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Cinema- - Lettre ouverte

Ciao, monsieur Scola...

« Ciao, maestro,
Je suppose pourtant que ce titre vous aurait déplu, puisqu'il était réservé à votre ami Federico Fellini. Cet ami auquel vous aviez dédié un film en 2014, que vous aviez titré Qu'il est étrange de s'appeler Federico. Cet ami que vous aviez connu à l'âge de quinze ans quand vous travailliez dans le même journal, Il Marc'Aurelio, alors que vous vous amusiez tous les deux à faire le portrait des hommes sous une loupe presque déformante, avec humour, ironie et allegria », mais également le portrait de cette ville que vous aviez tous deux tant décrite : Rome l'éternelle.
Ciao, monsieur Scola...
Vous avez quitté ce monde dans la nuit de mardi nous laissant, pauvres cinéphiles, entourés d'Affreux, sales et méchants. Ces affreux qui n'auront rien compris à vos comédies satiriques puisqu'ils continuent à interpréter eux-mêmes la (tragi)comédie de la sottise humaine. La Rochefoucauld avait dit : « Un sot n'a pas assez d'étoffe pour être bon... »
Le cinéma ne sera certes plus le même après votre départ, mais il aura certainement répertorié dans ses archives des images tellement précieuses. Des images d'un bal silencieux, sorte de fresque historique vue à travers le regard d'un danseur mondain. Sans mot mais avec de simples gestes, Le Bal (1983), composition géniale et visionnaire, brossant des années d'histoire, vous avait permis de remporter trois césars en 1984, dont celui du meilleur film et du meilleur réalisateur. Mais outre ces danses silencieuses, comment ne pas oublier le silence des sentiments, tapi sous des draps blancs et du linge étendu sur une terrasse d'un immeuble romain... Une Journée particulière, qui raconte l'histoire de deux êtres solitaires, aura été un moment privilégié de cinéma. Laissés seuls en ce jour historique du 8 mai 1938, dans un immeuble déserté par les Romains, partis assister aux festivités organisées pour la visite de Hitler à Mussolini, Marcello Mastroianni et Sophia Loren immortalisent cette œuvre sublime tout en délicatesse. Cette journée légère et diaphane, comme ces draps qui volent au vent, aura raconté, en quelques émois, non seulement un amour impossible, mais la tristesse des homosexuels, marginalisés et maltraités à l'époque fasciste.
Comme vous étiez humain, M. Scola, profondément humain. Satirique, certes, mais tellement généreux et loyal en amitié. D'ailleurs ce thème de l'amitié vous était cher ; vous l'aviez tellement magnifié dans Nous nous sommes tant aimés.
Pour notre part, nous voudrions aujourd'hui vous adresser à notre manière un message. Le cinéma et nous-mêmes, nous vous avons tant aimé.

 

Une journée particulière

 

Nous Nous sommes tant aimés

 

Le Bal

 

Affreux sales et méchants

 

 

« Ciao, maestro,Je suppose pourtant que ce titre vous aurait déplu, puisqu'il était réservé à votre ami Federico Fellini. Cet ami auquel vous aviez dédié un film en 2014, que vous aviez titré Qu'il est étrange de s'appeler Federico. Cet ami que vous aviez connu à l'âge de quinze ans quand vous travailliez dans le même journal, Il Marc'Aurelio, alors que vous vous amusiez tous les...

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