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Liban - Partis

Des militants aounistes à l’étranger dénoncent la mauvaise gouvernance au sein du CPL

C'est un message clair de déception et non de résignation qu'a lancé hier un des cadres fondateurs du Courant patriotique libre (CPL), Fady el-Gemayel, depuis Paris, dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, concernant la décision à laquelle ils ont abouti lui et d'autres militants du CPL de dissoudre leur mouvement de contestation Orange Reform.

Le regroupement de militants Orange Reform, qui a été créé en 2014 pour discuter avec les autres instances du CPL dans un objectif de signaler des dysfonctionnements et un mécontentement ressenti par un grand nombre de militants aounistes au Liban et dans les rangs des sections d'outre-mer depuis des dizaines d'année, n'a donc plus aucune raison d'être, selon ses fondateurs.

« Ziyad Bayeh, Farès Louis, Élie Maalouf, Marc Asmar et moi-même avec d'autres cadres du CPL avons créé ce mouvement afin d'essayer de trouver des solutions à la mauvaise gouvernance de la formation à laquelle nous sommes fidèles depuis une vingtaine d'années et à travers laquelle nous avons cru pouvoir ramener la paix et la démocratie à notre cher Liban », explique M. Gemayel. « Le CPL, qui a a su attirer au fil des ans un grand nombre d'intellectuels et l'élite de la jeunesse libanaise, avait cette particularité d'être un parti politique basé sur des valeurs de laïcité, de démocratie et de citoyenneté, or malheureusement aujourd'hui il ressemble de plus en plus à un parti féodal familial », ajoute-t-il. « Les partis féodaux et familiaux dans lesquels la présidence se transmet de père en fils, nous les connaissons fort bien et nous savons exactement vers quel chemin ils mènent, celui de la guerre et des crispations identitaires, loin de la charte initiale du CPL qui avait pour objectif de construire des ponts entre les Libanais, et franchement nous n'avons aucune envie de suivre ce chemin une deuxième fois dans notre histoire libanaise », dit M. Gemayel.

« Nous sommes aujourd'hui face à une double faillite, morale et politique du CPL, un parti qui se résume aujourd'hui à la famille proche du général Michel Aoun, pour laquelle nous avons la plus grande estime sur le plan personnel mais pas au point de se taire face aux violations claires du règlement intérieur du courant et d'accepter que ce dernier s'éloigne de sa trajectoire patriotique nationale initiale », indique le cadre aouniste.


(Pour mémoire : « Orange Reform » se révolte contre les dérives du CPL)

 

« À leur propre mesure... »
À la base de cette protestation, ajoute-t-il, nous trouvons « les irrégularités qui ont accompagné la désignation du gendre du général Michel Aoun à la tête du CPL dans une ignorance totale d'une liste d'autres candidats qui sont aussi des membres fondateurs du parti ». « Ce qui est aberrant, c'est le changement au niveau du règlement intérieur du parti un mois avant les élections de façon à assurer les résultats à l'avance, en bafouant clairement les principes démocratiques », s'emporte M. Gemayel. « Non seulement le président, qui n'est autre que le gendre du général Aoun, a été nommé et désigné, mais il a amendé le règlement intérieur de façon à concentrer entre ses mains tous les pouvoirs et rattacher à lui la commission d'audit financier qui est supposée le surveiller, puisqu'il est le représentant de l'exécutif au sein du courant », reprend M. Gemayel. « Les familles Aoun, Hachem et Bassil sont en train de tailler la formation politique à leur propre mesure et c'est ce qu'on essayait d'expliquer depuis longtemps, mais nous n'avons eu aucune réponse à nos questionnements. Donc il est temps de laisser derrière nous ce courant qui ne nous représente plus », tranche le cadre aouniste.

« Pour le moment nous nous contenterons de prendre le temps de réfléchir afin de tirer les leçons des échecs du passé afin de pouvoir évoluer, mais nous ne jetons pas l'éponge, nous avons une mission vis-à-vis de notre patrie », dit-il. « Nous nous retrouvons à la case départ après plusieurs années de militantisme car la direction du CPL n'a pas daigné nous répondre ni nous rencontrer. » Le militant et l'un des fondateurs du CPL a par ailleurs exprimé sa frustration face à un courant qui ressemble, selon lui, de plus en plus aux partis politiques féodaux contre lesquels le général Aoun était en guerre dans les années 80, et le CPL est donc à présent « irrécupérable » à ses yeux.

Les militants aounistes qui avaient créé en 2014 le mouvement Orange Reform ont publié par ailleurs, jeudi, un communiqué dans lequel ils énumèrent les nombreuses failles dans la gestion du CPL et ses dérives qui les ont amenés à dissoudre leur regroupement et à quitter définitivement les rangs du CPL.

 

Pour mémoire
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Abou Jamra : Le « moi ou personne » de Aoun relève de l'hérésie

C'est un message clair de déception et non de résignation qu'a lancé hier un des cadres fondateurs du Courant patriotique libre (CPL), Fady el-Gemayel, depuis Paris, dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, concernant la décision à laquelle ils ont abouti lui et d'autres militants du CPL de dissoudre leur mouvement de contestation Orange Reform.Le regroupement de militants Orange Reform, qui...

commentaires (12)

Tout d'abord merci pour les insultes. Sinon, nous sommes clairs dans nos engagements depuis 1988 jusqu'à ce jour. Nos écrits, nos prises de paroles publiques et privées, témoignent de notre attachement à un Liban libre, démocratique, laïc, où tous les citoyens se retrouvent, égaux, pour construire une paix durable.

Fadi El Gemayel

07 h 55, le 20 janvier 2016

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Commentaires (12)

  • Tout d'abord merci pour les insultes. Sinon, nous sommes clairs dans nos engagements depuis 1988 jusqu'à ce jour. Nos écrits, nos prises de paroles publiques et privées, témoignent de notre attachement à un Liban libre, démocratique, laïc, où tous les citoyens se retrouvent, égaux, pour construire une paix durable.

    Fadi El Gemayel

    07 h 55, le 20 janvier 2016

  • Des "militants äoûnistes" ! Déjà cette terminologie ! P a t h é t i q u e !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 52, le 17 janvier 2016

  • LES MOUTONS BELENT... ET SUIVENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 10, le 17 janvier 2016

  • mais alors quitter le CPL c'est aussi simple que ca !! au lieu de faire du tapage pour strictement rien ...

    Bery tus

    21 h 47, le 16 janvier 2016

  • Des militants rouspéteurs sounistes à l'étranger, ça ferme sa gueule ou ça démissionne.

    Un Libanais

    18 h 09, le 16 janvier 2016

  • Des militants aounistes à l’étranger dénoncent la mauvaise gouvernance au sein du CPL METTRE PLUS DE 25 ANS POUR S'APERCEVOIR DE LA "MAUVAISE GOUVERNANCE" D'UN GENERAL DAJJAL ET DESERTEUR ET QUI A BRADEE DES SON RETOUR AU PAYS, PRINCIPES ET VALEURS MAINTES FOIS DECLAMEES ET PROCLAMEES EN CONTREPARTIE DU POUVOIR ET DE L'ARGENT PROPOSEES/DISPOSEES CELA S'APPELLE PLUTOT QUE DINER , REVEIL DES CONS.

    Henrik Yowakim

    16 h 36, le 16 janvier 2016

  • Je répète que c'est la charisme du général Aoun qui soude le CPL. Après lui il n'en restera rien. Qui vivra verra.

    Halim Abou Chacra

    12 h 57, le 16 janvier 2016

  • Ce n'est qu'une tempête dans une tasse à café. On ne peut pas s'asseoir sur deux chaises, ou sur l'une ou sur l'autre.

    Un Libanais

    12 h 46, le 16 janvier 2016

  • Qu'en pense aussi, "l'envieux", Abi One Ttttison ? Yâ wâïyléééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 34, le 16 janvier 2016

  • BON REVEIL ! LA POMME EST POURRIE DE DEDANS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 40, le 16 janvier 2016

  • Sans oublier Nâdiâ et famille....

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 35, le 16 janvier 2016

  • Qu'en pensent Chantal, Claudine, Chééémil et l'autre béssîîîl ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 01, le 16 janvier 2016

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