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Liban - Crise des déchets

Exportation des déchets : « Nous félicitons la Sierra Leone d’avoir rejeté l’offre du Liban »

Trois organisations, une libanaise et deux internationales, expliquent pourquoi, selon elles, l'exportation des déchets va à l'encontre de plus d'un texte international.

Les monticules d’ordures continuent de s’élever dans les rues libanaises. Ici, dans une banlieue à l’est de Beyrouth. Photo AFP/Patrick Baz

Alors que l'option d'exportation des déchets du Liban vers des pays étrangers semble se compliquer davantage – l'une des deux compagnies retenues par le gouvernement, la néérlandaise Hova, étant désormais hors course, seule demeure la compagnie britannique Chinook – un communiqué a été publié hier par trois organisations non gouvernementales, qui dénoncent cette option d'exportation comme « illégale et irresponsable d'un point de vue environnemental ». IndyAct (Liban), BAN ( « Basel Action Network », une ONG qui s'assure du respect de la Convention de Bâle, qui régit le transport des déchets), et IPEN ( « Pour un avenir sans matières toxiques » ) se félicitent, dans ce texte, du refus de la Sierra Leone d'accueillir les déchets du Liban.

 

(Lire aussi : Exportation des ordures : le gouvernement serait en négociation avec plusieurs pays)

 


Le gouvernement libanais, rappelons-le, a adopté une décision d'exportation des déchets le 21 décembre dernier, après l'échec de plans successifs visant à mettre fin à la crise des déchets, qui sévit depuis le 17 juillet. Il a retenu le dossier de deux compagnies dont une seule a présenté la garantie bancaire exigée, sans produire toutefois une approbation d'un pays destinataire (document également exigé). Les retards s'accumulent donc : hier, dans une entrevue avec la LBC, Nabil Jisr, président du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), a estimé que « l'exportation pourrait débuter d'ici au 7 ou 10 février ».
Pour ce qui est de la Sierra Leone, c'est une rumeur, colportée par les médias, qui en a fait une destination potentielle (des négociations étaient apparemment en cours). Le refus a été exprimé par les autorités de ce pays.
L'organisation internationale BAN a estimé, dans le communiqué, que « le plan d'exporter les déchets ménagers à la Sierra Leone est illégal suivant la Convention de Bâle », ratifiée par le Liban en 1994. « Il semble, souligne le directeur exécutif de BAN, Jim Puckett, que les officiels à Beyrouth sont leurrés par des courtiers baratineurs. L'exportation de déchets ménagers est strictement contrôlée par la Convention de Bâle, que ceux-ci soient dangereux ou pas. Le Liban devrait lire les traités qu'il a signés. »

 

(Lire aussi : Exportation des déchets : Les associations écologiques dénoncent le « manque de transparence » du processus)


Le communiqué précise que la Sierra Leone n'est pas signataire de la convention et ne peut donc pas servir de destination pour l'exportation. Qui plus est, poursuit le texte, la Convention de Bamako de l'Union africaine interdit l'importation de déchets sur le continent africain, venant de l'extérieur du continent.
« L'Afrique ne considérera pas avec indulgence des plans de ce type, de peur de revenir à un chapitre plus ancien et plus sombre de son histoire, estime Gilbert Kuepouo, un membre d'IPEN basé au Cameroun. Nous félicitons la Sierra Leone d'avoir rejeté l'offre du Liban. »


BAN et IPEN disent espérer « convaincre les autorités libanaises de revenir sur leur décision », mais se disent « prêts à contrer toute tentative d'exporter les déchets du Liban », dans leur lutte pour barrer la route à des plans transfrontaliers de cette sorte. « En raison des contraintes imposées par la Convention de Bamako, il est à craindre que le Liban ne se tourne vers un pays moyen-oriental », ajoute le texte.


« Il est très embarrassant de penser que le Liban cherche à rejeter ses problèmes sur les autres, affirme l'expert Nagi Kodeih, d'IndyAct. Nous sommes parfaitement capables de gérer nos déchets en interne, par un programme de réduction du volume des ordures à la base et de recyclage. Ce n'est pas si difficile. Tout gouvernement responsable se tournerait vers les communautés pour créer des emplois par le biais de programmes de tri à la source, au lieu de rechercher des cachettes extérieures pour y enfouir ses déchets. »

Alors que l'option d'exportation des déchets du Liban vers des pays étrangers semble se compliquer davantage – l'une des deux compagnies retenues par le gouvernement, la néérlandaise Hova, étant désormais hors course, seule demeure la compagnie britannique Chinook – un communiqué a été publié hier par trois organisations non gouvernementales, qui dénoncent cette option...

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