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Économie - Interview

Ronald Chagoury Jr : « Eko Atlantic décuplera les opportunités d’investissement au Nigeria »

Vice-président du Groupe Chagoury, le Libano-Nigérian Ronald Chagoury Jr a présenté mercredi à la conférence sur l'économie de la diaspora son projet Eko Atlantic. Il revient pour « L'Orient-Le Jour » sur les enjeux de la construction de ce gigantesque centre financier dans la lagune de Lagos.

Photo DR

Votre projet Eko Atlantic est souvent présenté comme la future Dubaï d'Afrique. Où en est le chantier et quelles en sont les spécificités ?
Lancé fin 2007 par le groupe Chagoury, Eko Atlantic est un projet immobilier qui s'est greffé à celui de construction d'un brise-lames de près de 8 km pour protéger le littoral de Lagos de l'assaut des courants marins de l'océan Atlantique. Il prévoit la construction d'une nouvelle ville de 10 millions de mètres carrés érigée en remblayant les fonds marins situés entre la côte et le brise-lames.
Le montant des investissements est estimé à plusieurs dizaines de milliards de dollars exclusivement financés par des fonds privés. Le montant exact est difficile à estimer dans la mesure où le projet est étalé sur plusieurs décennies, avec tous les aléas que cela peut comporter.

Aujourd'hui, une quinzaine d'immeubles sont déjà en cours de construction et près de la moitié de la surface totale du projet a déjà été remblayée et aménagée pour accueillir les infrastructures – routes, réseau de canalisations, réseau électrique, etc. – destinées à équiper les nouveaux quartiers. La première phase du projet immobilier proprement dit a été inaugurée le 21 février 2013 en présence notamment de l'ancien président des États-Unis Bill Clinton, le groupe Chagoury étant partenaire de sa fondation. Une fois terminée, la surface constructible équivaudra à environ six fois celle aménagée par Solidere à Beyrouth, et pourra supporter 10 fois plus d'immeubles. Cela représente environ 3 000 bâtiments qui pourront accueillir près d'un demi-million de résidents et 300 000 emplois périphériques qui occuperont un ensemble composé de zone résidentielle, de quartiers d'affaires et de zones récréatives.

(Pour mémoire : Ronald Chagoury présente son mégaprojet Eko Atlantic à Lagos)

 

S'agit-il de répondre essentiellement à une demande locale ou d'attirer une clientèle internationale ?
La clientèle d'Eko Atlantic sera composée à 95 % de ressortissants nigérians, entrepreneurs et résidents. La population du Nigeria a atteint 183 millions d'individus en 2015 et le pays souffre d'une pénurie de logements estimée à environ 17 millions d'unités dont 5 millions pour la seule capitale.
Le projet répond également au besoin du pays de diversifier son économie, les revenus du pétrole représentant actuellement 15 % de son PIB. Eko Atlantic s'est d'ailleurs vu attribuer le statut de zone économique spéciale par les autorités nigérianes. Il bénéficie donc d'un régime particulier destiné à attirer les investisseurs étrangers comme la réduction d'impôts ou l'assouplissement des procédures d'enregistrement des entreprises.
Le développement de la zone décuplera les opportunités pour les Nigérians, les Libanais et tous les investisseurs attirés par le marché africain en général et par le Nigeria en particulier.

Les besoins en infrastructures du Nigeria sont également très importants. Le pays ne produit par exemple pas assez d'électricité pour tout le pays et ses habitants doivent composer avec un rationnement qui est plus important qu'au Liban ! C'est pour cette raison que les concepteurs d'Eko Atlantic ont également inclus la construction d'une centrale électrique de 70 mégawatts (MW) dont les capacités de production pourront être augmentées jusqu'à 1,5 gigawatts au fur et à mesure que l'île se développera. La gestion des différentes infrastructures d'Eko Atlantic sera intégralement confiée à des entreprises privées – à l'image du groupe français Suez qui, par exemple, a décroché fin octobre le contrat de distribution d'eau courante et d'assainissement –, ce qui permettra à la concurrence de jouer pleinement.
L'ensemble du projet a donc été pensé pour anticiper les besoins de Lagos pour les prochaines décennies et les autorités du pays ont déjà évoqué la perspective d'une extension d'Eko Atlantic alors même que les travaux ne sont pas terminés.

Envisagez-vous d'engager d'importants projets immobiliers au Liban à l'avenir ?
Les activités du groupe Chagoury restent concentrées à moyen et long terme au Nigeria, où le groupe emploie plus de 10 000 personnes dans ses différentes filiales. Pour autant, sur le millier de personnes directement employées par la société du projet d'Eko Atlantic pour prendre en charge la construction et le développement du projet, une bonne partie sont des ressortissants libanais. La majorité d'entre eux sont consultants en travaux publics et en ingénierie, et on a également fait appel à des fournisseurs libanais pour certains matériaux de construction.

 

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commentaires (1)

Une fierté nationale. Cette famille du nord est un exemple pour tout libanais qui se respecte. Et je ne parle pas que de la réussite financière. Un grand Merci les CHAGOURY. Pour tout .

FRIK-A-FRAK

15 h 46, le 18 décembre 2015

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Commentaires (1)

  • Une fierté nationale. Cette famille du nord est un exemple pour tout libanais qui se respecte. Et je ne parle pas que de la réussite financière. Un grand Merci les CHAGOURY. Pour tout .

    FRIK-A-FRAK

    15 h 46, le 18 décembre 2015

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