Nasrallah : Les Israéliens devraient être inquiets où qu’ils se trouvent

« C'était un leader et un symbole. » C'est par ces termes que le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a décrit hier l'un des hauts commandants du parti chiite, Samir Kantar, l'ex-doyen des prisonniers libanais en Israël, tué il y a une semaine près de Damas, lors d'un raid que le Hezbollah a imputé à l'État hébreu.
« C'était un homme responsable, qui croyait en une cause et qui était prêt à se battre pour celle-ci. Samir a choisi le chemin de la résistance depuis sa jeunesse. Il représente la génération des jeunes éveillés et responsables qui ont cru en la Palestine », a affirmé le leader du parti chiite.
« Il était prêt à se sacrifier sans limite (...), a poursuivi Hassan Nasrallah. Il a résisté dans les prisons israéliennes pendant 30 ans. Il a été patient et n'a jamais reculé. Il n'a jamais faibli devant ses geôliers et n'a jamais perdu espoir. »
« Quand bien même certains accepteraient l'idée et la légitimité de la résistance, ils ne sont pas pour autant prêts à sacrifier leur vie ou leurs fonds pour la cause », a-t-il ajouté, soulignant la nécessité de « recouvrer le sens du sacrifice de soi pour perpétuer la résistance ».
Le chef du Hezbollah a par ailleurs affirmé que Samir Kantar était resté fidèle à ses principes après sa libération et a voulu combattre sur le front syrien où il a dirigé « la résistance syrienne pour la libération du Golan », un groupe créé il y a deux ans par le Hezbollah pour lancer des opérations dans cette région, occupée par Israël depuis la guerre israélo-arabe en 1967. Évoquant la mise en place de ce mouvement de résistance, le chef du parti chiite a indiqué qu'il suivait personnellement les développements sécuritaires et tout ce qui a trait aux opérations sur ce front.
« Les opérations qui avaient lieu sur ce front illustraient la volonté syrienne, d'où l'assassinat de Samir Kantar », a-t-il dit, pointant du doigt une nouvelle fois l'État hébreu.
« Israël veut tuer dans l'œuf ce nouveau projet de résistance syrienne », a affirmé Hassan Nasrallah, réitérant sa promesse de venger la mort de Samir Kantar.
Il a en outre indiqué que le Golan représente « un lieu extrêmement sensible pour les Israéliens », soulignant que le Premier ministre israélien, Benjamin Natanyahu, « a œuvré d'arrache-pied auprès de l'administration US et d'autres gouvernements occidentaux au cours des années précédentes, et continue de le faire, pour obtenir une consécration de l'annexion du Golan à l'État hébreu, prétextant la dégradation de la situation en Syrie ».
« Notre réponse (à l'assassinat) viendra au moment opportun, a-t-il encore dit. Les Israéliens devraient être inquiets où qu'ils se trouvent dans le monde. »