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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Les présidentiables américains, des confiseurs sans trêve

Hillary, Jeb, Bernie, Rubio, Cruz... et leurs boutiques électorales.

Le coussin Hillary, un article à succès.

Entre Noël et le jour de l'An, c'est la trêve des confiseurs. Au départ, il s'agissait de la mise en sommeil, durant cette période de fêtes, de l'activité politique et diplomatique. Puis, par extension, l'expression s'est appliquée à n'importe quelle activité professionnelle qui fait relâche pendant cette semaine. Durant cette période, les gens veulent profiter de ce temps pour festoyer, au profit des confiseurs. C'est donc la trêve pour tout le monde... sauf pour les confiseurs.

Aux États-Unis, ces derniers ont aujourd'hui des alter ego : les candidats à la présidentielle américaine qui profitent de l'euphorie générale et des élans de générosité pour collecter des fonds de différentes manières. D'abord par des appels et des boutiques placés sur la Toile. Ainsi, le candidat Marco Rubio a fait passer, au début du mois de décembre, cette annonce, façon publicité : « Votre dernière chance d'acheter un cadeau de Noël. » Pour cela, il fallait cliquer sur un lien, sur le site web de ce candidat, qui redirigeait vers une boutique proposant des chapeaux d'hiver et des foulards « on sale ». Il est précisé que ces achats sont considérés comme une contribution à sa campagne électorale. Car pour chaque candidat, chaque dollar compte autant que les gros chèques.

Sa concurrente Carly Fiorina (ex-PDG de Helwett-Packard) s'adresse ainsi à ses supporters : « Investissez 13 dollars en Carly avant la date butoir du 31 décembre (l'arrêt officiel du financement des campagnes électorales) pour que nous puissions continuer à bâtir notre base et élargir notre mobilisation au début de l'année 2016. »
De son côté, le sénateur Rand Paul « sert 42 centilitres de liberté » dans un mug à son effigie. Ted Cruz et Ben Carson n'ont pas été chercher plus loin que le sweater rouge garni de flocons de neige. Jeb Bush a opté, quant à lui, pour un ornement psychédélique décoré du slogan « Tous pour Jeb Bush ».


(Lire aussi : Rubio et Cruz, novices en politique, experts en démagogie)

 

Les candidats, vendeurs de gadgets
Du côté des démocrates, le paysage n'est pas différent : « Ajoutez votre nom dans notre chariot pour la famille Clinton. Hillary et Bill n'ont pas le temps pour les vacances en famille, en cette saison. Ainsi vous contribuerez à rendre ce moment spécial et rempli de joie. » Et ce, parallèlement à la boutique de Hillary Clinton où sont vendus des pulls de fête portant sa signature, un duo de verres frappés de la lettre H et l'article à succès (et épuisé) : un coussin avec cette phrase brodée au petit point : « A woman's place is in the White House », ou la place d'une femme est à la Maison-Blanche. Son très libéral adversaire, Bernie Sanders, a fait dans la simplicité extrême, vendant un cabas ocre, avec cette inscription en bleu : « Le sac à porter Bernie et l'agenda progressiste à transporter. »
Une situation qui a inspiré ce commentaire à un professeur d'études politiques : « Ces présidentiables font la concurrence à Amazon, sauf qu'ils ne proposent pas une livraison en 24 heures. »

 

(Lire aussi : Donald Trump de plus en plus populaire)

 

Échanges d'insultes en guise de cadeaux
Trêve de gadgets pour Donald Trump qui, comme on le sait, finance sa campagne et n'a nul besoin de collecte de fonds de tous calibres. Lui distribue à gogo des casquettes rouges arborant son leitmotiv : « Make America Great Again. » Il rejoint toutefois le peloton quand il s'agit de s'envoyer des insultes mutuelles en guise de cadeaux de fin d'année. Ont fusé ainsi les « jerk » (sale type), « liar » (menteur), « feckless weakling » (plus que nul), et autres « schlonged » (jargon juif pour évoquer les organes génitaux masculins), ce dernier terme ayant été lancé par Trump à Hillary. Il a aussi traité Jeb Bush de « low energy candidate », ou candidat mou.

Pour leur part, les habitants de l'État de l'Iowa s'apprêtent à jouir du calme du week-end de Noël. À partir de lundi, ils vont être envahis par les candidats et leurs cohortes de conseillers, car c'est dans cet État que débutera (le 1er février 2016) le caucus de l'élection des délégués des deux partis pour la convention. Un processus qui sert d'indicateur pour les candidats. C'est donc là que se déplacera la foire.

 

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