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Lifestyle - This is America

Tiffany chez les Dupont de Nemours

Winterthur est le nom d'une ville suisse au charme fou, mais aussi celui d'un magnifique domaine transformé en musée éponyme, situé non loin de Washington, dans le Delaware.

Les iconiques lampes et tableaux en verre peint.

Devenu un haut lieu des arts décoratifs américains, le musée Winterthur, doté de 4 000 m2 de jardins spectaculaires, est l'illustration d'un mode de vie rythmé par l'essence même de l'esthétisme. Et le legs d'une célèbre famille française, les Dupont de Nemours, qui ont établi dès le XIXe siècle de grandes industries aux États-Unis. L'un des descendants, Henry Francis du Pont, qui avait constitué des collections inestimables de meubles et d'objets portant la signature de créateurs américains, avait ouvert sa demeure au public, en 1951, et en avait fait le musée le plus représentatif au monde de ce style. Il lui avait donné le nom de la ville suisse, Winterthur, dont était originaire un gendre de la famille, et lui avait adjoint un laboratoire, un département d'archives et une bibliothèque.

Henry Francis du Pont était également un horticulteur accompli. Son amour de la nature avait fait des merveilles, comme l'explique si justement le paysagiste des lieux : « Pour ses jardins qu'il voulait comme un embellissement de l'environnement, il avait choisi des plantes du monde entier. Puis il en avait fait un parfait arrangement, une belle combinaison lyrique de couleurs, orchestrant minutieusement une succession de floraisons qui vont de janvier à novembre. Le tout formant une œuvre d'art, une romantique vision de la beauté de la nature. » Et surtout de spectaculaires paysages saisonniers et circonstanciels.

Beautés extérieures et intérieures
Le paysage créé ressemble ainsi à une véritable et riche correspondance baudelairienne. Car il y a beaucoup à voir à l'intérieur de ces murs. À la richesse des collections permanentes, s'ajoutent, régulièrement, des produits de talents célèbres. Pour cette période de Noël, le musée Winterthur s'est mis à l'heure de l'éclat lumineux de Louis Comfort Tiffany, à travers une exposition intitulée « Peindre avec la lumière et la couleur ». Fasciné par le jeu conjugué de ces deux matières, ce grand artiste américain en avait fait son mode d'expression en utilisant une technique innovante pour réaliser des chefs-d'œuvre de peintures sur verres. Une sélection parmi les plus iconiques et les plus célèbres est proposée à Winterthur : cinq fenêtres-vitraux, vingt abat-jour aux couleurs vibrantes et aux riches textures et motifs, de même que 75 verres plats opalescents. Toutes ces pièces ont été choisies pour leur magistrale représentation de la nature en fleurs, de scènes bucoliques, et pour la subtile utilisation des ombres et des lumières dans l'ornementation à caractère géométrique.

Le Yuletide
Passé la beauté des œuvres de Tiffany, le visiteur se fond dans l'atmosphère des fêtes de Noël qui colore les lieux. Deux arrêts à ne pas manquer : l'arbre en fleurs desséchées et l'exposition « Gens hauts en couleur », deux points forts de Yuletide, qui désigne, en régions germaniques et nordiques, la période de Noël. Un événement créé en souvenir des pionniers venus d'Allemagne au XIXe siècle et qui, à partir de la Pennsylvanie où ils s'étaient installés, avaient introduit la tradition du sapin de Noël, des kermesses de charité et des échanges de cadeaux. Depuis plus de 30 ans, le musée recycle les roses, les dahlias, les soucis, les pivoines et autres zinnias composant les arrangements floraux de l'année. Ces espèces sont desséchées par une équipe de spécialistes et de volontaires qui en font des ornements destinés à couvrir un arbre placé dans les jardins. Outre son originalité, cet arbre constituera le Noël des oiseaux. Pour cela, ils n'oublieront pas d'y suspendre graines et nourritures dont les oiseaux sont friands. Une célébration de la nature fidèle au vœu de Henry Francis du Pont, qui tenait à ce que son domaine se fasse l'écho des inépuisables ressources de dame nature. Il avait, entre autres, installé des cascades nourrissant un étang, un jardin à horloge solaire et un bois enchanté à l'intention des enfants.

Enfin, au XIXe siècle, quand les Américains étaient férus de la France, de ses arts et de sa culture, Henry Francis du Pont, aux racines hexagonales, s'est immergé dans les beautés de ce Nouveau Monde. Appréciant en particulier le travail né des mains américaines, il avait récupéré 89 000 spécimens anciens, estampillés, qui remplissent de leur belle présence les 175 pièces de ce domaine-musée.

 

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