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Liban - L’éclairage

Le blocage porte davantage sur la présidence du Conseil que sur la présidentielle

Depuis l'indépendance du Liban, en 1943, l'élection d'un président de la République n'a jamais été le fruit d'une décision locale mais est restée tributaire d'une volonté internationale soutenue par des parties locales. Seule l'élection de Sleiman Frangié en 1970 a été une exception. À cause de la guerre froide entre les États-Unis et la Russie, les Libanais ont eu à la gérer seuls, à l'époque. Pour rappel, Sleiman Frangié avait pu être élu grâce à une seule voix. Sa victoire, à laquelle s'opposait le président du Parlement, Sabri Hamadé, qui refusait de la proclamer sous prétexte qu'il n'avait pas obtenu la majorité absolue, soit 51 voix à l'époque, n'a été annoncée qu'après une intervention de l'ambassadeur d'Égypte.
Soixante-treize ans plus tard, les choses n'ont guère changé. Elles semblent même avoir empiré. Il n'y a toujours pas de feu vert régionalo-international, comme l'a relevé mardi le ministre de l'Intérieur, Nouhad Machnouk, au terme d'un entretien avec le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, et l'Iran profite de ce flottement pour tenter d'asseoir sa mainmise politique sur le Liban, en s'efforçant de se saisir du dossier libanais et d'assumer le rôle que la Syrie jouait jusque-là dans le pays.
Avec l'émergence des conflits dans la région et la prolifération des courants terroristes et jihadistes, la communauté internationale, et notamment les États-Unis, ont d'autres chats à fouetter, relève un diplomate occidental. Parallèlement, les États de la région, de l'Égypte à l'Arabie saoudite, en passant par le Qatar sont plongés dans leurs problèmes internes et sont principalement soucieux d'éviter que l'embrasement et la menace terroriste qui minent des pays voisins n'arrivent à leurs frontières. La voie est ainsi devenue libre devant l'Iran qui cherche à se tailler une place au soleil en essayant de se poser en héritier politique de la Syrie au Liban, pour reprendre les termes d'un responsable du 14 Mars. De sources politiques arabes, la position du chef de la diplomatie libanaise, Gebran Bassil, dimanche, durant la conférence ministérielle de la Ligue arabe est l'expression de la tentative iranienne de mainmise politique sur le Liban. Le ministre avait argué de « la neutralité » du pays pour ne pas approuver une déclaration des pays de la Ligue qui avaient exprimé leur « solidarité totale » avec l'Arabie Saoudite face « aux actes hostiles et aux provocations de l'Iran » et condamné « les déclarations iraniennes hostiles » qui ont suivi l'exécution, en Arabie saoudite, d'un dignitaire religieux chiite, Nimr el-Nimr. Le 14 Mars a aussi vu dans cette position l'expression d'un parti-pris en faveur de Téhéran qui met tout son poids dans la balance pour satelliser le Liban.
Pas de présidentielle donc au Liban, même si les Libanais finissent par décider de hisser le général Michel Aoun à la tête de l'État. Le Hezbollah trouvera toujours une raison pour ne pas prendre part à la réunion parlementaire électorale. Tout récemment, de sources proches de ce parti, on avait indiqué que « les arrangements liés à la réunion électorale nécessitent des concertations préalables avec les alliés au sein du 8 Mars, notamment le président de la Chambre, Nabih Berry », ce qui a confirmé, pour le 14 Mars, le fait que Téhéran n'a toujours pas débloqué la présidentielle. D'aucun pensent d'ailleurs que cela n'aura pas lieu avant les élections en Iran, fin février.
Entre-temps, pour asseoir son influence au Liban, l'Iran va au-delà de la présidentielle. Dans les milieux du 8 Mars, on reconnaît ainsi que ce qui les intéresse, ce n'est pas tant la présidence de la République que celle du Conseil, étant donné les prérogatives dont le gouvernement est doté. Dans ces milieux, on avance la thèse selon laquelle il est temps de procéder à un rééquilibrage de sorte à attribuer certaines de ces prérogatives au chef de l'État et d'en confier d'autres à d'autres autorités, pour une meilleure participation des chiites au pouvoir. C'est ce que le chef du bloc parlementaire de la Résistance, Mohammad Raad, a d'ailleurs laissé entendre, lorsqu'il avait affirmé, dans le cadre de sa dernière diatribe contre le chef du courant du Futur, Saad Hariri : « Il se s'agit pas de choisir une personne et de la hisser à la tête de l'État, parce qu'elle va se retrouver sans prérogatives lui permettant de gouverner le pays du moment que ces prérogatives sont toutes hypothéquées par » la personne « chargée d'appliquer les politiques de ce royaume ou de cet État », en allusion au chef du gouvernement.
La présidentielle n'est donc pas une priorité pour le Hezbollah. Avant de libérer cette échéance, le Hezbollah cherche à trouver une formule permettant aux chiites d'être des partenaires à part entière au niveau de l'autorité exécutive. Sous prétexte d'une amélioration de l'accord de Taëf, c'est une meilleure place au pouvoir qu'il brigue.

Depuis l'indépendance du Liban, en 1943, l'élection d'un président de la République n'a jamais été le fruit d'une décision locale mais est restée tributaire d'une volonté internationale soutenue par des parties locales. Seule l'élection de Sleiman Frangié en 1970 a été une exception. À cause de la guerre froide entre les États-Unis et la Russie, les Libanais ont eu à la gérer...

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"On avance la thèse selon laquelle il est temps de procéder à un rééquilibrage de sorte à attribuer certaines prérogatives au chef de l'État et d'en confier d'autres à d'autres autorités, pour une mainmise totale des chïïtes sur le pouvoir. C'est ce que le Tonnerre à Rien du héZébbb a d'ailleurs laissé entendre, lorsqu'il avait affirmé, dans le cadre de sa dernière diatribe contre le Président Hariri Sääd : « Il se s'agit pas de choisir une personne et de la hisser à la tête de l'État, parce qu'elle va se retrouver sans prérogatives lui permettant de gouverner le pays du moment que ces prérogatives sont toutes hypothéquées par » la personne « chargée d'appliquer les politiques de cette RII, en allusion à son chef l’haSSine. La présidentielle, est donc une des priorités minime pour ce héZébbb. Avant de libérer cette échéance, le héZébbb cherche à trouver une formule permettant donc à ses chïïtes d'être les décideurs uniques au niveau de l'autorité exécutive. Sous prétexte d'une amélioration de l'accord de Taëf, c'est leur place exclusive au pouvoir qu'il brigue." !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

06 h 24, le 18 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • "On avance la thèse selon laquelle il est temps de procéder à un rééquilibrage de sorte à attribuer certaines prérogatives au chef de l'État et d'en confier d'autres à d'autres autorités, pour une mainmise totale des chïïtes sur le pouvoir. C'est ce que le Tonnerre à Rien du héZébbb a d'ailleurs laissé entendre, lorsqu'il avait affirmé, dans le cadre de sa dernière diatribe contre le Président Hariri Sääd : « Il se s'agit pas de choisir une personne et de la hisser à la tête de l'État, parce qu'elle va se retrouver sans prérogatives lui permettant de gouverner le pays du moment que ces prérogatives sont toutes hypothéquées par » la personne « chargée d'appliquer les politiques de cette RII, en allusion à son chef l’haSSine. La présidentielle, est donc une des priorités minime pour ce héZébbb. Avant de libérer cette échéance, le héZébbb cherche à trouver une formule permettant donc à ses chïïtes d'être les décideurs uniques au niveau de l'autorité exécutive. Sous prétexte d'une amélioration de l'accord de Taëf, c'est leur place exclusive au pouvoir qu'il brigue." !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    06 h 24, le 18 janvier 2016

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