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Économie - Marché public

Gestion de la téléphonie mobile : Harb envisage de prolonger les contrats d’Orascom et de Zain

Les contrats de gestion et d'exploitation des réseaux Touch et Alfa arrivent à échéance aujourd'hui. Dans l'urgence, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, pourrait décider de les prolonger d'un mois.

Pour Boutros Harb, « la prolongation des contrats de gestion pour une durée d’un mois apparaît comme la seule solution viable ». Sharif Karim/Reuters

Trois semaines après que la direction des adjudications (DDA) a décidé d'annuler l'appel d'offres international pour la gestion triennale des réseaux de téléphonie mobile au Liban, le gouvernement ne s'est toujours pas entendu sur la suite à donner à ce dossier.
Les contrats de gestion et d'exploitation de ces réseaux confiant la gestion de Mic 1 (Alfa) à l'égyptien Orascom et de Mic 2 (Touch) au koweïtien Zain arrivant à échéance aujourd'hui, le ministre des Télécoms, Boutros Harb, envisage de les prolonger d'un mois.
« Cette décision est normalement du ressort du Conseil des ministres, mais ce dernier n'a pas prévu de se réunir avant 2016 alors que les mandats d'Orascom et de Zain arrivent à terme aujourd'hui même », a expliqué M. Harb à L'Orient-Le Jour, soulignant que cette initiative « engage sa responsabilité personnelle ».

Solution momentanée
« La prolongation des contrats de gestion pour une durée d'un mois apparaît comme la seule solution viable, même si elle reste momentanée », poursuit M. Harb. Elle doit permettre, selon le ministre, « de laisser le temps au gouvernement de lancer un nouvel appel d'offres pour confier la gestion d'Alfa et de Touch. » M. Harb n'exclut toutefois pas la possibilité que ce délai d'un mois soit insuffisant pour permettre au Conseil des ministres de s'entendre sur les modalités de cette nouvelle procédure. « Je me retrouverai peut-être une nouvelle fois dans l'obligation d'adopter de nouvelles mesures, si aucune issue n'est trouvée d'ici à fin janvier », confie-t-il.


(Lire aussi : Pour Harb, l'appel d'offres mobile n'est pas « annulé mais reporté »)


La solution qu'affirme privilégier le ministre des Télécoms n'est toutefois pas la seule qu'il ait envisagée suite à l'échec de l'appel d'offres. Dans une entrevue accordée la semaine dernière à la chaîne LBC, M. Harb avait ainsi évoqué la possibilité de laisser le ministère des Télécoms se charger temporairement de la gestion des deux réseaux de téléphonie mobile « comme en 2008 ». « Dans ce cas de figure, le Conseil des ministres pourrait autoriser M. Harb à affecter des fonctionnaires à la gestion d'Alfa et de Touch, à condition que ces derniers ne fassent pas partie de son entourage ni qu'ils soient rattachés au ministère des Télécoms », précise à L'Orient-Le Jour une source proche du dossier. Cette solution n'entraînerait « aucune modification au niveau des tarifs pour les usagers », assure-t-elle encore.

M. Harb avait toutefois concédé au courant de la semaine « ne pas avoir arrêté sa décision concernant le choix des personnes disponibles et qui disposent des compétences nécessaires pour remplir cette fonction ». Enfin, si les déclarations de M. Harb laissent entrevoir la perspective d'une prolongation exceptionnelle de la durée du contrat d'Orascom et de Zain, aucune des deux solutions envisagées par le ministère des Télécoms n'avait fait l'objet d'une annonce officielle au moment de passer sous presse. L'une ou l'autre des options devra en outre être validée par le Conseil des ministres.

(Lire aussi : Orascom réplique à Harb et nie sa responsabilité dans l’échec de l’appel d’offres)

 

Péripéties
Ce nouvel épisode vient s'ajouter à la longue liste des péripéties qui ont marqué une procédure d'attribution de marché public contestée dès les premiers stades de son élaboration. Le cahier des charges, approuvé le 29 avril en Conseil des ministres après de longues tractations, était déjà dénoncé par une partie de la classe politique, lui reprochant d'imposer des critères de sélection trop restrictifs, excluant d'emblée certains candidats. Des divergences que la publication le 19 juin par la DDA de l'appel d'offres n'avait pas pu effacer, les ministres du bloc du Changement et de la Réforme et du Hezbollah ayant décidé, dès le début du mois de juillet, d'exprimer leur opposition au cahier des charges modifié auprès du Conseil des ministres.

Le 8 août, M. Harb dévoile pourtant les noms des six candidats sélectionnés pour participer à l'appel d'offres. Les dossiers de Zain et d'Orange sont rejoints par ceux du britannique Vodafone – qui retire sa candidature dès le mois d'août –, du malaisien Maxis, du turc Turkcell et de l'allemand Detecon, alors que la candidature d'Orascom est rejetée par le ministère des Télécoms pour non-conformité de l'offre présentée par ce dernier aux critères contenus dans le cahier des charges.
C'est le début d'une longue passe d'armes entre l'opérateur égyptien – qui gère alfa depuis 2009 – et M. Harb, qui va provoquer trois reports successifs d'un mois de la date de clôture de l'appel d'offres entre septembre et novembre. Le Conseil d'État, saisi entre-temps d'un recours en référés, annule en octobre le rejet de la candidature d'Orascom au nom de l'égalité des chances permettant à l'opérateur égyptien de se relancer. Après avoir obtenu un troisième report pour peaufiner son offre, Orascom décide finalement de ne pas la présenter lors de la dernière échéance le 9 décembre, ce qui oblige la DDA à annuler la procédure. Dans la foulée, M. Harb assure que la crise sera transparente pour les usagers sans toutefois pouvoir se prononcer sur la suite des événements. Trois semaines plus tard, force est de constater que toutes les options sur la table sortent du cadre institutionnel.

 

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Il y a ...de la com dans l'air....

M.V.

10 h 34, le 31 décembre 2015

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Commentaires (1)

  • Il y a ...de la com dans l'air....

    M.V.

    10 h 34, le 31 décembre 2015

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