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Moyen Orient et Monde - Décryptage

Les Russes en Syrie, une présence dans la durée ?

Un pacte signé en août 2015 entre Moscou et Damas, et resté secret jusqu'ici, met en lumière les intentions réelles du Kremlin.

De nombreux militaires russes sont déployés en Syrie, notamment à Tartous et à Lattaquié. Archives AFP

Les Russes sont-ils sur le point de poser durablement leurs valises au Moyen-Orient? Le déploiement militaire, sans précédent, notamment dans les bases de Tartous et de Lattaquié, des forces russes en Syrie en septembre dernier a signé le retour de Moscou dans la région. Un retour qui s'est imposé par une politique de puissance régionale qui a bouleversé les plans de l'Arabie saoudite et de la Turquie, opposées au régime de Bachar el-Assad, et qui est venue titiller la mainmise iranienne en faveur du régime de Bachar el-Assad.


Si l'intervention russe en Syrie, votée par la Douma le 30 septembre 2015, a jusqu'à maintenant permis aux forces du régime de stabiliser leurs positions et de récupérer une partie des territoires perdus précédemment, elle n'aura toutefois pas été sans prix.
C'est ce que révèle un article du Washington Post intitulé « The secret Pact between Russia and Syria that gives Moscow carte blanche », publié le 15 janvier.
Ainsi, un accord aurait été signé le 26 août 2015 à Damas entre les deux parties, donc plus d'un mois avant le début de l'intervention russe. Le texte de sept pages, publié sur le site Internet du gouvernement russe, donne à l'armée russe de larges prérogatives. Le libre déploiement d'armes, comme d'hommes, y est clairement indiqué, et ces derniers bénéficieraient d'une immunité, comparable à celle octroyée aux diplomates.

 

(Lire aussi : Malgré les tensions, les navires de guerre russes en route pour la Syrie continuent de franchir le Bosphore)

 

Combat militaire
Alors que l'intervention russe avait été initialement annoncée comme devant prendre fin au terme de quatre mois, la divulgation de cet accord semble poser les jalons d'une présence russe dans la longue durée. Et cela même si le conflit devait s'arrêter.
Moscou aurait donc profité de l'état de faiblesse de son allié pour imposer ses conditions à Damas. En contrepartie, la Russie semble s'investir de plus en plus dans le combat militaire. En témoigne la présence accrue de miliaires russes et de forces spéciales déployés sur le terrain. Se pose alors la question de leur rôle et de leur participation, ou non, aux combats au sol.
La possible participation de soldats russes aux combats au sol en Syrie ne semble en tout cas pas perturber la population russe. Pour Nikolay Kozhanov, chercheur associé au Centre Carnegie de Moscou, « la société russe considère que son pays se bat en Syrie pour son intérêt national ». Selon lui, si « une petite partie de la population » remet en question la politique interventionniste de Moscou, la plupart la jugent « totalement justifiée », notamment du fait que la propagande russe a été effective.
Pour l'heure, il est difficile de savoir si l'accélération de la présence russe en Syrie fait partie ou non d'un plan plus large pour le Moyen-Orient. Cependant, il est « certain que la Russie cherche à assurer sa présence dans la région », confirme l'expert. Le fait que l'accord stipule une présence à durée indéterminée relève, pour M. Kozhanov, de la complexité de la situation. « Il est difficile de croire que les Russes sont venus uniquement pour cette opération. Il est fort probable qu'ils conserveront une base en Syrie, après la fin de la guerre. »

 

(Lire aussi : Sur la côte syrienne, vodka et "spasiba" pour accueillir les soldats russes)

 

Atteinte à la souveraineté syrienne ?
Le régime syrien aurait-il alors vendu aux Russes une partie de sa souveraineté ? Avant le déploiement des troupes russes, plusieurs rumeurs faisaient écho de critiques émanant de certains cadres du régime contre la présence iranienne en Syrie. Aussi, l'accord qui aurait précédé le déploiement russe peut apparaître comme une atteinte à la souveraineté du régime syrien, mais il limite, dans le même temps, le champ d'action des Iraniens en Syrie. Autrement dit, le fait que le sort de la Syrie soit désormais dans les mains de deux pays, aux intérêts divergents, peut profiter, dans une certaine mesure, au régime.

 

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commentaires (3)

Excellente news... ,(si vérifiée) , au final , c'est mieux d'avoir les russes pas loin de chez nous ...plutôt que Daech, Al Qaïda et toutes leurs métastases anxiogènes ...

M.V.

15 h 00, le 20 janvier 2016

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Commentaires (3)

  • Excellente news... ,(si vérifiée) , au final , c'est mieux d'avoir les russes pas loin de chez nous ...plutôt que Daech, Al Qaïda et toutes leurs métastases anxiogènes ...

    M.V.

    15 h 00, le 20 janvier 2016

  • Si les us considèrent qu'ils ont leur colonie en terre usurpée de Palestine sous la forme d'un état terroriste disrarecel occupé par natibaba et ses 40 voleurs , Moscou Npm peut aussi se permettre de penser que la Syrie sera sa colonie contre la tumeur de cette terre usurpée de Palestine .

    FRIK-A-FRAK

    13 h 52, le 20 janvier 2016

  • les russes se comportent en americain des annees 90-2000 le comble !! car maintenant les américains ont compris (qu'on ne combat pas le mal par le mal, on ne combat pas une ideologie par la guerre) ce que poutine vas comprendre a ces risques et perils !!

    Bery tus

    04 h 34, le 20 janvier 2016

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