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Liban - Célébration

Les anciens de l’AUB se veulent un vecteur de changement social

L'Université américaine célèbre cette année son 150e anniversaire ; Neemat Frem prône un investissement dans l'infrastructure tout en bâtissant des ponts avec la diaspora.

C'est une année pas comme les autres qui s'annonce pour l'Université américaine de Beyrouth (AUB). Elle célèbre en effet un siècle et demi d'activité dans le domaine de l'éducation. Et c'est par une conférence organisée par l'Association des anciens de l'AUB dans le monde qu'elle a choisi d'inaugurer les événements marquant cette célébration.
La séance d'ouverture de la conférence a réuni hier soir à l'auditorium de la faculté de gestion plusieurs personnalités politiques et sociales, dont notamment le député Henri Hélou et Mme Hayat Arslane, ainsi qu'un grand nombre d'anciens (et actuels) étudiants toujours fidèles à cet établissement fondé en 1866.

Après le mot de bienvenue de Haya Imam qui a salué « le soutien et l'encouragement qu'apportent les anciens à l'université, œuvrant à promouvoir ses valeurs », c'est Wafa' Saab, présidente de l'Association des anciens de l'AUB dans le monde, qui a pris la parole. « Cette conférence de l'AUB est une opportunité qui se présente à nous mettre au point des stratégies, réviser ce qui a été fait et penser à de nouvelles initiatives, permettant de garder nos anciens étudiants unis et engagés », a-t-elle dit.
Mme Saab a souligné aussi que, « depuis sa fondation, l'Université américaine de Beyrouth a éduqué des milliers d'étudiants dans les domaines de la médecine, des sciences... Elle a également enseigné le leadership et l'engagement, et c'est cette culture qui nous joint ensemble ». Elle a finalement annoncé une bourse universitaire à l'attention des étudiants au potentiel prometteur, « mais dont les moyens matériels ne permettent pas d'atteindre les grands buts ».

Priorité au social
De son côté, le 60e président de l'AUB, Fadlo Khoury (premier Libanais à occuper ce poste), a mis l'accent sur des buts que l'université désire atteindre avec les anciens étudiants, « que nous joindrons là où ils vivent, car ils sont nos ambassadeurs dans le monde entier », a-t-il souligné. Selon M. Khoury, « durant toutes ces années, l'université a pu donner de grands noms dans tous les domaines, mais elle est de moins en moins engagée dans le processus du changement social ». « L'avenir est une alliance honnête entre les universités pour transformer le monde », a-t-il ajouté, avant de poursuivre : « La nouvelle génération est assoiffée de savoir. Il faudra donc se tourner vers les moins fortunés, parce que l'alternative serait une génération à l'idéologie qui ne ressemble pas à l'AUB et ses valeurs. » « Nous faisons face à une guerre intellectuelle. Nous devons donc œuvrer en faveur d'une société juste », a-t-il encore dit.

Neemat Frem : La productivité, meilleure recette
Après un court métrage qui a permis à l'assistance d'effectuer une tournée dans les bâtiments de l'AUB, M. Neemat Frem, PDG de l'usine Indevco, a pris la parole. L'ingénieur et ancien de l'AUB a exposé devant l'audience son parcours, qui a fait de lui une vraie « success story » libanaise, de même qu'il a exposé sa vision du Liban. Au début de son allocution, M. Frem a mis en évidence le lien étroit entre l'AUB et l'histoire moderne du Liban. L'établissement américain a en effet été témoin des plus grandes étapes de l'histoire du Liban, dont notamment les périodes du mandat et de l'indépendance, sans oublier les tentatives du président Fouad Chéhab d'édifier des institutions modernes.

C'est à partir de cette idée que M. Frem a évoqué sa « vision d'ingénieur » pour un Liban qui ressemblerait aux Libanais dévoués et engagés. Selon lui, la meilleure recette pour édifier un Liban à l'image des aspirations du peuple serait la productivité. « Cette dernière assure une liberté par rapport aux agendas extérieurs », a-t-il dit.
Le PDG d'Indevco a détaillé devant l'assistance un plan en plusieurs points (et axé sur la productivité) qui permettrait d'édifier ce Liban longtemps espéré.
« Il faudrait d'abord procéder à l'édification des institutions sur base d'une loi électorale moderne et du renouvellement de la classe politique, sans oublier la décentralisation élargie qui renforcerait l'unité nationale et le développement », a estimé M. Frem avant de poursuivre : « Il faudrait également penser à établir le partenariat entre les deux secteurs privé et public, afin que ce dernier puisse bénéficier de l'expertise du premier. Il est très important aussi de fournir des efforts en faveur d'un système de Sécurité sociale efficace afin que les citoyens sentent que l'État est proche d'eux. »

M. Frem n'a pas manqué de consacrer une partie de ses suggestions au volet économique de l'État : « On devrait miser sur une croissance économique durable et sur l'investissement en matière d'infrastructure, tout en bâtissant des ponts avec la diaspora libanaise. » « Notre devoir est de sauver la dignité du pays », a conclu Neemat Frem.

 

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