La 33e séance électorale – pressentie, il y a deux semaines, pour être la séance décisive – a fini par subir le même sort que les précédentes : le report à défaut de quorum. Alors que seulement 44 députés se sont rendus hier à la place de l'Étoile à midi, le président de la Chambre a décidé de reporter la séance au 7 janvier 2016. Cette nouvelle date confirme les informations selon lesquelles le compromis autour de la présidentielle attendrait toujours que mûrissent les concertations en cours pour sa mise en œuvre.
Après cette annonce, le chef du bloc du Futur, le député Fouad Siniora, a tenu une conférence de presse conjointe avec le député Georges Adwan.
Déplorant, « avec une grande douleur », le 33e report de la séance électorale, Fouad Siniora a réitéré ses mises en garde contre le prolongement de la vacance présidentielle et du blocage institutionnel. « Cette vacance prolongée augmente les risques de problèmes sécuritaires et économiques au Liban, puisque les événements vont en s'aggravant à l'extérieur et risquent de provoquer des secousses à l'intérieur », a-t-il déclaré.
Il a ensuite cité le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, qui avait décrit le président fort comme « celui qui serait capable d'assurer la présence des deux tiers des députés à la séance électorale et de recueillir au moins 65 voix pour son élection. Or, jusque-là, aucun des candidats proposés n'a fait preuve de cette capacité ».
Il a précisé par ailleurs, en réponse à une question, que « l'initiative du président Saad Hariri (chef du courant du Futur) autour de la présidentielle n'a pas été neutralisée ». « Le président Hariri mène des contacts continus à plus d'un niveau, a précisé M. Siniora. Et des idées sont véhiculées, mais elles ne sont pas encore constitutives d'une initiative. »
Le chef du bloc du Futur a répondu par la négative à la question de savoir si la recherche d'une candidature alternative, c'est-à-dire en dehors des quatre pôles chrétiens, avait commencé. « Je ne suis pas au courant de nouveaux noms », a-t-il dit. À une question sur la date de l'annonce éventuelle, par Saad Hariri, de la candidature de Sleiman Frangié, Fouad Siniora a répondu que « les résultats seront révélés dès que le compromis aura été finalisé ».
Réaffirmation de l'alliance Futur-FL
Interrogé en outre sur ce qu'il reste du 14 Mars, en dehors des slogans, il a insisté sur la constance de cette alliance, en dépit de divergences de points de vue sur certaines questions. « Le 14 Mars n'est pas un parti qui dicte la conduite de ses membres », a-t-il souligné.
Il s'est néanmoins abstenu de répondre à une question sur la discipline de vote au sein du 14 Mars, au cas où la candidature de Sleiman Frangié serait soutenue par Saad Hariri. Rappelons en contrepartie que le secrétaire général du Hezbollah avait réaffirmé au député zghortiote l'unité du 8 Mars et la nécessité que ce camp vote d'une manière uniforme.
« Il faut se faire à l'idée que certains sujets peuvent faire l'objet de divergences, ce qui n'exclut pas pour autant l'existence de nombreux points sur lesquels nous sommes tous d'accord », a ajouté Fouad Siniora, en donnant l'exemple de la loi électorale, « dont nous avons avancé un projet commun avec les Forces libanaises et le député Walid Joumblatt ».
Prenant la parole à son tour, Georges Adwan a lui aussi fait état de divergences circonstancielles entre les FL et le courant du Futur, mais non susceptibles selon lui d'affecter leur alliance. « Soyons clairs et francs : il y a des divergences de points de vue autour de l'initiative du président Hariri. Toutefois, que personne ne parie sur le fait que ces divergences se transforment en litiges, ou nous conduisent à renoncer à notre vision politique globale, relative notamment au respect de la Constitution et de la légalité nationale et internationale. Il existe des points fondamentaux qui nous lient au Futur, et ces points sont inchangés », a déclaré le vice-président des FL.
« Pour ce qui est précisément du compromis envisagé autour de la présidentielle, nous avons une autre vision des choses, que nous examinons avec différentes parties, et même avec le courant du Futur », a-t-il ajouté.
Voyant l'ouverture des différentes parties, y compromis sayyed Hassan Nasrallah (secrétaire général du Hezbollah), à l'idée d'un compromis, les FL proposent que le 8 Mars et le 14 Mars se réunissent pour « élaborer ensemble un compromis national autour d'un projet national, qui respecte la Constitution et la loi, ainsi que nos engagements internationaux », a poursuivi Georges Adwan. Appuyant « la vision d'ensemble du Futur pour un compromis », il a toutefois précisé qu'un compromis basé sur des concessions unilatérales n'en est pas un. « L'autre camp est-il prêt à nous retrouver à mi-chemin? » a-t-il enfin demandé. En cas de réponse négative, « la présidentielle, fût-elle accomplie, ne sera que de pure forme et la situation sera similaire à la paralysie actuelle », a-t-il conclu.
commentaires (3)
PLUTÔT LA BOMBE LANCÉE DANS L'AUTRE CAMP NE PEUT ÊTRE DÉSAMORCÉE... LE LANCEUR AYANT CALCULÉ BIEN LES RETOMBÉES... HA ! HA ! HA !
LA LIBRE EXPRESSION
10 h 31, le 17 décembre 2015