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Moyen Orient et Monde - Irak

Abadi en visite dans Ramadi libérée

Des combattants de tribus sunnites ont été déployés dans la ville reconquise.

Le Premier ministre Haider al-Abadi, hier, à Ramadi. Photo Reuters

Le Premier ministre irakien Haider al-Abadi s'est rendu hier à Ramadi, selon un correspondant de l'AFP sur place. Il a notamment félicité les forces irakiennes qui continuent de désamorcer les centaines d'engins explosifs laissés par les jihadistes. Le Premier ministre avait annoncé lui-même sur Twitter sa visite dans la ville. Les autorités irakiennes avaient annoncé lundi la libération totale de la ville située à 100 km à l'ouest de Bagdad et prise par l'EI en mai.

Des combattants de tribus sunnites ont été déployés hier dans la ville dans le but d'empêcher un retour du groupe État islamique (EI) et de contenter la population majoritairement sunnite de cette ville irakienne tout juste reprise.
« Cinq cents membres de tribu (...) sont arrivés dans le nord de Ramadi pour contrôler les zones libérées », a indiqué le général Ismaïl Mahalaoui, qui dirige les opérations dans la vaste province occidentale d'al-Anbar, dont Ramadi est le chef-lieu. « Cinq unités de forces tribales sont arrivées et tiennent des zones dans le nord de Ramadi », a indiqué leur leader Tareq Youssef al-Assal, selon lequel elles ont été entraînées et armées par le ministère de la Défense avec le soutien de la coalition antijihadiste menée par Washington.


(Lire aussi : Défaites en série en Irak et en Syrie, un coup dur pour l'EI)


Ces combattants font partie de la Mobilisation populaire, une organisation paramilitaire dominée par des milices chiites soutenues par l'Iran mais à laquelle appartiennent aussi d'autres forces, comme certaines tribus armées d'al-Anbar. Cette organisation, placée sous le commandement de M. al-Abadi, a déjà démontré son efficacité dans la lutte contre l'EI mais n'a que peu participé aux opérations à Ramadi, principalement menées par les forces gouvernementales. En déployant des combattants de tribu à Ramadi, le but des autorités irakiennes est de créer un climat de confiance avec la population locale sunnite et de la persuader de travailler avec le gouvernement de Bagdad, dominé par des chiites. Le retour des habitants dans la ville va toutefois prendre du temps en raison des importants dégâts causés par des mois de combats.

« Coup fatal »
Fort de ce succès, M. al-Abadi avait promis lundi que 2016 verrait la défaite de l'EI avec le projet d'offensive contre Mossoul. « Nous allons entreprendre de libérer Mossoul et cela sera le coup fatal et final (porté) à l'EI », a-t-il affirmé dans un discours.

 

(Repère : Les places fortes gagnées ou perdues par l'EI en Irak et en Syrie)


L'armée irakienne aura besoin de l'appui des combattants kurdes pour parvenir à reprendre Mossoul, la grande ville du nord de l'Irak sous contrôle de l'État islamique (EI), a estimé le ministre irakien des Finances, Hoshyar Zebari. Sa reconquête est devenue le prochain objectif du gouvernement irakien après la reprise de Ramadi. « Mossoul exige une bonne préparation et un bon engagement de la part de tous les acteurs essentiels », explique M. Zebari, ministre d'origine kurde, dans un entretien réalisé à Bagdad. « Les peshmergas sont une force majeure. Nous ne pourrons pas réussir à Mossoul sans les peshmergas », ajoute-t-il. La bataille qui se prépare sera « très, très difficile », estime M. Zebari. « Cela ne sera pas une opération facile parce qu'ils (les jihadistes) ont eu du temps pour se renforcer, mais cela est faisable. »

En raison de l'étendue des zones à sécuriser autour de Mossoul, l'armée irakienne devra compter sur le soutien de certaines forces locales sunnites et peut-être sur celui des Comités de mobilisation populaire chiites. Ces comités (Hachd chaabi) sont formés par une coalition peu structurée de différentes milices chiites appuyées par l'Iran afin de combattre l'EI en Irak.
Enfin, la reconquête de Mossoul, estime Zebari, marquerait effectivement la fin du califat proclamé par l'EI à travers la Syrie et l'Irak. « C'est là qu'Abou Bakr al-Bagdadi (le leader de l'EI) a déclaré son califat, rappelle Zebari. C'est littéralement leur capitale. »

 

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