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Moyen Orient et Monde - Conflit

L’Onu dénonce le siège de Madaya comme « crime de guerre »

Lavrov et Kerry ont convenu de se rencontrer le 20 janvier à Zurich pour discuter de la crise syrienne, a annoncé hier la diplomatie russe.

Appuyées par les bombardements de l’aviation russe, les forces prorégime se sont emparées d’Aaran tenue jusqu’à présent par l’EI. Aaran se trouve à seulement 10 km au sud d’al-Bab, l’un des principaux fiefs de l’EI dans la province d’Alep. George Ourfalian/AFP

Un nouveau convoi d'aide est entré hier dans la ville syrienne assiégée et affamée de Madaya, localité rebelle coupée du monde depuis six mois par l'armée, et devenue le symbole des souffrances de la population civile en Syrie.
Ce deuxième convoi de 44 camions remplis de nourriture et de médicaments est parvenu dans la ville, à une quarantaine de kilomètres de Damas, pour secourir les habitants affamés. « La priorité est d'apporter de la farine et des produits sanitaires » aux quelque 42 000 habitants, a indiqué un porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR). « Ce sont les personnes âgées, les femmes et les enfants qui souffrent le plus, notamment de grave malnutrition », a précisé dans un communiqué la responsable du CICR en Syrie, Marianne Gasse. Plusieurs nutritionnistes de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), du CICR et du Croissant-Rouge syrien ont pu entrer à Madaya pour « traiter les patients sur place et examiner la gravité de leur état », selon Rana Sidani de l'OMS.
L'opération humanitaire concerne aussi les deux localités chiites de Foua et Kfarya, encerclées par les rebelles dans la province d'Idleb (Nord-Ouest), mais où la situation est jugée moins catastrophique qu'à Madaya.
Un troisième convoi d'aide devrait suivre « dans les prochains jours », selon le coordinateur humanitaire de l'Onu en Syrie, Yacoub el-Hillo. De difficiles négociations ont été en outre engagées entre les organisations humanitaires et le régime pour évacuer de Madaya les malades et les personnes les plus affaiblies.
Au niveau diplomatique, le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a déclaré hier qu'« utiliser la famine comme arme de guerre est un crime de guerre ». Il a également souligné que le régime comme les groupes armés d'opposition « se rendent coupables de cela et d'autres atrocités interdites par les lois humanitaires internationales ». Paris, Londres et Washington ont pour leur part demandé une réunion d'urgence du Conseil de sécurité de l'Onu, qui pourrait se tenir dès aujourd'hui, pour « alerter le monde sur le drame humanitaire à Madaya et dans d'autres villes de Syrie » assiégées, selon l'ambassadeur français François Delattre. Une telle initiative à l'Onu vise aussi, a-t-il ajouté, « à contribuer à créer des conditions plus favorables pour une reprise » des négociations entre régime et opposition attendue le 25 janvier à Genève. Selon Moscou, les ministres russe et américain des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov et John Kerry, se rencontreront le 20 janvier à Zurich pour discuter du conflit syrien. Le secrétaire d'État John Kerry s'est entretenu hier au téléphone avec son homologue russe et lui a fait part de « sa profonde inquiétude » concernant les attaques visant des civils en Syrie, a dit John Kirby, porte-parole du département d'État. Jusqu'à présent, tous les efforts en vue d'une solution politique ont échoué, étant donné notamment les divergences sur le sort du président Bachar el-Assad, mais l'émissaire de l'Onu Staffan de Mistura a répété sa volonté d'entamer le 25 janvier les négociations de paix, tout comme l'ont fait John Kerry et Sergueï Lavrov lors de leur entretien. Quelques heures plus tôt, pourtant, George Sabra, l'un des membres du Conseil de l'opposition syrienne créé le mois dernier pour superviser des négociations avec Damas, a jugé peu réaliste la date du 25 janvier fixée par les Nations unies pour entamer les discussions.

Rapprochement d'Alep
Sur le terrain, les forces du régime syrien se sont nettement rapprochées hier d'un bastion du groupe État islamique (EI) dans la province d'Alep, a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Appuyées par les bombardements de l'aviation russe, les forces prorégime se sont emparées d'Aaran tenue jusqu'à présent par l'EI, selon l'OSDH. Cette localité se trouve à seulement 10 km au sud d'al-Bab, l'un des principaux fiefs de l'EI dans la province d'Alep. « Les forces du régime passent au peigne fin la localité. Il y a encore de brefs combats, mais la ville est totalement entre les mains du gouvernement », a affirmé le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. « C'est le point le plus proche (d'al-Bab) occupé par le gouvernement depuis 2012. » Selon lui, au moins 63 jihadistes de l'EI ont péri dans les bombardements russes dans cette région depuis samedi. Située à 30 km au sud de la frontière turque, al-Bab est tombée aux mains des rebelles en juillet 2012 puis de l'EI en novembre 2013. Avec la capture d'Aaran, les forces gouvernementales continuent leur avance au sud-est de la province d'Alep pour la couper de celle de Raqqa plus à l'est où se trouve la capitale de facto du « califat » de l'EI, à cheval sur la Syrie et l'Irak.

Raids près de Mossoul
En Irak, la France a bombardé dans la nuit un centre de télécommunications du groupe État islamique près de Mossoul (nord de l'Irak) et va étudier prochainement avec ses partenaires de la coalition comment « accentuer » la lutte contre cette organisation. « Nous avons frappé cette nuit aux environs de Mossoul sur un centre de télécommunications de Daech (acronyme de l'EI en arabe), un centre de propagande », a annoncé hier le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sur les médias BFMTV et RMC. « Nous avons frappé sept fois depuis lundi », a-t-il précisé, l'aviation française visant l'EI en Syrie et surtout en Irak en appui aux forces irakiennes et kurdes. « La bataille de Mossoul (deuxième ville d'Irak), il faudra bien l'engager un jour », a-t-il poursuivi, en notant toutefois que ce sera « une affaire beaucoup plus compliquée » que la victoire en décembre à Ramadi. « Il faut faire en sorte que les forces irakiennes et kurdes puissent être suffisamment aguerries pour être en situation de mener cette bataille. »

(Sources : agences)

Un nouveau convoi d'aide est entré hier dans la ville syrienne assiégée et affamée de Madaya, localité rebelle coupée du monde depuis six mois par l'armée, et devenue le symbole des souffrances de la population civile en Syrie.Ce deuxième convoi de 44 camions remplis de nourriture et de médicaments est parvenu dans la ville, à une quarantaine de kilomètres de Damas, pour secourir les...

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