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Liban

À nouveau dans la rue, « Nous réclamons des comptes » menace d’une escalade

L'accord sur l'exportation des ordures voté par le gouvernement « est nul et non avenu », estime le collectif.

Des manifestants du collectif « Nous réclamons des comptes » devant le siège de l’Inspection centrale, hier à Sanayeh. Photo Ani

Alors que les différents collectifs citoyens qui ont régulièrement manifesté, l'année dernière, contre le gouvernement libanais gardaient un profil bas depuis quelques mois, le groupe « Nous réclamons des comptes » a organisé hier un rassemblement devant le siège de l'Inspection centrale, à Sanayeh, pour dénoncer « la corruption » dans la gestion du dossier des déchets. Il a également menacé de recourir à l'escalade.
Dès hier, le rassemblement a dégénéré lorsqu'une partie des manifestants, dont les meneurs, ont pénétré dans les locaux de cette administration. Filmés par les caméras de télévision, les accrochages entre manifestants et forces de l'ordre se sont déroulés dans la cage d'escalier du rez-de-chaussée. Des policiers ont fait usage de leurs matraques. Selon l'Agence nationale d'information (Ani), un policier s'est évanoui et a été évacué par la Défense civile. Des agents de la brigade antiémeute ont ensuite été dépêchés sur les lieux afin de mettre un terme aux heurts. Les choses sont rentrées dans l'ordre lorsqu'un dialogue a été ouvert entre manifestants et forces de l'ordre.
« Nous voulons attirer l'attention de l'Inspection centrale sur ce qui se passe au niveau des déchets », a expliqué Wassef Haraké, l'un des porte-parole du groupe. « Pourquoi ne réagit-elle pas à la décision de l'exportation des déchets ? Elle est au courant des magouilles et des accords conclus. Nous n'allons pas affronter les forces de l'ordre. Toutefois, nous ne laisserons personne nous réprimer », a-t-il ajouté.

L'accord sur l'exportation des déchets est « nul et non avenu »
Un peu plus tard, M. Haraké et des représentants du collectif ont pu rencontrer le directeur de l'Inspection centrale dans son bureau. À l'issue de la rencontre, un autre porte-parole du groupe a lu le communiqué suivant :
« Ce qui s'est passé au niveau de l'exportation des ordures est un nouvel épisode de bazars douteux, sans appels d'offres, sans transparence, sous prétexte de protéger l'accord des pressions. Plusieurs dirigeants au sein du gouvernement sont impliqués dans ce marché, de même que le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) (...). Nous considérons, pour toutes ces raisons, l'accord comme nul et non avenu. Mais nos remarques n'ont pas été prises en considération. Sachant que le pouvoir en place a fait fi des lois et des manifestants qui étaient dans la rue, nous annonçons qu'à partir d'aujourd'hui, nous allons affronter le pouvoir en place par de nouveaux moyens. Nous allons affronter la corruption. »
Revenant sur les détails de la rencontre avec le chef de l'Inspection centrale, Wassef Haraké a déclaré : « On nous a affirmé que l'institution n'est pas responsable de l'accord sur l'exportation des déchets, et que c'est le gouvernement, prétextant de la raison d'État, qui a pris cette décision. L'inspecteur général financier, Salah el-Danaf, a même fait état d'une paralysie d'une des commissions de l'Inspection centrale. »
Annonçant la fin du sit-in pour aujourd'hui, M. Haraké a mis en garde le gouvernement. « Nous allons vers l'escalade, après avoir eu recours à différents procédés. Ceux qui ont dit que la rue s'est endormie, que nous avions démissionné, se trompent. Après notre manifestation d'aujourd'hui, nous attendons une réponse sous 24 heures. Sinon, nous irons vers l'escalade. »
L'accord sur l'exportation des déchets a été approuvé par le gouvernement le 21 décembre, après plusieurs tentatives infructueuses. Les détails de cet accord n'ont pas été rendus publics. Selon certains experts, l'option de l'exportation des déchets est onéreuse et revient à près de 200 dollars la tonne, une somme qui serait prélevée sur les montants dus aux municipalités au titre des recettes de la téléphonie mobile. Or l'un des reproches adressés par les collectifs de la société civile et des experts aux différents plans présentés par le gouvernement était déjà le prix élevé de la tonne devant être payé à la société privée chargée du ramassage et de la gestion des déchets.
Le Conseil des ministres a justifié son choix de l'option de l'exportation par l'urgence et la nécessité de trouver une solution à la crise qui dure depuis le 17 juillet.

Alors que les différents collectifs citoyens qui ont régulièrement manifesté, l'année dernière, contre le gouvernement libanais gardaient un profil bas depuis quelques mois, le groupe « Nous réclamons des comptes » a organisé hier un rassemblement devant le siège de l'Inspection centrale, à Sanayeh, pour dénoncer « la corruption » dans la gestion du dossier des déchets. Il a...

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