la participation de la délégation de l'opposition syrienne, le diplomate onusien a indiqué que les listes des noms sont établies en fonction des conférences de Moscou et du Caire, et du processus de Riyad, mais également des contacts de l'envoyé spécial de l'Onu, Staffan de Mistura, dont le rôle est de finaliser la délégation de l'opposition. « Nous sommes avec lui dans cette finalisation », précise cette source. « Tous les membres n'auront pas un poids égal. Cela sera en fonction de leur rôle. Ce sera un moment particulièrement complexe qui va se prolonger pendant les six mois, ajoute-t-il. Cela commencera par des pourparlers de proximité, qui seront suivis de négociations directes », explique-t-il.
Prié par L'Orient-Le Jour de dire si la Syrie future prendra la forme d'un canton ou d'une fédération, comme l'a suggéré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une interview accordée à la chaîne CNN, le diplomate affirme que cette question sera discutée dans les dernières étapes des négociations. Tout ce qui a été convenu jusqu'ici est que nous devons respecter des principes clairs : l'unité de la Syrie et l'intégrité territoriale. Il y a beaucoup de modèles. Il y aura une certaine forme de partage du pouvoir, compte tenu des différences ethniques et le contexte historique.

(Lire aussi : L'opposition syrienne réunie à Riyad, grande absente de la rencontre de Genève)

 

Les réfugiés syriens
Interrogé sur la conférence des donateurs à Londres du 4 février 2016, le diplomate a indiqué que 35 chefs d'État et de gouvernement seront présents. La conférence portera sur trois sujets principaux : l'éducation, l'emploi et les conditions de vie en Syrie. « L'éducation des réfugiés syriens, en particulier au Liban, mais aussi en Jordanie et en Turquie, sera un des thèmes principaux de cette conférence. Il est question d'un compact, c'est-à-dire d'un accord négocié avec ces trois gouvernements pour une plus grande possibilité d'éducation des réfugiés syriens dans ces pays, ainsi qu'une possibilité d'emploi », dit-il encore.

 

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Suite logique, même si rien n'était acquis, du processus de Vienne et de la résolution 2254 du Conseil de sécurité du 18 décembre 2015, la réunion sur la Syrie qui se tiendra aujourd'hui vendredi 29 à Genève soulève de nombreuses interrogations.Concernant le départ du président syrien Bachar el-Assad, l'administration américaine semble avoir mis de l'eau dans son vin, laissant le...

commentaires (6)

rohani a donner le ton ... en terminant son voyage en France il a donner le LA !! ca va etre dure et si le sayyed parlera se soir ce sera pas pour jeter des fleurs lool

Bery tus

20 h 09, le 29 janvier 2016

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Commentaires (6)

  • rohani a donner le ton ... en terminant son voyage en France il a donner le LA !! ca va etre dure et si le sayyed parlera se soir ce sera pas pour jeter des fleurs lool

    Bery tus

    20 h 09, le 29 janvier 2016

  • CE QUI EST PROGRAMMÉ ENTRE LE MASTODONTE ET L'OURS EST PROGRAMMÉ ! L'UNION OU LA DIVISION... VIRUS QUI INFECTERA LES ENVIRONS ? VERRONS-NOUS DES PRINTEMPS SULTANIQUE ET PERSIQUE ?

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    11 h 53, le 29 janvier 2016

  • "Le (diplomate) a indiqué que la conférence portera sur l'éducation des réfugiés syriens, en particulier au Liban, mais aussi en Jordanie et en Turquie. Il est question d'un accord pour une plus grande possibilité d'éducation dans ces pays ainsi qu'une possibilité d'emploi." ! Ils veulent par-là diminuer le nombre de SUNNITES en Syrie en les "fixant" à l'étranger ou quoi ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 49, le 29 janvier 2016

  • "Prié de dire si la Syrie future prendra la forme d'un canton ou d'une fédération, comme l'a suggéré le Äsraélien Ibn Yammîne, le (diplomate) affirme que cette question sera discutée en dernier tout en précisant qu'il existe beaucoup de modèles : Il y aura une certaine forme de partage du pouvoir, compte tenu des différences ethniques et le contexte historique." ! La messe est dite, wassalâmouälaïkom ! Juste une précision, M. le "diplomate" : Le Liban, lui, son "cas" de cantonisation ou fédéralisation sera-t-il "traité et finalisé" avant ou après celui de la Syrie ? Juste pour savoir, mahééék n'est-ce pas ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 44, le 29 janvier 2016

  • Avec une opposition à tête multiple qui siège dans les palaces turques parisiens etc....et qui réclame à partir de bensoudie des conditions absurdes, comment faire ? ??? Allez bonnes gens ce qui ne vous a pas été possible d'obtenir en 5 ans comment pouvez vous aujourd'hui rêver l'obtenir pendant que vous êtes en déroute grave. Demandez pardon au héros BASHAT et reconstruisez votre pays. ..nettoyez le du complot dans lequel il a été précipité .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 36, le 29 janvier 2016

  • Illusion sur illusion ! C'est trop tard. Les réunions sur la Syrie n'ont aucune chance de réussir avec un régime sans un brin de légitimité et de multiples oppositions parmi lesquelles règne un chaos total.

    Halim Abou Chacra

    05 h 29, le 29 janvier 2016

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