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Moyen Orient et Monde - Crise des réfugiés

L’UE regrette l’action insuffisante de la Turquie contre les flux « élevés » de migrants

Le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans et le ministre turc des Affaires européennes Vokan Bozkir se sont entretenus hier à Ankara. Adem Altan/AFP

La Commission européenne a déploré hier sans détour le peu de progrès accompli par la Turquie depuis l'accord signé avec elle pour tenter d'endiguer le flux sans précédent des migrants qui traversent illégalement la mer Égée pour s'installer sur son sol. Lors d'une visite à Ankara, son vice-président Frans Timmermans a évalué entre 2 000 et 3 000 le nombre de personnes qui réussissent encore à débarquer chaque jour sur les îles grecques, malgré les très mauvaises conditions météo hivernales. Ce flux est encore « beaucoup trop élevé », a jugé le responsable européen devant la presse, « nous ne pouvons pas nous en satisfaire ». Son hôte, le ministre turc des Affaires européennes Volkan Bozkir, a de son côté relancé l'idée d'accorder des permis de travail aux réfugiés syriens et promis une meilleure scolarisation de leurs enfants.

« Intenses efforts »
À l'issue de son entretien avec M. Timmermans, M. Bozkir a répondu à la frustration européenne en soulignant les « intenses efforts » déployés par son pays. « Nous capturons quotidiennement 500 candidats à l'immigration clandestine », a-t-il affirmé, soit selon lui le double de ce qui était enregistré l'an dernier avant l'accord avec Bruxelles. « Nous allons essayer de réduire la pression de l'immigration illégale en donnant aux Syriens de Turquie des permis de travail », a lancé M. Bozkir. Cette mesure a été plusieurs fois évoquée par la Turquie sans jamais se concrétiser. De nombreux Turcs y sont hostiles, qui redoutent que les réfugiés syriens employés clandestinement et à vil prix contraignent les moins qualifiés d'entre eux au chômage. Entre autres mesures, le gouvernement d'Ankara impose également depuis vendredi des restrictions à la délivrance de visas pour les Syriens entrant sur son sol par avion ou par voie maritime. Cette mesure ne concerne pas les réfugiés arrivés par voie terrestre.
M. Timmermans s'est dit « encouragé » par ces décisions et a plaidé pour « accélérer » la coopération avant le prochain Conseil européen mi-février. Mais le contrôle de l'argent promis par l'UE suscite des tensions entre les partenaires. Bruxelles a promis que l'utilisation de chaque centime de son enveloppe serait contrôlée. « C'est hors de question », avait répondu le mois dernier M. Bozkir.
Le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu a, lui, une nouvelle fois regretté la lenteur de la mobilisation européenne. « Ils n'ont compris la gravité de la situation que lorsque le corps du petit Aylan s'est échoué sur nos plages et que, vague après vague, les migrants ont frappé à leurs portes », a lancé M. Cavusoglu à Ankara.
Ankara et Bruxelles ont signé fin novembre un « plan d'action » qui prévoit une aide européenne de 3 milliards d'euros aux autorités turques en échange de leur engagement à mieux contrôler leurs frontières et lutter contre les passeurs, et d'une relance du processus d'adhésion de la Turquie à l'UE. Mais cet accord tarde à produire ses premiers effets, ainsi que l'illustrent les naufrages qui continuent à se produire au large des côtes turques. Rien que la semaine dernière, au moins 36 migrants sont morts noyés au large des plages de l'ouest du pays. Les corps de trois autres, deux femmes et un enfant de 5 ans, ont été encore repêchés lundi au large de l'île de Lesbos, selon les médias turcs. La Turquie, qui accueille à elle seule 2,2 millions de Syriens et 300 000 Irakiens qui ont fui leur pays en guerre, est devenue l'un des principaux points de départ des migrants qui veulent s'installer en Europe. Selon l'Organisation internationale des migrations (OIM), plus d'un million de migrants sont entrés en 2015, dont près de 850 000 en traversant la mer Égée. Environ 800 d'entre eux sont morts ou ont été portés disparus l'an dernier.

(Source : AFP)

La Commission européenne a déploré hier sans détour le peu de progrès accompli par la Turquie depuis l'accord signé avec elle pour tenter d'endiguer le flux sans précédent des migrants qui traversent illégalement la mer Égée pour s'installer sur son sol. Lors d'une visite à Ankara, son vice-président Frans Timmermans a évalué entre 2 000 et 3 000 le nombre de personnes qui...

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