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Liban - Intempéries

Au Liban, c'est la neige, mais surtout le froid...

Garderies et écoles seront fermées aujourd'hui ; une migrante clandestine syrienne a trouvé la mort par hypothermie.

Avec des bourrasques de vent de plus de 85 km/heure, de violents orages, des giboulées de grêle et des chutes de neige à partir de 800-1 000 mètres, la zone de basse pression qui affecte le Liban en ce moment – laquelle a, une fois de plus, été affublée par les météorologistes locaux d'un nouveau nom, Thalassa – a imposé sa loi aux Libanais durant le week-end. Ses rigueurs devraient se poursuivre aujourd'hui, notamment avec des températures anormalement basses (entre 7 et 2 degrés), et la formation de verglas sur toutes les routes de montagne.
Le seul incident notable signalé hier, en raison de la tempête, a été la mort par hypothermie d'une migrante clandestine syrienne. Ce drame s'est produit très tôt. La malheureuse, accompagnée d'une autre femme, a été repérée vers 5 heures par une patrouille de l'armée, dans la région frontalière de Masnaa, sur un sentier de montagne emprunté par les contrebandiers. L'état de détresse des deux femmes n'a pas échappé aux militaires qui les ont secourues. Avec les délais qu'on imagine, les deux femmes ont été transportées vers l'hôpital el-Meiss, à Chtaura, pratiquement réservé aux ressortissants syriens, avant d'être transférées à l'hôpital de Temnine (Baalbeck), mieux équipé. La plus jeune, Chahla Ramadan Daoud (40 ans), a reçu de vigoureux massages pour réactiver la circulation dans ses membres gelés, mais son état restait critique. Sa compagne, une quinquagénaire, n'a pu être réanimée.
L'armée a par ailleurs arrêté cinq autres clandestins qui tentaient leur chance par ce même sentier.

Pas de perturbation des vols
Si le mouvement à l'Aéroport international Rafic Hariri n'a pas été perturbé par les orages et les bourrasques, par contre les petits ports commerciaux et de pêche, notamment ceux de Saïda et Tyr, ont été fermés par précaution. Les barques des pêcheurs sont restées à quai, quand elles n'ont pas été affectées par la houle et pris l'eau.
Pris d'assaut par les vagues, l'espace central du château croisé historique de Saïda a été envahi par la mer, tandis qu'un muret de protection s'effondrait sur le littoral du Akkar, menaçant les habitations du quartier maritime de Talhyate.
Les appels à la prudence relayés par les radios et les télévisions ont porté leurs fruits, et l'on ne signalait hier qu'un seul cas de sauvetage : celui de douze personnes bloquées par la neige sur la route de Michmich (Akkar). C'est la Croix-Rouge libanaise qui a fait le nécessaire pour les transporter en lieu sûr.

Universités ouvertes
En prévision d'un durcissement de la tempête et d'une baisse de la température, les garderies et les écoles fermeront leurs portes aujourd'hui, pour éviter tout risque de blocage des élèves sur les routes et des accidents que pourrait provoquer le verglas. Par contre les universités n'ont pas suivi le mouvement.
Il est bien sûr trop tôt pour mesurer l'impact des intempéries actuelles sur la population, surtout sur les réfugiés syriens en situation précaire. On rappelle que, l'année dernière, des décès de nouveau-nés par hypothermie avaient été enregistrés sous les tentes dans la Békaa. Il se pourrait toutefois que les prévisions météo s'avèrent moins dramatiques qu'on ne le pensait.
Côté chiffres, les bilans publiés hier montrent que sur le plan pluviométrique, on n'est pas encore à la moyenne annuelle, sauf à Tripoli et dans le Liban-Nord en général, où les chiffres de cette année sont supérieurs non seulement à la moyenne, mais aux chiffres de l'année dernière, particulièrement pluvieuse (voir par ailleurs).

Neige sur les pistes
Neige et verglas ont rendu impraticables toutes les routes de montagne situées au-dessus de 1 000 mètres. Ainsi, les Forces de sécurité intérieure ont suspendu la circulation à partir du rond-point d'Achkout, dans le Kesrouan, ne laissant passer que les 4x4 équipées de chaînes. La chute du thermomètre devrait accentuer aujourd'hui le risque de verglas en montagne. Éboulements sur les routes et pannes électriques font naturellement partie du décor.
S'inscrivant en faux contre les prévisions alarmistes, beaucoup de Libanais ont profité de la tempête pour changer d'air et sortir de la routine. Les plus satisfaits restent les stations de ski qui ont vu la neige prendre ses quartiers d'hiver sur les pistes.

 

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