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Santé - Santé publique

A(H1N1) : panique sur le Liban

Le ministère de la Santé relève une augmentation des cas d'influenza et des admissions aux soins intensifs. Cela est principalement dû à une mutation du virus de la grippe H1N1.

Une hausse des cas de grippe est notée cette année au Liban et dans le monde. Cela est principalement dû à une mutation du virus de la grippe A(H1N1). Photo Bigstock

Il suffit que l'hiver pointe à l'horizon et que des cas de grippe soient déclarés en ville pour que foisonnent sur les réseaux sociaux des commentaires sur « une épidémie de H1N1 » que les responsables tentent de camoufler.
Cette saison de froid n'est pas une exception sur ce plan. Depuis quelque temps, les Libanais sont pris de panique. Une panique exacerbée par une hausse du nombre de cas de grippe, dont certains sont graves, mais aussi par les informations relayées par certaines agences de presse sur des cas de décès dus au virus A(H1N1) dans certains pays. À cela s'ajoute la crise des déchets et les risques sanitaires qui y sont liés.
Pour tirer au clair cette situation, le ministère de la Santé a publié, il y a quelques jours, un communiqué expliquant que « dans le cadre du dépistage des cas d'influenza saisonnière, une hausse des cas de grippe dus au virus A(H1N1) a été notée au Liban, ainsi qu'une hausse des cas ayant été admis aux soins intensifs ». « Toutefois, les cas de décès dus à l'influenza n'ont pas augmenté cette année », précise le ministère.


À quoi est due cette hausse des cas d'influenza liés au virus A(H1N1) ? « Cela n'a rien à voir avec la crise des déchets », rassure d'emblée le Dr Jacques Mokhbat, spécialiste en maladies infectieuses. « Le problème est constaté à l'échelle mondiale, poursuit-il. Cela est dû à une mutation, c'est-à-dire un changement de la structure du virus A(H1N1), et contre laquelle les gens ne sont pas immunisés. »
Rappelons à ce stade que les virus de la grippe subissent régulièrement des changements dus soit à un drift antigénique, soit à un shift du virus. Dans le premier cas, le virus modifie légèrement sa structure chaque année, pour pouvoir faire face aux défenses immunitaires développées par l'homme contre lui. De cette manière, il réussit à se maintenir pour l'hiver suivant. Le shift, par contre, survient toutes les dix à vingt années. Il consiste en un changement radical de la structure du virus, donnant lieu à un tout autre nouveau virus qui entraîne une pandémie. C'est ce qui s'est passé en 2009 avec le virus A(H1N1). Depuis, ce virus est devenu l'une des deux principales souches de la grippe A saisonnière, supplantant celles qui l'avaient précédé. Les données mondiales montrent en fait que 90 % des cas de grippe enregistrés depuis décembre sont dus au virus A(H1N1).

 

Les personnes à risque sont plus vulnérables
La nouvelle souche du virus A(H1N1) qui circule en ville ne paraît pas, pour l'instant, être plus virulente que l'ancienne souche. « Rien n'a encore été précisé à ce propos pour l'instant, d'autant que le phénomène est récent, note le Dr Mokhbat. Compte tenu du fait que les gens sont moins immunisés contre la nouvelle souche, une augmentation des cas de grippe est automatiquement signalée, principalement chez les populations à risque, c'est-à-dire les personnes âgées, les bébés âgés de moins de deux ans, les fumeurs, les personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires, pulmonaires, rénales, hépatiques, sanguines et métaboliques (comme le diabète), les personnes souffrant d'une déficience immunitaire et les femmes enceintes. Ces personnes sont plus vulnérables et vont, par conséquent, développer des complications qui sont souvent graves. »
En effet, selon l'Organisation mondiale de la santé, la grippe est responsable chaque année de trois à cinq millions de cas de maladies graves, qui surviennent surtout parmi les populations à risque. Toujours selon l'agence onusienne, l'épidémie grippale cause chaque année quelque 250 000 à 500 000 décès dans le monde.

 

Se prémunir
La grippe se manifeste par une fièvre, un mal de gorge, une toux sèche, un mal de tête et des courbatures. Un état qui dure généralement trois à cinq jours et « qui nécessite un traitement antipyrétique et du repos », note le ministère de la Santé, qui conseille également de boire beaucoup d'eau. Et de poursuivre : « Chez les populations à risque, toutefois, la grippe peut se compliquer. Il est impératif de consulter son médecin traitant à la moindre difficulté respiratoire ou si la fièvre persiste au-delà de cinq jours. La personne malade doit également restée alitée jusqu'à ce qu'elle se rétablisse. »


Pour se protéger de la grippe, le ministère rappelle qu'il est important que les personnes à risque reçoivent le vaccin antigrippal avant la saison froide, c'est-à-dire entre les mois de septembre et d'octobre. « Toutefois, il est toujours possible de se faire vacciner après cette période, insiste le Dr Mokhbat. Le vaccin aura toujours un effet protecteur, même s'il est moindre que dans le cas où le vaccin a été reçu avant le début de l'épidémie grippale. Il faut également vacciner l'entourage des personnes à risque, ce qui permet de constituer une immunité de horde qui protégera encore plus la personne vulnérable. »
Rappelons que la grippe se transmet par les mains, par la toux et les éternuements. De simples gestes permettent de se protéger et de protéger son entourage. Il est ainsi conseillé de couvrir sa toux et son éternuement avec son bras ou sa manche, pour éviter de semer des microbes. Il convient aussi de se laver les mains après avoir éternué ou toussé, ou encore après s'être mouché. Au cas où on n'a pas accès au savon et à l'eau courante, il est possible d'utiliser des gels hydro-alcooliques qui peuvent réduire la diffusion des virus.

 

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commentaires (2)

Super, on s'occupe de notre santé,,,,,sur un lit d'ordures.

Christine KHALIL

08 h 36, le 26 janvier 2016

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Commentaires (2)

  • Super, on s'occupe de notre santé,,,,,sur un lit d'ordures.

    Christine KHALIL

    08 h 36, le 26 janvier 2016

  • Encore ce H1N1 noirci ; de malheur !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    07 h 17, le 26 janvier 2016

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