Hamadé : C’est une folie, mais l’exportation est tout ce qui nous reste !

L'exportation des déchets ménagers entreposés en monstrueux et nauséabonds monticules un peu partout depuis le 17 juillet 2015 est « une folie », a affirmé hier le président de la commission de l'Environnement, Marwan Hamadé, « mais c'est la seule solution qui nous reste », a-t-il souligné.
S'exprimant à l'issue d'une réunion de la commission qu'il préside, et en présence du ministre de l'Agriculture, Akram Chehayeb, à qui le gouvernement a confié le règlement de ce dossier, M. Hamadé a demandé au gouvernement (qui se réunit aujourd'hui) d'appuyer le plan général de gestion des déchets mis au point par son collègue. Dans l'immédiat, ce plan prévoit l'exportation des déchets « en attendant un plan rationnel et durable (...) qui ne sera opérationnel que dans 18 mois », a-t-il précisé.
M. Hamadé a souligné l'urgence d'un règlement au regard d'une « situation limite » que connaissent certaines régions.
« Nous sommes devant une situation quasi désespérée, a dit M. Hamadé. Nous souhaitons que le contrat d'exportation soit signé dans quelques jours, sachant que la destination finale des déchets doit rester secrète si l'on veut éviter un torpillage de ce plan ; ce qui peut provenir de toutes les directions. »
« Mais je n'en dis pas plus à ce sujet pour ne pas compliquer davantage une question déjà hypercompliquée », a-t-il ajouté.
« Nous demandons au gouvernement d'appuyer ce fedaï qu'est Akram Chehayeb, qui a porté à bout de bras un dossier que le sectarisme communautaire, le régionalisme et le sentiment confessionnel étroit ont fait échouer, au dégoût général, nous acculant à cette solution extrême et folle qu'est l'exportation. »
« Nous restons en session ouverte, jusqu'à la prochaine réunion, mardi », a-t-il conclu.
De son côté, M. Chehayeb a confirmé que l'exportation des déchets est « la solution la plus extrême, celle à laquelle nous avons été acculés par la folie de ceux qui, pour des motifs régionalistes ou intéressés, ont éliminé toutes les autres solutions envisagées ».
Se déclarant « ouvert à toute proposition » au sujet des « solutions durables » sur le long terme, M. Chehayeb a averti que « ce qui se passe aujourd'hui ne rend pas service au pays ».
« Oui, a-t-il déploré, toutes les forces politiques ont affirmé vouloir parvenir à un règlement, mais peu ont tenu parole. La responsabilité (de l'échec) ne retombe donc pas sur le gouvernement, mais sur toutes les forces politiques. Elle est collective. »
Le ministre a par ailleurs affirmé que la société qui a remporté l'adjudication « est déjà sérieusement à pied d'œuvre », ajoutant que « le coût (de l'exportation) que va assumer l'État est moins grand que celui qu'entraînerait, sur les plans sanitaire, psychologique et économique, leur maintien ».

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