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Économie - Liban - Coopération

Le Liban va se doter de trois nouvelles zones industrielles

Le ministère de l'Industrie et l'Onudi se donnent un an pour finaliser l'étude préliminaire à la construction de trois parcs industriels dans la Bekaa et le Chouf.

Financée par un don italien de 550 000 dollars, l’étude coordonnée par l’Onudi doit définir un schéma directeur pour orienter le développement des trois parcs industriels d’ici à un an. Photo P.H.B.

Pour une fois, les choses vont vite au Liban. Moins de deux mois après avoir conclu avec l'Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi) un accord instituant un programme pour la création de trois parcs industriels au Liban, le ministère de l'Industrie et l'agence onusienne ont annoncé hier le démarrage effectif du projet.

Le ministre de l'Industrie, Hussein Hajj Hassan, a ainsi confirmé, à l'occasion d'une conférence de presse organisée au Grand Sérail en présence du Premier ministre, Tammam Salam, le lancement de l'étude préliminaire à la transformation en zone industrielle de près de 2,4 millions de m² de terrains dans la Bekaa – 1,4 millions de m² à l'est de Zahlé, 500 000 m² dans le Chouf et 450 000 m² près de Baalbeck. La construction d'une zone industrielle à Baalbeck avait déjà été envisagée de façon isolée par le ministère de l'Industrie au printemps.
Le choix des terrains a été effectué sur la base d'une cartographie de la densité industrielle réalisée par les services du ministère de l'Industrie. Leur mise à disposition a été négociée avec les autorités municipales et les représentants des paroisses concernées.

Financée par un don de 550 000 dollars accordé par le gouvernement italien et programmée pour une durée d'un an, cette étude coordonnée par l'Onudi doit permettre de définir un schéma directeur pour orienter le développement des zones. « L'étude préliminaire va aussi bien porter sur l'aspect financier que sur l'impact environnemental de la conversion des terrains en zones industrielles », explique à L'Orient-Le Jour Philippe R. Scholtès, directeur général du programme à l'Onudi. « Elle permettra d'optimiser le choix des types de production qui y seront à implanter et de définir la spécialisation de chaque zone », ajoute-t-il.


(Lire aussi : Industrie : un forum pour séduire les jeunes libanais)

 

Prolifération
« La création de ces zones industrielles est la première étape de la stratégie définie par le ministère de l'Industrie libanais et l'Onudi début 2015 pour orienter les efforts du Liban », rappelle le représentant de l'agence onusienne au Liban, Cristiano Pasini. « Au-delà de la nécessité de renforcer la coopération entre l'Italie et ses partenaires, le gouvernement italien a intérêt à aider le Liban renforcer son attractivité pour les investisseurs étrangers en modernisant son industrie », soutient de son côté l'ambassadeur italien au Liban, Massimo Marotti.

« L'Italie a déjà débloqué une ligne de crédit de 7 millions d'euros (7,6 millions de dollars, NDLR) pour le Liban – une enveloppe qui pourrait être revue à la hausse – que le ministère de l'industrie a décidé au courant de l'été d'allouer au financement des infrastructures de ces zones », expose encore M. Scholtès. « L'étude préliminaire qui va être réalisée en 2016 doit notamment permettre de chiffrer le montant des travaux d'infrastructures nécessaires pour convertir les terrains », poursuit-il. Selon une source proche du dossier, il devrait se chiffrer à plusieurs dizaines de millions de dollars.
« Outre la coopération technique sur l'élaboration du projet, l'Onudi aide également les États qu'elle assiste à trouver des sources de financement complémentaires en sensibilisant de potentiels partenaires financiers », affirme encore M. Scholtès. Il confirme également « l'importance du dialogue avec l'association des industriels au Liban pour encourager le secteur privé local à soutenir le projet ».
« Une fois transformées et dotées d'un statut juridique propre, ces zones industrielles seront très certainement assorties de mesures d'incitations – financières ou fiscales – afin d'encourager les sociétés, locales ou étrangères à s'y installer », ajoute enfin M. Scholtès.

Ces futurs parcs industriels devraient donc bénéficier de dispositions semblables à celles de la zone économique spéciale (ZES) de Tripoli – décrétée par une loi de 2008 et dont les travaux ont été lancé en octobre dernier – ou encore celle de Batroun – qui doit encore être approuvée par le Parlement.
Une prolifération qui a notamment conduit la présidente de l'autorité de la ZES de Tripoli, Raya el-Hassan, à déclarer, début janvier, qu' « un pays de la taille du Liban ne peut pas supporter autant de projets de ZES en même temps, en particulier en l'absence complète de stratégie nationale ». « Compte tenu des nombreux problèmes auxquels font face les industriels – tels que leur facture énergétique, le coût du foncier et l'absence d'infrastructures –, il faudrait surtout lever les obstacles à la création de ce type de zone », a estimé pour sa part M. Hajj Hassan dans son discours.

 

Cet article a été modifié le 27 janvier à 12h38 pour corriger une coquille.

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Et les déchets industriels seront exporté ou seront ' ils traiter chez nous ..?

M.V.

10 h 37, le 27 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • Et les déchets industriels seront exporté ou seront ' ils traiter chez nous ..?

    M.V.

    10 h 37, le 27 janvier 2016

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