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Nos Lecteurs ont la Parole - Joseph W. ZOGHBI

La gestion des déchets ménagers : l’exemple de la France

Au lieu de nous inonder de déchets ménagers de tout genre et nous laisser patauger dans les immondices, de polluer durablement notre environnement et le rendre invivable pour de longues années, de rendre nos nappes souterraines inutilisables et notre Méditerranée une mer morte, où le poisson devient rare et non consommable et la baignade improbable ; au lieu de chercher midi à quatorze heures et d'exporter nos déchets, au lieu d'exporter nos produits agricoles, notre eau pure, nos produits industriel, le pays du lait et du miel est devenu le pays de la poubelle et des odeurs fétides.
L'Europe s'est penchée depuis de longues années sur ce problème pour le résoudre et ne cesse de trouver des solutions en les améliorant d'année en année pour les rendre plus économiques. Les Européens ne se posent plus la question de savoir comment se débarrasser des déchets, mais plutôt comment les valoriser comme produit ayant de la valeur, et donc les transformer en tant que ressource.
En France, tout a commencé par la loi du 15 juillet 1975 en décrétant que la collecte et le traitement des déchets ménagers, mais aussi les déchets des établissements publics et des sociétés (non dangereux), sont un service public. Depuis cette date, la loi a subi une multitude d'amendements pour améliorer ce service et en définir les responsabilités et les règles. La loi est basée sur la responsabilité des communes (chez nous les municipalités) dans la collecte et le traitement des déchets. Cette responsabilité est soumise au respect des règlementations environnementales et sanitaires. Les déchets sont dans tous les pays du monde composés avec des pourcentages différents d'éléments fermentescibles, comme les déchets de cuisine et déchets de jardins, du papier-carton, du verre et des plastiques avec, en petite partie, des métaux, des textiles, des déchets électroniques, du bois, et autres.
Les communes (municipalités) peuvent transférer tout ou partie de cette mission à une structure intercommunale (groupement de municipalités chez nous), qui peut aussi les déléguer à des sociétés privés dans le respect des lois et de la réglementation.
La réglementation européenne encourage le recyclage des déchets. En France, le tri sélectif a été instauré vers 1990. Aujourd'hui, le verre, le papier-carton, les emballages plastiques, les métaux, les déchets des jardins, les déchets de cuisine, les déchets encombrants (toute sorte de produits électroniques, meubles, électroménagers, vélos) sont tous collectés.
Chaque commune (municipalité) choisit son mode d'organisation de collecte sélective et sa fréquence : porte-à-porte, apport volontaire dans des « poubelles » placées à certains endroits. Poubelles qui regroupent les déchets recyclables ou poubelles spécialisées ; la liberté est donnée aux communes de choisir leur mode de collecte qui serait le plus adéquat financièrement pour cette commune.
Les déchets ainsi collectés sont dirigés vers les centres de tri qui les redirigent selon leur destination : recyclage, compostage, centres d'enfouissement (pour les déchets non recyclables), incinération avec production d'énergie ou sans production d'énergie.
La collecte est financée en France par une taxe d'enlèvement des ordures ménagères faisant partie des impôts locaux perçus par la commune auprès de chaque ménage (nos municipalités peuvent utiliser la fameuse taxe imposée sur le téléphone mobile, mais peuvent aussi augmenter la contribution de chaque ménage via les impôts municipaux). Le financement doit se faire aussi par les recettes tirées de la vente des matériaux issus du tri, de l'énergie issue de l'incinération avec la production d'énergie, du compost, et par diverses autres subventions étatiques et privées. Le modèle français du financement par les producteurs pourrait ne pas être appliqué au Liban car il est basé sur la Responsabilité élargie des producteurs (REP) qui implique les producteurs dans la gestion des déchets découlant de leurs produits (principe du pollueur payeur), qui cotisent auprès d'un « Éco-Organisme » qui reverse, lui, la cotisation aux collectivités.
Pour ne pas s'éterniser sur la nécessité de la valorisation des diverses matières qui composent les déchets, nous indiquerons seulement que le recyclage permet d'économiser des ressources naturelles en matières premières et énergie et de faire face à la hausse de la demande sur ces ressources.
Il est nécessaire de mettre à contribution le secteur privé pour le rachat des matières à recycler et les utiliser dans les industries respectives. L'on peut citer les industries découlant de l'utilisation de la ferraille, du verre, des métaux non ferreux, des plastiques, du textile, des biodéchets, des équipements électriques et électroniques, des piles et accumulateurs, des ampoules basse consommation, etc. L'enfouissement reste néanmoins nécessaire pour les déchets ultimes, et l'incinération avec ou sans production d'énergie est toujours en vigueur.
En prenant en considération tout ce système compliqué, qui utilise tous les corps d'État et tous les secteurs, et qui est toujours en développement en Europe ou ailleurs, l'on s'amuse à vouloir exporter nos détritus sans aucune perspective d'avenir, accumulant des retards irresponsables, au lieu de s'atteler à la tâche pour légiférer et règlementer en se faisant aider par des pays qui ont déjà mis une quarantaine d'années à améliorer le système, et qui pourraient nous donner leurs conclusions au lieu de refaire le même chemin qui pourrait nous prendre encore 40 ans ou plus.

Au lieu de nous inonder de déchets ménagers de tout genre et nous laisser patauger dans les immondices, de polluer durablement notre environnement et le rendre invivable pour de longues années, de rendre nos nappes souterraines inutilisables et notre Méditerranée une mer morte, où le poisson devient rare et non consommable et la baignade improbable ; au lieu de chercher midi à quatorze...

commentaires (1)

Non...Monsieur Joseph W.Zoghbi...tout ce que vous décrivez dans cet article et qui est effectivement appliqué dans tous les pays qui se respectent comme la France, n'intéresse malheureusement pas du tout, mais alors pas du tout nos IRRESPONSABLES-INCAPABLES ! Pourquoi ? Mais tout simplement parceque: -cela les obligerait à s'informer -à étudier ce problème et travailler -à laisser de côté, durant leur présence dans -leurs bureaux, leurs préoccupations personnelles, -et leurs manigances politiques pour leurs -propres bénéfices -la santé publique ainsi que leur patrie...ils -s'enfoutent totalement ! Irène Saïd

Irene Said

11 h 47, le 27 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • Non...Monsieur Joseph W.Zoghbi...tout ce que vous décrivez dans cet article et qui est effectivement appliqué dans tous les pays qui se respectent comme la France, n'intéresse malheureusement pas du tout, mais alors pas du tout nos IRRESPONSABLES-INCAPABLES ! Pourquoi ? Mais tout simplement parceque: -cela les obligerait à s'informer -à étudier ce problème et travailler -à laisser de côté, durant leur présence dans -leurs bureaux, leurs préoccupations personnelles, -et leurs manigances politiques pour leurs -propres bénéfices -la santé publique ainsi que leur patrie...ils -s'enfoutent totalement ! Irène Saïd

    Irene Said

    11 h 47, le 27 janvier 2016

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