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Moyen Orient et Monde - Syrie

Les pourparlers de paix de Genève reportés à vendredi

Les Kurdes accusent une milice prorégime d'attaques à Qamichli ; au moins 23 morts dans un attentat au camion piégé à Alep.

Un membre des forces de sécurité kurdes contrôle les véhicules à Qamichli dans le nord-est de la Syrie. Delil Souleiman/AFP

Les pourparlers de paix entre l'opposition syrienne et le régime de Damas, qui devaient initialement commencer hier à Genève, débuteront vendredi sous l'égide de l'Onu, a annoncé l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie. Ce report est dû à « un blocage » sur la composition des délégations, a expliqué Staffan de Mistura lors d'une conférence de presse, ajoutant que les invitations seront envoyées aujourd'hui. M. de Mistura a refusé de donner des détails sur les personnes qui seront invitées à Genève. « Les consignes du Conseil de sécurité de l'Onu » sur ces pourparlers sont « d'inclure le plus possible de personnes », a-t-il dit, en souhaitant notamment que des femmes et des représentants de la société civile y participent. « Il n'y a pas de précondition » pour venir à Genève, a-t-il affirmé. Le message est « venez ici et discutons de ce qui vous préoccupe ». Selon un opposant syrien, Fouad Aliko, des représentants de l'opposition se réuniront aujourd'hui à Riyad pour décider de participer ou non aux pourparlers de Genève.
L'émissaire de l'Onu est depuis plusieurs semaines sous la pression du secrétaire d'État américain John Kerry et de son homologue russe Sergueï Lavrov pour démarrer les discussions entre les Syriens au plus tôt. M. Kerry a déclaré avoir multiplié au cours des dernières heures les consultations avec ses homologues français, turc, russe et saoudien, et avec M. de Mistura, pour « être sûr que tout le monde est sur la même ligne ». M. Kerry a dit hier qu'il espérait y voir « clair » dans un ou deux jours quant aux modalités des pourparlers de paix sur la Syrie entre le régime et l'opposition prévus cette semaine à Genève. En visite à Vientiane, John Kerry a également dit compter sur une prochaine réunion des 20 pays et organisations internationales – rassemblés dans le Groupe international de soutien à la Syrie (GISS), selon le processus diplomatique dit de Vienne – programmée « provisoirement le 11 février ».
Les pourparlers de Genève doivent porter sur la feuille de route établie en décembre 2015 par le Conseil de sécurité de l'Onu qui prévoit un cessez-le-feu, un gouvernement de transition dans les 6 mois et des élections dans les 18 mois. L'opposition insiste sur l'application du communiqué de Genève qui prévoit un « organe gouvernemental de transition » pour succéder au régime actuel de Bachar el-Assad dont elle exige le départ. La coalition nationale de l'opposition a nommé Mohammad Allouche, membre du bureau politique du groupe armé rebelle Jaich al-Islam, soutenu par l'Arabie saoudite, comme négociateur en chef pour les pourparlers. Ce choix a été aussitôt critiqué par les opposants de l'intérieur, ainsi que par Moscou.

Accusations kurdes
Les efforts pour tenter de trouver les moyens de mettre fin au conflit en Syrie surviennent alors que les Kurdes syriens ont accusé hier pour la première fois une milice prorégime d'être à l'origine de deux attaques qui ont fait 20 morts à Qamichli dans le nord-est de la Syrie en guerre. « En se basant sur nos sources et enquêtes, nous avons pu confirmer qu'une faction au sein des Forces de défense nationale (FDN) était derrière deux attaques » en décembre et janvier à Qamichli, a indiqué à l'AFP Abdallah Saadun, un porte-parole des forces de sécurité kurdes, connues sous le nom d'Assayech. « C'est la première fois que nous accusons les FDN d'être derrière des attaques, car nous en avons la preuve », a-t-il dit, alors que celles-ci ont été revendiquées par l'EI. Selon lui, l'objectif des attaques est « d'ébranler la sécurité et de provoquer une insurrection ». Ces accusations surviennent un mois après des accrochages entre combattants kurdes et forces prorégime à Qamichli, où jusqu'alors les deux parties coordonnaient les mesures de sécurité et avaient même repoussé ensemble les attaques du groupe jihadiste État islamique (EI).
Par ailleurs, au moins 23 personnes, la plupart des combattants du groupe rebelle islamiste Ahrar el-Cham, ont été tuées hier dans un attentat au camion piégé dans la ville d'Alep, dans le nord de la Syrie, a indiqué une ONG. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), « un kamikaze à bord d'un camion-citerne a foncé sur un barrage routier à l'entrée du QG d'Ahrar el-Cham dans le quartier de Soukkari, et fait exploser son véhicule ». Dix-neuf combattants du groupe rebelle ont péri ainsi que quatre civils, a précisé Rami Abdel Rahmane, le chef de l'ONG qui s'appuie sur un large réseau de militants et de sources médicales dans le pays en guerre depuis près de cinq ans. Le bilan pourrait s'aggraver après la destruction de trois bâtiments dans l'explosion, dont l'un abritait des prisonniers aux mains d'Ahrar el-Cham qui sont probablement morts, a ajouté l'ONG. Des personnes sont portées disparues sous les décombres des deux autres bâtiments détruits.

(Source : AFP)

Les pourparlers de paix entre l'opposition syrienne et le régime de Damas, qui devaient initialement commencer hier à Genève, débuteront vendredi sous l'égide de l'Onu, a annoncé l'émissaire spécial des Nations unies pour la Syrie. Ce report est dû à « un blocage » sur la composition des délégations, a expliqué Staffan de Mistura lors d'une conférence de presse, ajoutant que les...

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