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À La Une - Analyse

L'accord nucléaire renforce Rohani mais jusqu'à quand?

Le sort du président iranien pourrait dépendre d'une éventuelle victoire d'un républicain à l'élection présidentielle américaine.

Le président iranien, Hassan Rohani. Photo d'archives REUTERS/Jewel Samad/Pool

L'accord sur le nucléaire entré en vigueur samedi représente une importante victoire pour Hassan Rohani, mais le président iranien n'en tirera un bénéfice politique que si la levée des sanctions améliore la situation économique, selon des experts.

Cet accord conclu avec les grandes puissances, finalement entré en application samedi, a absorbé les 30 premiers mois de la présidence de M. Rohani, élu à une forte majorité en juin 2013. Il va lui permettre de concrétiser l'une de ses promesses de campagne: la levée progressive d'une grande partie des sanctions économiques internationales adoptées depuis 2006. Les Etats-Unis et l'UE ont confirmé samedi la levée de leurs sanctions contre l'Iran.

Même si l'impact économique ne se fera pas sentir rapidement, M. Rohani espère capitaliser sur ce succès pour renforcer sa position à l'occasion des élections législatives du 26 février.
Si les conservateurs perdent leur majorité au Parlement, le président, un religieux modéré, pourra appliquer plus facilement ses réformes politiques et sociales. Et se présenter ainsi en position de force pour la présidentielle de 2017.

Il "était important pour M. Rohani que les sanctions soient levées avant les législatives, même si cela n'aura pas d'impact tangible d'ici là", souligne Ellie Geranmayeh, expert à l'European Council on Foreign Relations.
"Il pourra alors comparer sa politique avec celle de son prédécesseur Mahmoud Ahmadinejad", entre 2005 et 2013, très critiqué pour sa gestion de l'économie et son attitude vis-à-vis de la communauté internationale, indique-t-elle.

 

(Pour mémoire : Pas d'accord nucléaire si le dossier sur la "possible dimension militaire" n'est pas clos, affirme Téhéran)

 

Attendu sur l'économie
M. Rohani est en effet surtout attendu par les Iraniens sur le plan économique, souligne l'expert politique conservateur Amir Mohebian. Car il a été élu avec la promesse d'une amélioration des conditions de vie, qui restent difficiles.

L'inflation est certes passée de plus de 40% sous Ahmadinejad à 13% aujourd'hui, mais au prix d'une récession sans précédent et de la poursuite de la baisse de la valeur de la monnaie nationale, le rial.
Dans ces conditions, la chute du prix du pétrole, descendu à moins de 30 dollars, complique singulièrement la tâche du président qui a besoin de capitaux pour relancer et moderniser l'économie.
La population "a besoin de voir des résultats concrets", note M. Mohebian. Sans cela, la réélection de M. Rohani s'annonce difficile même s'il jouit aujourd'hui de plus de 60% d'opinions favorables selon les analystes.
Un revers à l'élection de 2017 serait une première pour un président sortant depuis l'établissement de la République islamique en 1979. Rohani est son septième président: le premier a fui et le deuxième a été assassiné, mais ses quatre prédécesseurs ont été réélus pour un second mandat de quatre ans.

 

(Lire aussi : En Iran, les États-Unis restent l'ennemi numéro un malgré l'accord nucléaire)

 

L'inconnue américaine
Par ailleurs, son sort, lié à celui de l'accord, pourrait bien dépendre d'un facteur extérieur, à savoir l'éventuelle victoire d'un républicain à l'élection présidentielle américaine de novembre.
"De nombreux républicains sont hostiles aux négociations avec l'Iran depuis le début", rappelle Foad Izadi, professeur de politique à l'université de Téhéran.
"La levée des sanctions est la raison pour laquelle l'Iran a négocié. Si elles sont levées sans problèmes, M. Rohani pourra en tirer profit et se présenter comme celui qui a su tenir ses promesses", souligne Foad Izadi.
En revanche, si les républicains, majoritaires au Congrès, continuent sur leur ligne et que "l'accord s'effiloche sans des résultats concrets pour les Iraniens, l'opinion va (...) réclamer des comptes" à son président, ajoute-t-il.

Même si les républicains n'obtiennent pas la Maison Blanche, ils multiplieront, comme ils l'ont promis, les textes de loi pour réimposer les sanctions contre l'Iran mais sous d'autres prétextes, ce qui rendra la tâche tout aussi difficile.
Le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, qui a le dernier mot en matière nucléaire et sur tous les grands dossiers du pays, a en effet averti que toute nouvelle sanction constituerait une rupture de l'accord.
Sur la scène internationale, l'accord nucléaire a commencé à modifier l'image de l'Iran. Avec, comme premier résultat concret, l'invitation à Téhéran à participer aux négociations internationales sur la guerre en Syrie.

Mais les opposants, comme l'Arabie saoudite ou Israël, n'ont pas dit leur dernier mot. Ainsi, la décision de Riyad de rompre ses relations avec Téhéran après l'attaque de son ambassade montre que l'hostilité reste grande entre l'Iran chiite puissance montante de la région et l'Arabie saoudite et ses alliés arabes.

 

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Cet accord conclu avec les grandes puissances, finalement entré en application samedi, a absorbé les 30 premiers mois de la présidence de...

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jusqu'au election pardi !! apres on s'en fou ...lol

Bery tus

00 h 22, le 18 janvier 2016

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Commentaires (1)

  • jusqu'au election pardi !! apres on s'en fou ...lol

    Bery tus

    00 h 22, le 18 janvier 2016

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