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Moyen Orient et Monde - Initiative

« Assez ! Il faut mettre fin à la souffrance des Syriens, mettre fin à ce conflit »

129 organisations humanitaires lancent un appel pressant pour mettre fin au conflit en Syrie.

Najwa Mekki, porte-parole de l’Unicef. Photo Sylviane Zehil

Attirer l'attention sur ce qui se passe en Syrie est l'objectif du puissant appel lancé hier au monde entier par 129 organisations humanitaires et agences de l'Onu. Cet appel est une manière de pousser le public à se mobiliser, à travers les réseaux sociaux, pour faire entendre sa voix afin de mettre fin au conflit en Syrie et aux souffrances endurées par des millions de civils. À cet appel s'ajoutent une série de mesures pratiques immédiates pour améliorer l'accès humanitaire et la livraison de l'aide aux personnes dans le besoin à l'intérieur du pays ravagé par la guerre depuis près de cinq ans.
Les citoyens sont ainsi appelés à « signer » cet appel via les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram) et à le partager. Cet appel, soutenu par les ambassadeurs de bonne volonté de l'Onu, s'appuie sur une vidéo de 60 secondes intitulée #CriseSyrienne : 5 années en 60 secondes/Unicef, qui met en évidence l'impact de près de soixante mois de conflit en Syrie.


 

Attirer l'attention
« Au total 129 organisations humanitaires internationales, nationales et agences de l'Onu ont lancé cet appel fort pour attirer l'attention sur ce qui se passe en Syrie, et pour que cesse la souffrance de la population à l'intérieur du pays », indique Najwa Mekki, porte-parole de l'Unicef, lors d'une interview accordée hier à L'Orient-Le Jour dans les bureaux de l'organisation à New York. « On sait que 13,5 millions de personnes sont touchées par le conflit, dont de nombreux enfants, » poursuit-elle. « On compte 4,5 millions syriens réfugiés à l'étranger. Ils représentent la moitié des migrants qui partent pour l'Europe à travers la Méditerranée », ajoute-t-elle. « Le conflit en Syrie entame sa sixième année le 15 mars entraînant un niveau de violence inimaginable, avec trois millions d'enfants syriens non scolarisés », note-t-elle avec inquiétude. « Nous voulons attirer l'attention sur ces réalités-là et inviter surtout le public à se joindre à nous pour dire haut et fort : Assez ! Il faut mettre fin à la souffrance des Syriens, mettre fin à ce conflit », lance la porte-parole de l'Unicef.

(Lire aussi : "Il s'en est allé" : l'Onu témoin de la mort de faim d'un adolescent à Madaya)

Le bon moment pour s'unir
Le lancement de cet appel intervient à quelques jours des pourparlers politiques sur la Syrie, à Genève le 25 janvier, et de la Conférence internationale de soutien à la Syrie qui se tiendra à Londres le 4 février. « C'est le bon moment pour s'unir autour de la Syrie, estime Mme Mekki. Il s'agit aussi de présenter des mesures concrètes pour aider les agences humanitaires qui travaillent à l'intérieur de la Syrie à fournir l'assistance humanitaire nécessaire aux populations civiles. »
L'appel comporte en effet une série d'actions. « Nous sommes tous d'accord pour dire que seule une solution diplomatique pourrait mettre fin à ce conflit. Mais, en attendant, il est nécessaire de prendre des mesures pratiques qui nous permettent de porter secours aux populations civiles et aux communautés qui ont besoin d'une assistance humanitaire. Il faut des pauses humanitaires inconditionnelles pour fournir l'assistance de base, et mettre fin à l'état de siège de certaines communautés en Syrie », insiste Najwa Mekki.
« Nous voulons que le public se joigne à nous pour parler d'une même voix, pour que notre message s'adresse aux parties impliquées dans ce conflit et aussi à tous les pays et parties qui ont une influence. Notre objectif est de donner une plate-forme au public pour qu'il puisse exprimer sa frustration face à l'impasse actuelle, s'impliquer et agir », observe-t-elle.

Qu'est-il attendu de cet appel ? « Il s'agit de remettre le processus de paix en marche », observe Mme Mekki. « Seule la paix va permettre aux Syriens de retrouver leur dignité, une vie saine et la sécurité. Pour nous, en tant qu'agence humanitaire, l'objectif est que le conflit s'arrête. Nous devons pouvoir atteindre les différentes communautés pour apporter l'assistance humanitaire de façon régulière, et faire les évaluations sur place », poursuit-elle.
Concernant les besoins de fonds pour 2016, l'Unicef avait demandé l'année dernière 222 millions de dollars d'aide estimée pour la Syrie, le Liban et la Jordanie, l'Irak, la Turquie et l'Égypte, et n'en a reçu que 75 % du montant. L'Unicef lancera un appel à des fonds le 26 janvier prochain à Genève.

Pour plus d'informations, cliquer ici

 

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