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Moyen Orient et Monde - Éclairage

La reprise de Ramadi conforte la stratégie d’Obama en Irak et en Syrie

Le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition combattant Daech, explique que les renseignements américains estiment qu’il reste à Ramadi près de 400 combattants de Daech. Photo AFP/STR

La reprise de Ramadi était une mission gigantesque. Les Américains avaient trié sur le volet des éléments de l'armée irakienne : les moins sectaires, les plus aptes à l'entraînement pour ce genre de combat et les plus disciplinés. Ils ont mis au point une force militaire bien armée (dotée cette fois de puissantes fusées antitanks, procurées par les USA et pouvant détruire des camions piégés), suffisamment renseignée et massivement couverte par l'aviation américaine et alliée. Et cela a fait la différence avec les combattants de Daech qui ne formaient que quelques poches. Il en reste probablement quelques-unes, mais elles ne comptent plus car elles seront happées par la dynamique de l'opération.
Durant les mois précédents, Daech avait subi une série de défaites infligées par des forces de sécurité irakiennes, des groupes alliés paramilitaires et les bombardements tactiques de la coalition menée par les États-Unis.

 

(Lire aussi : Défaites en série en Irak et en Syrie, un coup dur pour l'EI)

 

Aux Irakiens d'assurer la consolidation de l'opération
Le quotidien de l'armée US, Stars and Stripes, met en relief la participation minutieusement encadrée des « combattants irakiens dans cette bataille dont ils auront à assurer le plein succès en évitant que la ville ne retombe entre les mains des extrémistes. Ils devront aussi regagner la confiance de la population sunnite non radicalisée. Sans compter qu'il y a beaucoup à faire pour reconstruire la ville énormément endommagée ».
Le colonel Steve Warren, porte-parole de la coalition combattant ce groupe extrémiste, explique que les renseignements américains estiment qu'il reste à Ramadi 250 à 350 combattants de Daech. Les forces gouvernementales irakiennes (police fédérale et combattants des tribus n'ayant pas participé à la reprise de la ville), soit 10 000 hommes, devront leur faire face. Ce surnombre s'explique, selon le colonel Warren, par le fait que la situation à Ramadi est complexe à cause de l'utilisation par l'ennemi d'explosifs improvisés, d'immeubles piégés et de voitures et de camions-suicide.

 

(Repère : Les places fortes gagnées ou perdues par l'EI en Irak et en Syrie)

 

« Ce n'est pas Dunkerque... mais plus »
La semaine dernière, des avions irakiens avaient lancé des pamphlets incitant les civils à quitter la ville en 72 heures. Les combattants de Daech avaient réagi en empêchant les civils de partir, espérant les utiliser comme bouclier humain pour ne pas perdre le contrôle de ce point fort.
À noter que la base d'entraînement US des combattants irakiens, al-Taqqadum, avait été consolidée, récemment, après que le président Obama avait annoncé qu'il enverrait 450 experts militaires américains supplémentaires, portant leur nombre total à 3 000.

La reprise de Ramadi est avant tout une victoire pour le président Obama qui persiste et signe en soulignant : « No boots on the ground (pas de soldat au sol) and no white finger on the trigger (aucun doigt sur la gâchette). »
Selon les experts, le modèle Ramadi pourrait servir à la reprise de Mossoul, une bataille de bien plus longue haleine, qui prendrait, sans doute, des mois et des mois. Le colonel Warren explique la tactique : « Nous devons gagner suffisamment de terrain pour créer des lignes d'approvisionnement et des espaces de support. » La clé de ce plan est d'empêcher l'arrivée de munitions, en provenance de Syrie ou de différents lieux d'Irak, aux combattants de Daech qui se trouvent à Mossoul et Fallouja, située à mi-chemin de Ramadi et de Bagdad.
« Peut-être que Ramadi n'est pas Dunkerque, mais la difficulté à s'en saisir est aussi grande, si ce n'est plus parce que l'on a affaire à un nouveau genre de guerre. Dans les études des académies militaires, on ne trouve aucun exemple similaire avec ce conflit ultramoderne et brutal », explique à L'Orient-Le Jour un responsable de stratégie.

 

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commentaires (2)

que comptait faire Obama avec 20 soldats sur le terrain. C'est pas bien de ne pas parler de la bravoure des "locaux ".

FRIK-A-FRAK

13 h 53, le 31 décembre 2015

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Commentaires (2)

  • que comptait faire Obama avec 20 soldats sur le terrain. C'est pas bien de ne pas parler de la bravoure des "locaux ".

    FRIK-A-FRAK

    13 h 53, le 31 décembre 2015

  • Good news ...! d'apprendre, qu'Obama avait une stratégie en Irak....

    M.V.

    10 h 32, le 31 décembre 2015

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